Accéder au contenu principal

Théorie des genres

Je viens de lire Royaume de Vent et de Colères, un roman de Jean-Laurent del Socorro publié chez Actu-SF. Je ne vais pas m'étendre dessus, mon but n'étant pas d'en livrer ici une critique qualitative détaillée. Je me bornerai à dire que c'est très bien, d'autant que c'est un premier roman, et que ça préjuge d'excellentes choses pour la suite. Faut que j'aille voir son Boudicca, tiens, sorti dernièrement.

Ce qui me pousse à en parler, là, c'est quelque chose de bien plus général. Ce roman se retrouve le cul entre deux chaises. Ou plus précisément, entre deux genres.

On reconnait souvent la littérature dite "de genre" à la façon dont elle est souvent critiquée avant tout dans son rapport à son genre, et aux codes de ce genre. Un roman policier du style "whoddunnit" sera jugé en priorité sur sa capacité à poser un mystère intéressant, et une résolution de ce mystère qui fasse sens. Un roman noir, sur son ambiance. Un roman de SF, sur sa capacité à développer un univers cohérent qui, pour reprendre l'expression de Philip K. Dick, ne s'écroule pas deux jours plus tard (pour peu que le sujet ne soit pas l'effondrement de cet univers, bien sûr). Et ainsi de suite.

Or, il devient toujours plus difficile de porter ce genre de jugements quand une œuvre se situe sur la frontière entre deux genres, d'autant que la localisation de ces frontières fait rarement consensus. Royaume se situe pile à la césure entre roman historique et fantasy. Du roman historique, il a un cadre spatio-temporel bien délimité et réel, celui de la fin des guerres de religion et de l'arrivée au pouvoir d'Henry IV, vue de Marseille qui résista longtemps au roi huguenot. De la fantasy, il a un système de magie, une guilde des assassins (la Guilde des Savonniers) et un personnage de femme capitaine de mercenaires.

Du coup, comment "juger" un tel bouquin ? Il prend trop de libertés avec l'histoire (et pourtant il est très précis sur certains points) pour être recevable comme roman historique (ou sinon, il est admissible comme roman de capes et d'épées, jurisprudence Dumas oblige). Comme roman de fantasy, il n'est guère exotique et les éléments fantastiques sont très discrets. La critique "genrée" ne lui rendrait pas justice (je le répète, le bouquin est vachement bien).

Si l'on devait évoquer ce bouquin sans caler la critique sur des problématiques de genre, ça pourrait donner ça : "Une écriture efficace, sans gras, concise, qui fait que cela se lit tout seul. Des personnages qui dévoilent assez vite leur profondeur. Une construction qui sait ménager ses menues surprise et permet de développer ces profondeurs." En tant que roman tout court, il se lit vite, avec plaisir, et on en garde l'impression de quelque chose d'intelligent et bien construit. Ce qui, à l'arrivée, ne nous dit pas grand-chose.

Mais ce qui le rend tout à fait intéressant (à mes yeux, en tout cas, mais comme dirait l'autre, mon avis est l'avis de référence quand il s'agit de savoir ce que je pense), c'est justement la juxtaposition des deux genres. Plutôt que de créer un royaume imaginaire, l'auteur reprend un point historique raisonnablement connu avec des enjeux qui se passent quasiment d'explication. Tout le monde connaît la conversion d'Henry IV, la Saint Barthélémy, et les compagnies de lansquenets, même si le terme n'est pas forcément resté dans le langage courant, renvoient à des images familières de soudards mercenaires armés de piques et d'espadons. Ce que le lecteur connaît généralement moins, c'est l'histoire de la république de Marseille. Et c'est donc là-dessus que l'auteur concentre ses efforts de contextualisation, entremêlant habilement faits historiques et fiction, comme il est de règle dans ce genre d'exercice (écriture mise à part, celle de Socorro est plus concise et moins fleurie, il y a quelque chose d'Alatriste, là-dedans, mais aussi un je ne sais quoi de Gagner la Guerre).

La partie fantasy tient essentiellement à la présence de la Guilde (et là, on  est très précisément dans un code de genre) et surtout aux "artbonniers",  une caste maniant un pouvoir alchimique qu'on aimerait voir plus développé (mais l'auteur joue assez habilement de la frustration du lecteur à ce niveau) et qui pourrait facilement* faire l'objet d'un roman à elle-seule.

Tout ceci me rappelle, d'une certaine manière, Chien du Heaume, de Justine Niogret (ça me fait penser que Mordre le Bouclier est sur ma pile des à lire, et que j'en profite pour dire tout le bien que je pense de Mordred, roman pas facile, subtil, qui se mérite, mais qui est très fort). C'est également un roman à cheval sur les deux genres, mais pas au même endroit. Le moyen-âge du roman est générique, les lieux et dates n'y sont pas précisés. Il y a un côté environnement de conte de fées. L'élément fantasy est lui aussi d'une grande discrétion, et ambigu de surcroît. Comme roman historique, il est encore plus irrecevable que le Del Soccoro. Comme roman de fantasy, encore plus borderline.

Alors, si vous me connaissez un peu, vous savez que ces démarches m'intéressent, et que plein de trucs que j'ai faits se situent eux aussi à cheval sur plusieurs genres, à commencer par Crusades et Eschatôn, qui emploient des codes fantasy pour développer des univers de SF. Surcodifié, le genre peut devenir une espèce de carcan : Philip K. Dick l'a vécu comme ça pendant un temps, cherchant à écrire des romans de litt-gen' qui étaient refusés l'un après l'autre et qui n'ont été publiés, à ma connaissance, qu'après sa mort. Puis il a pris le problème dans l'autre sens, et a dynamité les limites du genre avec la Trilogie Divine. Et je pense que transcender les limites arbitraires des genres, c'est faire œuvre émancipatrice**.

Il ne s'agit pas de réfuter les étiquette de genre. C'est ce que font les auteurs de "littérature blanche" qui se commettent par exemple dans la SF, et parlent hypocritement de "fable philosophique" ou d'anticipation, ou les critiques qui, dès qu'un œuvre d'imaginaire a un réel impact, considèrent qu'elle perd son genre (1984 vient immédiatement à l'esprit). Non, il s'agit de les considérer pour ce qu'elles sont : des étiquettes, un système de classement commode à l'usage des libraires, servant à aiguiller rapidement le lecteur vers ce qu'il cherche en termes de sensations.

Dans un ordre d'idées assez parallèle, les éditeurs d'imaginaires ont lancé un mouvement pour que leurs romans soient lus et critiqués pour ce qu'il sont, et pas en fonction de leur genre, et qu'ils aient accès aux grands prix littéraires (arguant que le premier Goncourt était un roman de SF). Si je soutiens la démarche par principe, et que si jamais des auteurs que j'apprécie avaient un jour le Goncourt ou le Fémina, j'applaudirai (tout comme je félicite ceux que je connais quand ils obtiennent un prix dans notre petite chapelle de l'imaginaire), je dois reconnaître que je m'en fiche un peu. La grand-messe des prix littéraires m'ennuie à crever, presque autant que les podiums olympiques avec commentateur sportif en bande-son au ratio signal/bruit dégueulasse. La dernière fois que j'ai commenté ça, ça devait être pour le Goncourt de Houellebecq. Houellebecq qui s'était d'ailleurs pris dans la tête ce genre de "mépris de classe" quand il avait ouvertement employé des éléments d'anticipation dans l'un de ses bouquins. Ce qui montre que la démarche a sa pertinence et son intérêt. Mais je ne me sens pas top concerné, en fait (c'est sans doute très con de ma part, hein), j'aime bien le confort de notre petit ghetto qui fait mécaniquement de nous des espèces de rebelles, alors qu'en fait, on est juste conceptuellement incapables de donner dans la littérature blanche nombriliste (et misérabiliste-bourgeois) de merde.



* quand je dis "facilement", je trolle, bien entendu. Je suis payé pour savoir que ces choses n'ont jamais rien de facile et se payent de sueur, de larmes et de moments de découragement intense.

** et là, la comparaison avec l'expression "gender fluid" s'impose, même si elle doit montrer assez vite ses limites, je pense : les problématiques de "genre" qu'elle recouvre sont d'une autre importance, touchant à l'identité sociale et à l'image de soi (donc à l'identité tout court) des individus. En comparaison, nos problèmes de noircisseurs de papier sont insignifiants.

Commentaires

Marianne Ciaudo a dit…
Le genre, c'est une case. C'est pratique pour ranger vite-fait et s'y retrouver quand on ne veut pas réfléchir. Mais une case, c'est fermé, étroit. Perso, comme je n'aime pas la fantasy, le label me fait fuir. Et pourtant j'en lis quand même, justement quand ça dévie, que ça sort des clous. Boudicca est sur ma liste de bouquin à lire et le thème m'a d'ailleurs fait penser à ton prochain. Yep, je n'aime ni la fantasy ni l'historique mais chuis un peu maso.
CathyB a dit…
Personnellement, la démarche des États généraux de l'imaginaire me fait un bien fou. Peut-être parce que j'ai beaucoup observé ce mépris de classe dans mon milieu professionnel («on va pas mettre Orwell au rayon SF parce que celui-là c'est un bon livre» *sight*). Du coup, je pense qu'il faut en passer par ce côté institutionnel (certes un peu relou) pour pouvoir derrière sortir des cases et juste pouvoir défendre un bouquin d'imaginaire comme n'importe quel autre livre. Après, c'est sûr que dans l'absolu les prix littéraires ne veulent rien, mais c'est quand-même une sacrée aubaine financière pour les éditeurs.
Sinon je plussoie ce que tu dis sur Royaumes de vents et de colères. J'ai vraiment beaucoup aimé. Boudica est sur ma table de chevet, je vais l'attaquer dans quelques jours. J'ai vu l'auteur en parler en conf' aux Imaginales, et c'était vraiment très très alléchant.
Alex Nikolavitch a dit…
Oui, c'est pour ça que je me qualifiait d'un peu con. mais le côté institutionnel me broute assez considérablement, avec les histoires de coteries, de risettes, de mondanités. je peux pratiquer la mondanité, mais à petite dose quand même.
Tonton Rag a dit…
Alexis, tu dors ? Henry IV est un Lancastre (je pouffe à coup de petit york, york, york). Sans doute veux-tu parler d'Henri IV.

L'usage est, je crois, d'écrire le nom du vert galant avec un "i", alors qu'on peut écrire les noms des rois de la perfide Albion avec un "y", car c'est ce que font leurs sujets.

Tu me diras que les amateurs de Bourbon ont des exemplaires de sa signature avec un "y", mais tu chipotes.
Alex Nikolavitch a dit…
fichtre, bigre et palsambleu, tu as raison !

Posts les plus consultés de ce blog

Le grand méchoui

 Bon, l'info est tombée officiellement en début de semaine : Les Moutons électriques, c'est fini. Ça aura été une belle aventure, mais les événements ont usé et ruiné peu à peu une belle maison dans laquelle j'avais quand même publié dix bouquins et un paquet d'articles et de notules ainsi qu'une nouvelle. J'ai un pincement au coeur en voyant disparaître cet éditeur et j'ai une pensée pour toute l'équipe.   Bref. Plein de gens me demandent si ça va. En fait, oui, ça va, je ne suis pas sous le choc ni rien, on savait depuis longtemps que ça n'allait pas, j'avais régulièrement des discussions avec eux à ce sujet, je ne suis pas tombé des nues devant le communiqué final. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Que les dix bouquins que j'évoquais plus haut vont quitter les rayonnages des libraires. Si vous êtes en retard sur Cosmonautes ! ou sur Le garçon avait grandi en un gast pay s, notamment, c'est maintenant qu'il faut aller le...

Writever janvier, part 1

 Tiens, ça faisait longtemps que j'avais pas participé au Writever. J'avais lâché l'affaire au moment où la connexion internet était devenue un enfer. Comme c'est un exercice marrant, et qui m'a bien aidé à des moments où j'avais des pannes d'écriture, c'est pas plus mal de m'y remettre. Le thème, "fucking tech!", à un moment où Musk est sur les rangs pour devenir maître du monde, c'est peut-être de saison. 1- Réaliste "Soyez réaliste, on ne peut pas avoir cette option, c'est trop de complications et de risques." C'est comme une âme en peine qu'il ressorti de la boutique PinApple. Ce n'était pas encore avec cette génération-là qu'il pourrait faire de l'irish coffee avec son smartphone. 2- Accessoire On a accessoirisé les machines, on passe aux utilisateurs. Les écouteurs et la montre turboconnectés? Ringard. Maintenant il y a le contrôleur dentaire, trois dents sur pivots qu'on titille de la langu...

Par là où tu as pêché

 Ma lecture du moment, hors comics et trucs pour le boulot (et y en a des palanquées, de ça), ça aura été The Fisherman , de John Langan, apparemment la grosse sensation de cet hiver. Un roman épais à la jolie couverture, dont le pitch est simple : c'est l'histoire d'un mec qui va à la pêche pour oublier ses soucis personnels. Bon, en vrai, c'est sa manière de gérer le deuil, et le vrai thème, il est là. Notre protagoniste a perdu sa femme d'un cancer et en reste inconsolable. La pêche, c'est son moyen de ventiler tout ça, sans pour autant régler le problème. Il écume les rivières de la région, les Catskills, une zone montagneuse dans l'arrière-pays de New York. Un beau jour, il embarque avec lui un collègue qui a perdu sa famille dans un accident de voiture et le vit encore plus mal. J'en dis pas plus pour l'instant. John Langan, l'auteur, est assez inconnu par chez nous. C'est son deuxième roman, il a par contre écrit une palanquée de nouve...

Executors

 Dans mon rêve de cette nuit, j'étais avec un groupe d'amis dans un café, quand un bus scolaire s'est rangé devant. En descend une espèce de proviseur aux faux airs de Trump, et une cohorte de mômes en uniforme scolaire à la con, type anglais ou japonais, ou école catho peut-être : blasers, jupes plissées, écussons. Le proviseur fait "allez-y, faites le ménage" et les mômes sortent des Uzi et des fusils à pompe. Ils défoncent tous ceux qui sont attablés en terrasse. On arrive à se planquer sous les tables avec mon groupe, et on s'enfuit par la porte de derrière sans demander notre reste. Pas question de jouer les héros face à ces écoliers au regard vide. On zigzague dans des ruelles, mais chaque fois qu'on retombe sur une avenue, des bus scolaires s'arrêtent et vomissent leur contenu de gamins en uniforme. L'accès à la gare du métro aérien est coupé. On voit des cadavres ensanglantés dévaler les marches. En haut, c'est la fusillade. Dans les ru...

Au ban de la société

 Tiens, je sais pas pourquoi (peut-être un trop plein de lectures faites pour le boulot, sur des textes ardus, avec prise de note) j'ai remis le nez dans les Justice Society of America de Geoff Johns, période Black Reign . J'avais sans doute besoin d'un fix de super-héros classique, avec plein de persos et de pouvoirs dans tous les sens, de gros enjeux, etc. Et pour ça, y a pas à dire JSA ça fait très bien le job. La JSA, c'est un peu la grand-mère des groupes super-héroïques, fondée dans les années 40, puis réactivée dans les années 60 avec les histoires JLA/JSA su multivers. C'étaient les vieux héros patrimoniaux, une époque un peu plus simple et innocente. Dans les années 80, on leur avait donné une descendance avec la série Infinity Inc . et dans les années 90, on les avait réintégrés au prix de bricolages divers à la continuité principale de DC Comics, via la série The Golden Age , de James Robinson et Paul Smith, qui interprétait la fin de cette époque en la...

À la Dune again

 Bon, je viens de finir Dune Prophecy, la série télé dans l'univers de Dune , conçue pour être raccord avec les films de Villeneuve. Et, forcément, je suis partagé. Comme toujours avec ce genre de projets, on peut y trouver autant de qualités que de défauts. La production value est chouette, ça essaie de coller à l'esthétique des films, le casting est plutôt bien, c'est pas mal mené, distillant du mystère retors et du plan dans le plan. De ce point de vue, mission accomplie. Après, c'est assez malin pour s'insérer dans la continuité des bouquins de Brian Herbert et Kevin J. En Personne sans les adapter directement, histoire de pouvoir inventorier les trucs moisis. Ça n'y arrive pas toujours, et ça rajoute des idées à la con (des scènes de bar, franchement, dans Dune , quelle faute de goût) et ça reste prisonnier de ce cadre. Mais ça essaie de gérer et de ce point de vue, c'est plutôt habile. Où est le problème ? me direz-vous ? Bon, on en a déjà causé, mais...

La fin du moooonde après la fin de l'année

Edit : Bon, c'est annulé vu la nouvelle qui vient de tomber.      Ah, tiens, voilà qu'on annonce pour l'année prochaine une autre réédition, après mon Cosmonautes : C'est une version un peu augmentée et au format poche de mon essai publié à l'occasion de la précédente fin du monde, pas celle de 2020 mais celle de 2012. Je vous tiens au courant dès que les choses se précisent. Et la couve est, comme de juste, de Melchior Ascaride.

Perte en ligne

 L'autre soir, je me suis revu Jurassic Park parce que le Club de l'Etoile organisait une projo avec des commentaires de Nicolas Allard qui sortait un chouette bouquin sur le sujet. Bon outil de promo, j'avais fait exactement la même avec mon L'ancelot y a quelques années. Jurassic Park , c'est un film que j'aime vraiment bien. Chouette casting, révolution dans les effets, les dinos sont cools, y a du fond derrière (voir la vidéo de Bolchegeek sur le sujet, c'est une masterclass), du coup je le revois de temps en temps, la dernière fois c'était avec ma petite dernière qui l'avait jamais vu, alors qu'on voulait se faire une soirée chouette. Elle avait aimé Indiana Jones , je lui ai vendu le truc comme ça : "c'est le mec qui a fait les Indiana Jones qui fait un nouveau film d'aventures, mais cette fois, en plus, y a des dinos. Comment peut-on faire plus cool que ça ?" Par contre, les suites, je les ai pas revues tant que ça. L...

La fille-araignée

Tiens, ça fait une paye que j'avais pas balancé une nouvelle inédite... Voilà un truc que j'ai écrit y a 6 mois de ça, suite à une espèce de cauchemar fiévreux. J'en ai conservé certaines ambiances, j'en ai bouché les trous, j'ai lié la sauce. Et donc, la voilà... (et à ce propos, dites-moi si ça vous dirait que je fasse des mini-éditions de certains de ces textes, je me tâte là-dessus) Elle m’est tombée dessus dans un couloir sombre de la maison abandonnée. Il s’agissait d’une vieille villa de maître, au milieu d’un parc retourné à l’état sauvage, jouxtant le canal. Nul n’y avait plus vécu depuis des décennies et elle m’avait tapé dans l’œil un jour que je promenais après le travail, un chantier que j’avais accepté pour le vieil épicier du coin. J’en avais pour quelques semaines et j’en avais profité pour visiter les alentours. Après avoir regardé autour de moi si personne ne m'observait, je m’étais glissé dans une section effondrée du mur d’enceinte, j’...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...