Le truc curieux avec les nouvelles plateformes, c'est qu'on a accès à plein de trucs, mais qu'on en profite d'abord pour revoir des films qu'on n'a pas vu depuis longtemps. L'autre soir, je me suis refait Le Treizième Guerrier, par exemple. C'est un film que j'aime beaucoup, et un des rares trucs de fantasy de la fin des années 90 à ne pas avoir été immédiatement ringardisé par la sortie des Seigneur des Anneaux à parti de 2001.
Et là, hier, ça a été Aliens. La plateforme avait la version courte, celle sortie initialement au cinéma, que je n'avais pas revue depuis... allez, on va dire une trentaine d'années. Et mon dernier visionnage de la version longue doit bien avoir quinze ans facile. De mémoire, j'avais remis le nez devant pour choper une citation de la VF dont j'avais besoin pour une trad.
Marrant de revoir ce film dans son jus, et de noter à quel point il semble manquer quelque chose désormais : la référence à la fille de Ripley a vraiment du sens dans la version longue, elle enrichit notablement l'arc narratif du personnage. Et puis il y a la scène des robots-sentinelles, que je trouve absolument géniale dans sa construction.
Du coup, la version courte me semble curieusement rythmée. Si je me souviens bien, c'est un film que j'ai adoré à sa première vision. Je ne l'avais pas vu en salle, mais en vidéo quelque chose comme deux ans après sa sortie. C'est d'ailleurs le premier Alien que j'ai vu, chez un pote qui aimait les films de baston et le préférait de très loin au premier de la série. (de mémoire c'est avec lui que j'avais vu Full Metal Jacket, aussi, ou le Punisher avec Dolph Lundren, série B honnête pour laquelle j'ai pas mal de tendresse).
Le temps passant, je suis sans doute un poil plus critique. Mon Cameron préféré, c'est clairement Abyss. Suivi de près par Strange Days, qu'il n'a pas réalisé mais écrit, et de toute façon à la réal c'est Kathryn Bigelow alors ça reste en famille. Deux de ses plus gros flops, incidemment. Sur Aliens, même s'il y a un mauvais esprit réjouissant, les personnages sont quand même vachement schématiques, notamment Hudson (Bill Paxton, le seul type à s'être fait buter par un alien, un predator et un terminator). Certains effets ont salement vieilli, notamment la Reine, à qui la HD ne réussit pas forcément.
Mais si je me suis mis ce film-là, c'est que j'étais claqué. Je me disais "je m'en fais une petite demi-heure pour le plaisir et après pipi, pâte à dents, livre en papier et dodo" et en fait je m'y suis laissé prendre une fois encore et je suis resté jusqu'au bout. Alors qu'au revisionnage, je me rends compte que je le connais absolument par coeur.
Alors oui, c'est un film turbo-bourrin, dont Fincher a immédiatement torpillé les acquis dès le film suivant, que Scott n'aimait pas non plus et a donc décidé de n'en pas tenir compte quand il est revenu sagouiner reprendre la saga. Il sent bien les années 80, et dans la photographie et dans le traitement.
Bref, mon regard sur le film est devenu plus critique. Si je l'aime toujours beaucoup, ses défauts m'apparaissent plus. Mais le Sulaco est un vaisseau super-chouette, y a une ambiance et un mélange des genres que j'aime.
Bref, je me suis fait plaisir.
Commentaires