C'est terrible, je n'ai même plus besoin de regarder la télé pour m'énerver après la télé. Je faisais la popote, et dans la pièce à côté, ma fille a mis les infos et est tombée sur la météo. Pas de quoi s'énerver, me direz-vous, et pourtant…
Et pourtant, la jeune femme qui présentait la météo s'est fendu d'un "le mercure montera jusqu'à". Je suis venu voir à l'écran à quoi elle ressemblait. Et c'était bien une jeune femme. Qui devait encore être à la maternelle quand on a arrêté définitivement les thermomètres à mercure.
Alors, vous me direz, le langage est plein de ces fossiles. Les gens qui emploient encore l'expression "peigner la girafe" ignorent sans doute qu'elle a près de trois siècles et qu'il y a vraiment existé un type dont le boulot était de peigner une girafe. La girafe et le bonhomme sont morts depuis un bail. Et y a plein d'expressions de ce genre. Mais le coup du mercure… Je sais pas, ça m'agace. On est dans le registre de la périphrase mécanique comme le journalisme à la française en produit par paquets de douze, genre aux "quatre coins de l'hexagone" et tout ça. Y en a des caisses. La plupart sont devenues de purs automatismes, qu'on balance sans plus y penser.
Ce qu'il y a de particulier, dans le cas présent, c'est que j'ai vécu le moment où l'expression a cessé d'avoir du sens, contrairement à des trucs comme "au diable vauvert" dont le sens d'origine s'est perdu y a un bail. Et la demoiselle qui présente la météo recycle le truc même pas par habitude à elle, mais par habitude de l'avoir entendu alors même qu'il était déjà obsolète. C'est pas grave, bien sûr, mais ça illustre bien le fait qu'on utilise le langage sans réfléchir.
Et c'est quand on utilise le langage sans jamais y réfléchir que les mots cessent d'avoir du sens.
Et pourtant, la jeune femme qui présentait la météo s'est fendu d'un "le mercure montera jusqu'à". Je suis venu voir à l'écran à quoi elle ressemblait. Et c'était bien une jeune femme. Qui devait encore être à la maternelle quand on a arrêté définitivement les thermomètres à mercure.
Alors, vous me direz, le langage est plein de ces fossiles. Les gens qui emploient encore l'expression "peigner la girafe" ignorent sans doute qu'elle a près de trois siècles et qu'il y a vraiment existé un type dont le boulot était de peigner une girafe. La girafe et le bonhomme sont morts depuis un bail. Et y a plein d'expressions de ce genre. Mais le coup du mercure… Je sais pas, ça m'agace. On est dans le registre de la périphrase mécanique comme le journalisme à la française en produit par paquets de douze, genre aux "quatre coins de l'hexagone" et tout ça. Y en a des caisses. La plupart sont devenues de purs automatismes, qu'on balance sans plus y penser.
Ce qu'il y a de particulier, dans le cas présent, c'est que j'ai vécu le moment où l'expression a cessé d'avoir du sens, contrairement à des trucs comme "au diable vauvert" dont le sens d'origine s'est perdu y a un bail. Et la demoiselle qui présente la météo recycle le truc même pas par habitude à elle, mais par habitude de l'avoir entendu alors même qu'il était déjà obsolète. C'est pas grave, bien sûr, mais ça illustre bien le fait qu'on utilise le langage sans réfléchir.
Et c'est quand on utilise le langage sans jamais y réfléchir que les mots cessent d'avoir du sens.
Commentaires
Guide de mots pas sans...
Guide de mots pas sans...
C'est toi qui n'a pas suivi, elle a une grenouille qui s'appelle Mercure.
O.