Ça aura été vite plié, cette rénovation.
L'espèce de vieux donjon médiéval qui surplombe mon patelin a donc été rafistolé. Rien de bien violletledesque, ceci dit. Pas d'outrances dans la reconstitution. Le lieu ne s'y prêtait de toute façon guère. Ce n'est, après tout, qu'un édifice de base carrée un peu plus haut que large, quatre murs percés de meurtrières, de portes et de fenêtres entourant du… du rien. Les étages se sont effondrés il y a des siècles, avec le reste de la forteresse.
Ce donjon a près de mille ans (900 et des nèfles, pour être précis). Il a été bâti, me semble-t-il, pendant les 40 années au cours desquelles cet endroit constituait la frontière entre la Francie et la Normandie (et puis la frontière a reculé et repris sa place initiale sur l'Epte).
Il a vaguement, passée la frénésie de la Guerre de Cent ans, servi de péage fluvial par la suite, puis globalement à rien. Et s'effondrait gentiment depuis.
Vu que le risque de se prendre un moellon sur la cabèche augmentait à chaque hiver, la municipalité a fini par casser la tirelire. Et donc, comme je le disais, ça a été vite plié. Des gusses ont monté des échafaudages, ils sont monté dessus, on recimenté quelques trous (pas sûr que ce soit du ciment, d'ailleurs : plus probablement une tambouille à base de chaux) et surtout refait le faitage. Du coup, le haut du mur, qui avait un aspect légèrement irrégulier, est devenu droit, crac, comme tiré à coup de règle. Seules les mouettes qui s'y posent viennent en rompre la rectitude.
Chais pas pourquoi, mais ça m'a chiffonné. Je l'aimais bien, moi, l'aspect croulant du machin, j'associais l'irrégularité de la ligne à son ancienneté, à une forme de patine. Bon, c'est vrai que des cailloux s'en détachaient, donc il fallait le faire, hein. Je suis jamais content.
L'espèce de vieux donjon médiéval qui surplombe mon patelin a donc été rafistolé. Rien de bien violletledesque, ceci dit. Pas d'outrances dans la reconstitution. Le lieu ne s'y prêtait de toute façon guère. Ce n'est, après tout, qu'un édifice de base carrée un peu plus haut que large, quatre murs percés de meurtrières, de portes et de fenêtres entourant du… du rien. Les étages se sont effondrés il y a des siècles, avec le reste de la forteresse.
Ce donjon a près de mille ans (900 et des nèfles, pour être précis). Il a été bâti, me semble-t-il, pendant les 40 années au cours desquelles cet endroit constituait la frontière entre la Francie et la Normandie (et puis la frontière a reculé et repris sa place initiale sur l'Epte).
Il a vaguement, passée la frénésie de la Guerre de Cent ans, servi de péage fluvial par la suite, puis globalement à rien. Et s'effondrait gentiment depuis.
Vu que le risque de se prendre un moellon sur la cabèche augmentait à chaque hiver, la municipalité a fini par casser la tirelire. Et donc, comme je le disais, ça a été vite plié. Des gusses ont monté des échafaudages, ils sont monté dessus, on recimenté quelques trous (pas sûr que ce soit du ciment, d'ailleurs : plus probablement une tambouille à base de chaux) et surtout refait le faitage. Du coup, le haut du mur, qui avait un aspect légèrement irrégulier, est devenu droit, crac, comme tiré à coup de règle. Seules les mouettes qui s'y posent viennent en rompre la rectitude.
Chais pas pourquoi, mais ça m'a chiffonné. Je l'aimais bien, moi, l'aspect croulant du machin, j'associais l'irrégularité de la ligne à son ancienneté, à une forme de patine. Bon, c'est vrai que des cailloux s'en détachaient, donc il fallait le faire, hein. Je suis jamais content.
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