Je me suis plongé dans l'étude d'une Histoire Romaine publiée en 1748, soit trente ans avant la construction de la vieille bicoque que je retape doucement, et qui se trouve être un bouquin chopé à vil prix il y a quelques temps de ça dans une brocante (il est dépareillé : c'est le deuxième tome d'une série dont le premier était consacrée à l'Histoire de France). Ce truc était l'équivalent d'un manuel scolaire de l'époque, un recueil à destination des précepteurs et de leurs élèves, permettant d'acquérir le "savoir nécessaire à l'éducation de l'honnête homme". C'est un joli bouquin, dont la reliure a bien tenu le coup malgré son âge vénérable. Le plus ancien de ma bibliothèque, aussi, qui commence à avoir un beau rayonnage d'édition du XIXe siècle (dont quelques traités d'astronomie qui alimentent mon boulot dans la Gazette des Etoiles) mais qui n'a que celui-ci au XVIIIe.
Et puis c'est un plaisir de lecture, avec ces formulations et typographies d'ancien régime, les "Jules Cé∫ar e∫toit monté au Sénat" ou "Alors Augu∫te décidoit…", vous voyez le genre. On ne le lit pas tant pour les informations en elles-même (souvent périmées de par l'avancée de l'historiographie, mais qui permettent par contre de dresser un état de la connaissance à un moment donné) que pour la pure musique de la lecture.
Et puis, au détour d'une page, voilà que je tombe sur un petit bout de papier. Au verso, une bribe de ce qui semble être une lettre, dont on a déchiré le coin pour servir de marque page. Au recto, un nombre écrit à la plume, d'une calligraphie appliquée, que je ne parviens pas à corréler au contenu de la page ainsi forcée à mon attention. Je ne suis pas spécialiste, bien sûr, mais l'élongation du 5 m'évoque néanmoins une graphie d'ancien régime, ici encore. Un petit pense-bête d'époque, qui du coup s'est fossilisé dans le bouquin et en fait à présent quasiment partie.
Qu'avait voulu noter cet élève ou ce professeur contemporain de Voltaire et Rousseau ? Mystère. Ou a-t-il tout simplement abandonné en cours de route l'étude de ce bouquin, en se disant que bon, ces vieilles barbes d'empereurs décadents, ça va un moment ? Menu mystère dénué d'importance mais qui aura occupé un petit bout de soirée, à l'ombre de mon vieux mur croulant…
Et puis c'est un plaisir de lecture, avec ces formulations et typographies d'ancien régime, les "Jules Cé∫ar e∫toit monté au Sénat" ou "Alors Augu∫te décidoit…", vous voyez le genre. On ne le lit pas tant pour les informations en elles-même (souvent périmées de par l'avancée de l'historiographie, mais qui permettent par contre de dresser un état de la connaissance à un moment donné) que pour la pure musique de la lecture.
Et puis, au détour d'une page, voilà que je tombe sur un petit bout de papier. Au verso, une bribe de ce qui semble être une lettre, dont on a déchiré le coin pour servir de marque page. Au recto, un nombre écrit à la plume, d'une calligraphie appliquée, que je ne parviens pas à corréler au contenu de la page ainsi forcée à mon attention. Je ne suis pas spécialiste, bien sûr, mais l'élongation du 5 m'évoque néanmoins une graphie d'ancien régime, ici encore. Un petit pense-bête d'époque, qui du coup s'est fossilisé dans le bouquin et en fait à présent quasiment partie.
Qu'avait voulu noter cet élève ou ce professeur contemporain de Voltaire et Rousseau ? Mystère. Ou a-t-il tout simplement abandonné en cours de route l'étude de ce bouquin, en se disant que bon, ces vieilles barbes d'empereurs décadents, ça va un moment ? Menu mystère dénué d'importance mais qui aura occupé un petit bout de soirée, à l'ombre de mon vieux mur croulant…
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