Je suis en train de peaufiner un morceau de scénario pour une prochaine BD, et c'est l'occasion de rappeler une règle méconnue et pourtant importante quand on fait de la BD. Le secret, c'est qu'aucune règle n'est absolue. Aucune méthode de travail n'est gravée dans le marbre. S'il y a des questions de bon sens, beaucoup de choses sont laissées à l'appréciation des auteurs, et mes méthodes sont surtout déterminées pour des raisons pragmatiques.
Pour l'écriture d'une BD, je passe toujours par un séquencier plus ou moins précis, une liste de scènes en continuité, avec des indications techniques (si c'est un flashback ou pas) dans l'ordre de la narration et avec une idée approximative du nombre de pages par scènes. Mais ensuite, pour l'écriture pure, surtout au format comics (en Franco-belge classique, j'ai ensuite un séquencier donnant en une ligne ou deux le contenu de chaque page, en comics, le format que me propose 21g, je me lance directement dans l'écriture de la continuité dialoguée, et j'ajuste mes coupures de pages selon la densité de la page et mes besoins narratifs, notamment le petit bout de suspense en fin de page de droite chaque fois que c'est possible).
Et là, suivant la façon dont je me représente mentalement la scène avant d'écrire, trois possibilités s'offrent à moi. Et le choix entre les trois se fait absolument au feeling.
La première, et la plus courante chez moi c'est de découper d'emblée, d'écrire le numéro de case, le contenu de case, les dialogues et de passer à la case suivante selon le même procédé.
La deuxième, que je n'emploie guère, consiste à découper, écrire le numéro de case et le contenu, mais de ne pas me préoccuper des dialogues à ce stade, d'avoir seulement le rythme général de la scène et l'idée globale de la teneur de la discussion, tout en repoussant à plus tard l'écriture du contenu des bulles. Ce qui me décidera sur cette méthode, ce sont souvent des considérations de documentation. Mais plusieurs de mes camarades scénaristes travaillent préférentiellement de cette façon.
La troisième, que j'ai employée encore ce matin, consiste à ne pas se préoccuper des notions de découpage. J'écris directement tout le dialogue sans indication de mise en scène (hormis des choses qui impactent directement le dialogue lui-même), et le résultat ressemble exactement à un texte de pièce de théâtre. Ce n'est que plus tard que je découpe le tout, que je le répartis en cases, que je place les silences, l'action, les descriptions.
Cette méthode-là a l'avantage d'être très intuitive (en tout cas en ce qui me concerne), très naturelle, et de me permettre de caler assez bien des scènes très vite. Ça ne marche bien sûr que sur des scènes de discussions, où la mise en scène, la dramatisation, passe par des ruptures de la monotonie inhérente à l'exercice. Le défaut, c'est qu'on peut laisser filer le dialogue, et qu'au moment du découpage, on est amené parfois à tailler dedans.
Aucune méthode n'est parfaite, en tout cas. Ça se décide projet par projet, scène par scène, et chacun peut s'avérer allergique à l'une ou à l'autre. Choisissez au coup par coup celle qui vous convient le mieux, sans rien vous interdire.
Pour l'écriture d'une BD, je passe toujours par un séquencier plus ou moins précis, une liste de scènes en continuité, avec des indications techniques (si c'est un flashback ou pas) dans l'ordre de la narration et avec une idée approximative du nombre de pages par scènes. Mais ensuite, pour l'écriture pure, surtout au format comics (en Franco-belge classique, j'ai ensuite un séquencier donnant en une ligne ou deux le contenu de chaque page, en comics, le format que me propose 21g, je me lance directement dans l'écriture de la continuité dialoguée, et j'ajuste mes coupures de pages selon la densité de la page et mes besoins narratifs, notamment le petit bout de suspense en fin de page de droite chaque fois que c'est possible).
Et là, suivant la façon dont je me représente mentalement la scène avant d'écrire, trois possibilités s'offrent à moi. Et le choix entre les trois se fait absolument au feeling.
La première, et la plus courante chez moi c'est de découper d'emblée, d'écrire le numéro de case, le contenu de case, les dialogues et de passer à la case suivante selon le même procédé.
La deuxième, que je n'emploie guère, consiste à découper, écrire le numéro de case et le contenu, mais de ne pas me préoccuper des dialogues à ce stade, d'avoir seulement le rythme général de la scène et l'idée globale de la teneur de la discussion, tout en repoussant à plus tard l'écriture du contenu des bulles. Ce qui me décidera sur cette méthode, ce sont souvent des considérations de documentation. Mais plusieurs de mes camarades scénaristes travaillent préférentiellement de cette façon.
La troisième, que j'ai employée encore ce matin, consiste à ne pas se préoccuper des notions de découpage. J'écris directement tout le dialogue sans indication de mise en scène (hormis des choses qui impactent directement le dialogue lui-même), et le résultat ressemble exactement à un texte de pièce de théâtre. Ce n'est que plus tard que je découpe le tout, que je le répartis en cases, que je place les silences, l'action, les descriptions.
Cette méthode-là a l'avantage d'être très intuitive (en tout cas en ce qui me concerne), très naturelle, et de me permettre de caler assez bien des scènes très vite. Ça ne marche bien sûr que sur des scènes de discussions, où la mise en scène, la dramatisation, passe par des ruptures de la monotonie inhérente à l'exercice. Le défaut, c'est qu'on peut laisser filer le dialogue, et qu'au moment du découpage, on est amené parfois à tailler dedans.
Aucune méthode n'est parfaite, en tout cas. Ça se décide projet par projet, scène par scène, et chacun peut s'avérer allergique à l'une ou à l'autre. Choisissez au coup par coup celle qui vous convient le mieux, sans rien vous interdire.
Et parce que je suis fourbe,
un fragment d'une séquence quasi muette,
écrite selon la première méthode.
(dessins de Felix Ruiz)
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