Vous aurez noté que je me suis totalement abstenu de parler jusqu'ici de la grosse info de la semaine, à savoir l'annonce de la mort de Ben Laden. En vrai, c'est par prudence, mais officiellement, c'est parce que je trouve que ça a un petit goût de trop peu, trop tard. Il était passé de mode, le barbu. Les grands méchants, maintenant, c'est la Fédération de Foot, là. Les gens viennent enfin de s'apercevoir que le foot était un truc de gros beaufs racistes (ce que je savais, pour ma part, depuis que j'avais atteint l'âge canonique de cinq ans et demie). Alors vous pensez, à côté de ce nouvel avatar de la décomposition du football français, Ben Laden fait pâle figure. Et puis on n'a même pas les images, pour Ben Laden. Et puis le Football, tout le monde sait que c'est un outil d'abêtissement des masses destinés à faire de nous des moutons. C'est tellement évident. D'ailleurs Sarkozy soutient le football, tout comme une grande partie de la classe politique. Résistez au football. C'est un poison mental.
En tout cas, le plus intéressant, dans l'affaire Ben Laden ce n'est pas l'affaire elle-même, c'est la façon dont elle a lancé plein de théories dans tous les sens. Moi-même, on m'aurait demandé il y a quinze jours où était Ben Laden, j'aurais dit qu'il était probablement déjà clammecé depuis longtemps. Mais en fait, j'en sais rien. En général, les gros théoriciens du "on nous cache tout pour de sombres raisons" me donnent envie de recouper vingt fois chacune de leurs informations avant même d'opiner poliment du chef en disant "ah ouais ?". Mais là, les ricains ont tellement forcé la note qu'on a l'impression qu'ils l'ont fait exprès pour voir quelles théories ça ferait sortir. Une expérience de sociologie en vraie grandeur. Ils regardent avec Echelon qui dit quoi, qui réfute quoi, qui réfute quelle réfutation et qui contredit quelle contre-théorie. Dans quel but inavouable ? Peut-être pour modéliser la propagation et les contaminations croisées par des agents mémétiques virulents...
Allez savoir.
Moi, je refuse de basculer dans la paranoïa. J'ai trop peur de ce que les gens penseraient de moi.
Commentaires
après, le foot est en effet un sport comme les autres, à la base. mais je dois avouer que l'abolition du sport ne m'empêcherait pas de dormir.