On en est arrivé à un tel degré d'impréparation et de méthode brouillonne de la part des génies qui nous gouvernent qu'il faut vraiment avoir l'œil sur les courbes pour discerner si ce qui nous tombe sur la gueule est bien une troisième vague ou seulement la suite de la deuxième. Le couvre-feu nous met dans une situation de confinement schrödingerien où l'on ne sait pas ou plus si on est confiné, et de toute façon, sans surprise, l'attestation dérogatoire a été déclarée non conforme au droit par le Conseil d'Etat. Mais Blanquer et consorts s'accrochent à leur portefeuille avec une constance toute trumpienne dans le déni et la mauvaise foi.
Exemple de mauvaise foi, cet élément de langage que je vois tourner en boucle : "l'Allemagne a reconfiné, ils font pas mieux que nous". Sauf que c'est faux. Oui, ils reconfinent (de façon différenciée, d'ailleurs, et peut-être que ça aurait valu le coup de la faire région par région depuis un mois, chez nous) mais quand on y regarde de près, ils ont quasi moitié moins de morts par million d'habitants, et un tiers de moins en valeur absolue. Pendant ce temps, le ministre, ici, refuse de fermer des écoles à 23 ou 26 cas et on fait la guerre à l'apéro, vu comme source de tous les maux. Regarder les courbes, c'est voir en live l'impact de l'école sur la circulation du virus.
La primauté données de nos jours aux diplômes de l'ENA et autres écoles de commerce et de management fait qu'il est désormais impossible de conceptualiser dans ce pays un procès pour incompétence crasse. Dans d'autres cultures, on rétablirait rien que pour nos "élites" la peine de l'aquarium à murènes.
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