Est-ce d'avoir un peu causé de Blade Runner hier soir après la soirée Dune ? Est-ce le reflet d'autres obsessions ? Dans mon rêve de cette nuit, j'étais une sorte de privé dans un paysage urbain souterrain, genre Les Cavernes d'Acier d'Asimov (oui, au fait, on m'a passé ton message, monsieur J.C., et sache que je te fais les gros yeux).
Je devais escorter une témoin dans une affaire, dont j'avais pas les tenants et les aboutissants (ou peut-être que je les avais, mais au réveil, je les avais plus), et c'était une sorte d'androïde ou de répliquante. Pas mal de gens voulaient la désactiver, et nous devions traverser l'immense cité sous dôme en toute discrétion, en passant par des coursives inférieures, des volées de marches, des passerelles longeant l'énorme coupole en épais losanges vitrés.
La première partie du voyage se passa bien, même si les tours et détours me faisait craindre que nous ne nous fussions perdus. Puis nous avons été retrouvés, nous nous sommes mis à courir dans des volées de marches bétonnées, puis sur des caillebotis métalliques, et des coups de feu ont fait voler en éclat des vitres de la coupole.
J'ai découvert que nous étions sous la mer. Du coup ce fut chacun pour soi dans la foule des profondeurs, chacun cherchant à rejoindre une zone hermétique, ou à prendre de la hauteur en évitant les geysers d'eau sombre et froide jaillissant de la paroi. Je tirai l'androïde par la main, nous avons continué de courir, ça éclaboussait et hurlait de partout. J'ai tiré une clé électronique de mon bras, découvrant au passage que j'étais moi-même une machine, et nous nous sommes engouffrés dans un puits bétonné, en refermant derrière. Cela nous amènerait dans la bonne direction, mais si quelqu'un rouvrait derrière nous, nous pourrions être sous l'eau à notre tour.
Trempés, nous sommes enfin arrivés à destination, un grand bâtiment labyrinthique où des types en chemises, bretelles et holster d'épaule nous ont accueillis sous une énorme masse métallique, l'appareil gigantesque servant à extraire les infos du cerveau électronique de l'androïde. Ça s'est mis à grésiller. Sabotage, a hurlé quelqu'un. J'ai rattrapé la femme artificielle, je l'ai prise par la main, j'ai ramassé des armes et des crédits sur un des bureaux et on a filé en pataugeant dans l'eau qui continuait de monter peu à peu.
Une explosion m'a arraché le bras gauche.
Je me suis réveillé avec le bras complètement paralysé : en me retournant dans mon sommeil, je m'étais vautré dessus et il était engourdi. Il m'a fallu bien cinq minutes pour pouvoir bouger mes doigts.
Quand je me suis rendormi, tout était encore mouillé partout dans mon rêve, mais je me trouvais sur un marché aux puces, à comparer des illus vieilles d'un siècles, à dégoiser les biographies de dessinateurs de génie qui n'ont existé que dans la tête, et pour cet instant fugace à chiner. En tout cas leurs dessins étaient beaux.
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