Bon, parmi les petits plaisirs angoumoisins, hormis les moments passés avec des amis et amies qu'on voit trop peu, hormis les bouteilles, hormis les expos d'originaux, il y a aussi fouiller dans les bacs. C'est ainsi que j'ai mis la main à vil prix sur un Savage Sword of Conan dans la collection Hachette. Je dois avoir dix ou douze de ces bouquins réimprimant au départ les aventures des années 70, publiées à l'époque en noir et blanc et en magazine, du célèbre Cimmérien de Robert E. Howard, souvent pris pour lire dans le train, quand j'en chopais un à la gare. Autant dire que ma collection est salement dépareillée. Mais comme ce sont à chaque fois des récits complets, ça n'a guère d'importance. En fait, c'est typiquement la série dans laquelle vous pouvez taper au pif sans trop de risque de déception.
Celui-ci, le n°5, je m'en voulais de l'avoir raté et je n'avais pas réussi à remettre la main dessus par la suite. Graphiquement y a que du bon : une histoire de Buscema et Alcala, qui restent les chevaux de traits de la série, et adaptent ici... une aventure de Cormac Fitzgeoffrey en collant Conan à la place du croisé, puis "Les dieux de Bal-Sagoth", une histoire de Turlogh O'Brien, autre personnage de Howard opportunément remplacé par Conan. Elle est dessinée par l'immense Gil Kane.
Le gros morceau, c'est une vraie histoire de Conan, mais l'une des moins bonnes, comme le laisse deviner son titre : "Les mangeurs d'hommes de Zamboula". Elle a ici, par contre, le mérite d'être dessinée par Neal Adams au sommet de sa forme, ce qui justifie en soi l'achat du bouquin. On s'en prend plein les mirettes pour le même prix.
Et après, il y a ce qui me motivait vraiment à cet achat : "L'âge hyborien", une version graphique du petit texte de Howard expliquant la chronologie interne de son univers, comment les Pictes, Kull, Conan et tout le quanti se situent les uns par rapport aux autres.
Au dessin, Walt Simonson, qui vient de tomber dans une pleine marmite de Druillet (on en verra les conséquences jusque dans son X-Men vs Teen Titans publié au début des années 80) et j'avais de la curiosité quant à ce qu'il ferait de cet univers, dont on se doute qu'il lui convient bien (lisez son Ragnarok, par exemple, c'est vachement bien). Il part par moments dans des délires art-déco qui sont super chouettes. C'est une époque où il se cherche encore un peu, mais où l'ont devine déjà bien le dessinateur qui ressuscitera Thor quelques années plus tard.
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