Je l'ai souvent dit, j'écris généralement mes fins assez tôt dans le processus de création. Arrivé à un quart ou un tiers dans l'écriture d'un bouquin, quand je bute sur les premières difficultés narratives sérieuses, je rassemble les fils déjà tissés dans l'intrigue, et ceux déjà bien développés dans mes notes, et je reboucle tout ça, écrivant la ou les scènes finales.
Sur mon prochain roman, ça arrive un peu tard. J'ai plus de 40% du truc dans la boite, et ce n'est que maintenant que la fin de cristallise. J'ai buté il y a déjà plusieurs mois sur mon mur narratif, et je suis resté coincé dessus jusqu'à il y a récemment, la situation étant compliquée par la nature du projet : un roman choral, dont chaque grande partie suit un narrateur différent, pas forcément à la même époque, le lecteur se chargeant pour partie de reconstituer le puzzle. Du coup, les problèmes de structure se posent d'une façon différente de mes bouquins précédents.
La fin, en fait, je l'avais. Je réglais dans mes notes le problème particulier d'un des protagonistes. Et plus j'avançais, moins ça me semblait satisfaisant. Et finalement, en emboitant divers élément de mon intrigue, j'ai pu relier l'histoire du personnage à quelque chose de plus grande ampleur (qui en plus ouvre sur une possibilité de suite). En repartant en arrière, ça m'a conduit à repenser un personnage ultra-secondaire, qui prendra désormais une grande importance dans la fin du roman, quand je l'écrirai.
Mais comment trouve-t-on une fin ?
Ça c'est une vaste question. La fin d'Eschatôn, c'est un truc que j'avais trouvé sur un coin de table et noté sur une feuille volante lors d'une fin de soirée très arrosée à Angoulème dans cette salle de billard, disparue maintenant (et c'est une grande perte pour l'humanité toute entière) où l'on servait une dinguerie que nous avions surnommée "sperme de Hulk" et qui était une sorte de punch verdâtre et laiteux vachement bon. Les vieux briscards qui ont connu, vous pouvez dès lors estimer le gap temporel entre le moment où j'ai trouvé cette fin - Eschatôn était alors un projet BD qui avait un autre titre et dont j'avais tout le début et un petit quart du développement, grosso modo toute la partie dans la jungle et la capture par les scientistes, mais dont je n'avais pas encore la fin. Quelques bouteilles de sperme de Hulk plus tard, c'était chose faite, l'absinthe n'a rien à côté de ce miracle liquide disparu - et le moment où elle a été imprimée dans le roman.
La fin de l'île de Peter m'était donnée par le début. Il y avait pour moi une forme de logique absolue à terminer comme ça. Du coup, la toute fin du tout dernier chapitre a été écrit très tôt. Cette scène, je la visualisais déjà lors du processus de décantation de l'histoire, quand elle n'existe que sous la forme d'un nuage de notes en vrac.
Et en BD, c'est pareil. La toute fin de Tengu-Do a été écrite assez tard, mais pensée ainsi dès les deux premières semaines de travail sur la structure du récit.
Après, comme toujours en ces matières, il n'y a aucune règle absolue. Je ne suis pas du tout certain que ma méthode soit la bonne. C'est juste celle qui me convient bien. Chacun trouve celle qui lui va au teint.
Sur mon prochain roman, ça arrive un peu tard. J'ai plus de 40% du truc dans la boite, et ce n'est que maintenant que la fin de cristallise. J'ai buté il y a déjà plusieurs mois sur mon mur narratif, et je suis resté coincé dessus jusqu'à il y a récemment, la situation étant compliquée par la nature du projet : un roman choral, dont chaque grande partie suit un narrateur différent, pas forcément à la même époque, le lecteur se chargeant pour partie de reconstituer le puzzle. Du coup, les problèmes de structure se posent d'une façon différente de mes bouquins précédents.
La fin, en fait, je l'avais. Je réglais dans mes notes le problème particulier d'un des protagonistes. Et plus j'avançais, moins ça me semblait satisfaisant. Et finalement, en emboitant divers élément de mon intrigue, j'ai pu relier l'histoire du personnage à quelque chose de plus grande ampleur (qui en plus ouvre sur une possibilité de suite). En repartant en arrière, ça m'a conduit à repenser un personnage ultra-secondaire, qui prendra désormais une grande importance dans la fin du roman, quand je l'écrirai.
Mais comment trouve-t-on une fin ?
Ça c'est une vaste question. La fin d'Eschatôn, c'est un truc que j'avais trouvé sur un coin de table et noté sur une feuille volante lors d'une fin de soirée très arrosée à Angoulème dans cette salle de billard, disparue maintenant (et c'est une grande perte pour l'humanité toute entière) où l'on servait une dinguerie que nous avions surnommée "sperme de Hulk" et qui était une sorte de punch verdâtre et laiteux vachement bon. Les vieux briscards qui ont connu, vous pouvez dès lors estimer le gap temporel entre le moment où j'ai trouvé cette fin - Eschatôn était alors un projet BD qui avait un autre titre et dont j'avais tout le début et un petit quart du développement, grosso modo toute la partie dans la jungle et la capture par les scientistes, mais dont je n'avais pas encore la fin. Quelques bouteilles de sperme de Hulk plus tard, c'était chose faite, l'absinthe n'a rien à côté de ce miracle liquide disparu - et le moment où elle a été imprimée dans le roman.
La fin de l'île de Peter m'était donnée par le début. Il y avait pour moi une forme de logique absolue à terminer comme ça. Du coup, la toute fin du tout dernier chapitre a été écrit très tôt. Cette scène, je la visualisais déjà lors du processus de décantation de l'histoire, quand elle n'existe que sous la forme d'un nuage de notes en vrac.
Et en BD, c'est pareil. La toute fin de Tengu-Do a été écrite assez tard, mais pensée ainsi dès les deux premières semaines de travail sur la structure du récit.
Après, comme toujours en ces matières, il n'y a aucune règle absolue. Je ne suis pas du tout certain que ma méthode soit la bonne. C'est juste celle qui me convient bien. Chacun trouve celle qui lui va au teint.
Commentaires
(après, j'avais dit que c'était un one-shot, mais entretemps, j'ai eu des idées pour raconter l'histoire de Lancelot, alors...)
ça va, sinon ?