31 août… Dehors, il fait beau, pour un mois d'octobre. Tout le monde se prépare à la rentrée en regrettant déjà les vacances. Outre le fait que je n'ai pas eu de vacances cette année parce que mucho boulo, je regarde le planning, et l'échange de mails d'il y a deux jours avec un éditeur, et je vois que mes vacances, si elles sont maintenues, ce sera les Utopiales à la Toussaint. Et ça, c'est en l'absence d'épidémie, météorite, apocalypse zombie, invasion de sauterelles, Snyder Cut ou autre calamité.
Mais je vais arrêter de me lamenter. Primo, ça n'a aucun intérêt, deuzio, ça fait trop kiffer les gens qui ne m'aiment pas, troizio, vous ça va finir par vous emmerder un peu.
Du coup je vais causer de mes lectures de l'été, parce que bon.
En comics, tout en poursuivant mon exploration des aventures de Red Sonja entreprise il y a quelques semaines, j'ai enfin entrepris de lire les HoX-PoX de Jonathan Hickman, opportunément mis à disposition en VF par un éditeur au nom de sandwich, dans une traduction de l'affreux KGBen qui me disait cet hiver qu'il en chiait, des fois, là-dessus, et du coup maintenant je le comprends. Donc HoX-PoX, pour ceux qui ne sauraient pas, c'est un redémarrage des X-Men, en fanfare, sous l'impulsion du scénariste Jonathan Hickman. Alors Hickman, chez Marvel, j'ai jamais trop aimé. Il a plein d'idées, mais ses mécaniques scénaristiques me laissent souvent de marbre.
Ici, je retrouve un peu son défaut habituel : je ne vois pas les personnages, à quelques exceptions près, mais des fonctions du récit. Force néanmoins est de constater que le truc est ambitieux et couillu. Ça secoue le prunier d'un univers fictif qui ne m'avait pas fait vibrer depuis plus d'une quinzaine d'années. J'ai peu lu de X-Men ces derniers temps, à part des rééditions de vieilleries, des grosses intégrales, notamment de Claremont. Mais quand j'ai mis le nez dans ce qui s'était fait depuis le départ de Milligan et Brubaker, soit c'était imbitable, soit c'était chiant, à part quelques histoires bien troussées surnageant ici et là (je me souviens d'un truc aux enfers avec Nightcrawler qui m'avait ému, par exemple). Même Lemire, dont j'avais salué l'arrivée sur des titres X, n'avait pas tenu sur la longueur, rattrapé par les pesanteurs éditoriales.
Là, Hickman a carte blanche et pète tout pour pourvoir tout reconstruire. Il glisse quelques concepts rigolos permettant de normaliser un truc dont on ricanait depuis un bail (le respawn régulier des personnages morts), reprend des idées mises en places mais jamais abouties auparavant, comme le séparatisme mutant, et distribue quelques mystères sympas. Et, pour une fois, le fait qu'il y ait deux séries interconnectées (HoX d'un côté, PoX de l'autre) n'est pas un gadget narratif chiant, ça permet vraiment de développer deux facettes de ce reboot en offrant deux éclairages. Il me reste encore çà lire le dernier tome, mais pour l'instant, c'est une bonne surprise.
Toujours en comics, j'ai chopé une intégrale de Night Force de Wolfman et Colan, chouette série d'investigateurs paranormaux dont je n'avais lu que le début en VF y a longtemps. Franchement, si vous avez l'occasion, c'est bien. Dommage que ça se finisse un peu abruptement, avant qu'on n'en sache plus sur le Baron Winters.
En roman, j'ai enfin attaqué la série Sénéchal, 3 tomes de Greg Da Rosa, et c'est le truc parfait s'il vous manquait un petit fix de Game of Thrones. Complots, menaces immanentes, trahisons et coups tordus dans un univers médiéval, on est sur la même ligne. Mais à la différence près qu'on est sur un récit à la première personne, et qu'on ne voit jamais qu'un seul point de vue sur cet univers. Et là, je constate à la moitié de l'histoire que Da Rosa en tire parti astucieusement pour nous balader, nous plongeant dans des scènes parfois palpitantes, mais dont on découvre ensuite qu'elles sont anecdotiques au vu des événements principaux qui se sont déroulés hors champ, ou hors de contrôle du Sénéchal du titre qui s'en prend plein la tête. Franchement, c'est très, très chouette.
Dans le même ordre d'idées, j'ai lu La Guerre des Trois Rois, une nouvelle de Jean-Laurent Del Socorro, auteur dont il me semble vous avoir déjà dit grand bien, sortie en édition illustrée. Ça se déroule dans son univers déjà développé précédemment, situé au confluent de la fantasy et des guerres de religion. Et c'est cool.
Attaqué Identification des Schémas, de William Gibson, dans lequel j'ai pas encore énormément avancé, mais qui me semble sonner comme une mise en abîme de sa propre écriture, avec un personnage semblant hermétique au côté parfois poseur clinquant des protagonistes gibsoniens. Un bail que j'avais pas remis le nez dans cet auteur. Au fait, Neuromancien ressort dans une nouvelle traduction, par un estimable et estimé collègue, que je déteste parce que là, il bosse sur un comics que j'aurais adoré faire. De la veine que pour la canaille, moi je vous dis (non, sérieux, ça va être cool, cette première VF d'un classique important, je l'attends de pied ferme).
Bref. Et vous, les vacances, les lectures, la rentrée ?
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