Alors avant toute chose, un avertissement.
Cette notule sera blindée jusqu'à la gorge de
Donc si vous n'avez pas encore vu le film (et si vous ne savez pas de quel film je vais parler, c'est que vous étiez sur Mars ces deux dernières années), allez-vous en.
C'est bon ? Vous êtes partis ?
Alors je peux commencer.
Non, je t'ai vu, toi, qui consulte cet article sur ton iPhone en faisant la queue devant le multiplexe. Casse-toi.
Donc, j'ai profité du jour de l'an et du fait que ma salle de quartier le passait en VOST pour aller voir The Force Awakens hier avec deux de mes rejetons. L'idée était aussi d'éviter la foule, c'est pourquoi on avait attendu jusque là pour nous lancer.
Déjà, parlons des sujets qui fâchent. Oui, le scénar est sommaire. Oui, la temporalité globale est par ailleurs à peu près aussi inconsistante que celle des épisodes 4 et 5. Oui, l'arme ultime, c'est un peu too much, surtout les gens qui en voient les effets en temps réel de l'autre bout de la galaxie. Oui, Max von Sydow et Brienne servent globalement à rien. Oui, le McGuffin est bidonissime : un itinéraire pour trouver une planète alors qu'on a l'hyperespace, c'est naouaque. Il aurait plutôt fallu un jeu de coordonnées, quitte à ce qu'elles soient incomplètes, ou une piste. Asimov faisait ça très bien dans Fondation à une époque où George Lucas portait encore des couches.
En dehors de ce genre de chose qui m'ont titillé à intervalle régulier dans le film, j'ai été un gosse pendant deux heures. Quelle pied. Enfin un bon Star Wars. Ça faisait une paye, quand même. Le père Jar Jar Abrams est pile là où je l'attendais, sur un fil infiniment ténu séparant l'hommage, la recréation et le mythe pur. Roublard et astucieux comme il l'est, il a réussi à contourner pas mal d'écueils (pas tous, mais il a réussi à éviter de s'écrabouiller sur eux qu'il a heurtés).
Attention, c'est là que ça commence à SPOILER GRAVE :
Le méchant d'abord. Oui, il a un côté Dark Vador du pauvre, et j'ai entendu ce reproche ici et là. Reproche qui n'a aucun sens, puisque c'est justement le concept du personnage. Ce pauvre gamin essaie de toutes ses forces et de toute sa Force (qui semble puissante en lui, voir l'épatante séquence du tir de blaster figé en plein vol, et mention spécial au sound design, dérangeant juste ce qu'il faut) s'est fixé un objectif dont il ignore qu'il est absurde et inatteignable. Il est esclave de l'image qu'il se fait de Vador, d'un Vador infiniment bad-ass et terrifiant, sans se rendre compte qu'à la base, Vador est lui-même un gamin paumé dans ses propres fantasmes et détruit par eux. Dès lors, Vafan-Kylo s'enferme dans ses névroses et son délire, qui le conduit aux pires extrémités. Sérieusement, c'est vraiment pas con. Plusieurs personnes m'ont dit que, pour elles, le voir retirer son casque le bousillait en tant que méchant, et au contraire, ça situe complètement les enjeux du truc. Star Wars est un mythe, mais lui est celui qui vit le plus pleinement cet aspect mythique : il est lui-meme prisonnier d'un mythe qui domine sa vie (alors que Solo tente d'échapper au sien), parce qu'il n'en a gardé que l'aspect archétypal sans s'interroger sur ses sources. Quand je vous dis qu'Abrams est roublard...
Le retour des papys. C'est conçu pour arracher une larmichette. Et ça marche très bien. Accessoirement, honte aux twittos qui ont avoiné Carrie Fisher sur son âge. Elle a pas plus mal vieilli qu'Harrison Ford, faut pas déconner. Simplement, dans nos sociétés, le poids de l'apparence pèse pas de la même façon sur les hommes et les femmes. Et dans son rôle de figure publique enfermée dans des combats depuis trop longtemps, et qui sur le plan personnel a tout perdu, elle est très bien. Ford cabotine, mais c'est le rôle, aussi. Bonne pioche pour Mark Hamill, qui a probablement battu le record détenu jusqu'alors par Marlon Brando dans Superman du caméo le plus cher du monde.
Bon, Han Solo qui nous fait une Obi-Wan. C'était attendu. C'était lui ou Luke, visiblement. Et "Noooooon !" est clairement, en fait, quand on y réfléchit, la réplique gimmick la plus emblématique de la saga.
Après, les nouveaux persos ne déméritent pas. Y a des trucs un peu rapides dans leur développement, c'est clair, mais ils tiennent la route et donneront lieu à des développements par la suite.
Bon, laissons à présent la poussière retomber, peut-être que mon analyse changera avec le temps et les revisionnages (c'est souvent le cas), mais le fait demeure : je suis retombé en enfance pendant deux heures, à égalité avec mes propres mômes, et ça, c'était cool.
Cette notule sera blindée jusqu'à la gorge de
PUTAINS DE GROS SPOILERS
DROIT DEVANT
FULL FUCKING SPOILERS AHEAD
Donc si vous n'avez pas encore vu le film (et si vous ne savez pas de quel film je vais parler, c'est que vous étiez sur Mars ces deux dernières années), allez-vous en.
C'est bon ? Vous êtes partis ?
Alors je peux commencer.
Non, je t'ai vu, toi, qui consulte cet article sur ton iPhone en faisant la queue devant le multiplexe. Casse-toi.
Donc, j'ai profité du jour de l'an et du fait que ma salle de quartier le passait en VOST pour aller voir The Force Awakens hier avec deux de mes rejetons. L'idée était aussi d'éviter la foule, c'est pourquoi on avait attendu jusque là pour nous lancer.
Déjà, parlons des sujets qui fâchent. Oui, le scénar est sommaire. Oui, la temporalité globale est par ailleurs à peu près aussi inconsistante que celle des épisodes 4 et 5. Oui, l'arme ultime, c'est un peu too much, surtout les gens qui en voient les effets en temps réel de l'autre bout de la galaxie. Oui, Max von Sydow et Brienne servent globalement à rien. Oui, le McGuffin est bidonissime : un itinéraire pour trouver une planète alors qu'on a l'hyperespace, c'est naouaque. Il aurait plutôt fallu un jeu de coordonnées, quitte à ce qu'elles soient incomplètes, ou une piste. Asimov faisait ça très bien dans Fondation à une époque où George Lucas portait encore des couches.
à une époque où la Princesse Leia et R2D2
auraient ressemblé à ça, quoi
En dehors de ce genre de chose qui m'ont titillé à intervalle régulier dans le film, j'ai été un gosse pendant deux heures. Quelle pied. Enfin un bon Star Wars. Ça faisait une paye, quand même. Le père Jar Jar Abrams est pile là où je l'attendais, sur un fil infiniment ténu séparant l'hommage, la recréation et le mythe pur. Roublard et astucieux comme il l'est, il a réussi à contourner pas mal d'écueils (pas tous, mais il a réussi à éviter de s'écrabouiller sur eux qu'il a heurtés).
Attention, c'est là que ça commence à SPOILER GRAVE :
Le méchant d'abord. Oui, il a un côté Dark Vador du pauvre, et j'ai entendu ce reproche ici et là. Reproche qui n'a aucun sens, puisque c'est justement le concept du personnage. Ce pauvre gamin essaie de toutes ses forces et de toute sa Force (qui semble puissante en lui, voir l'épatante séquence du tir de blaster figé en plein vol, et mention spécial au sound design, dérangeant juste ce qu'il faut) s'est fixé un objectif dont il ignore qu'il est absurde et inatteignable. Il est esclave de l'image qu'il se fait de Vador, d'un Vador infiniment bad-ass et terrifiant, sans se rendre compte qu'à la base, Vador est lui-même un gamin paumé dans ses propres fantasmes et détruit par eux. Dès lors, Vafan-Kylo s'enferme dans ses névroses et son délire, qui le conduit aux pires extrémités. Sérieusement, c'est vraiment pas con. Plusieurs personnes m'ont dit que, pour elles, le voir retirer son casque le bousillait en tant que méchant, et au contraire, ça situe complètement les enjeux du truc. Star Wars est un mythe, mais lui est celui qui vit le plus pleinement cet aspect mythique : il est lui-meme prisonnier d'un mythe qui domine sa vie (alors que Solo tente d'échapper au sien), parce qu'il n'en a gardé que l'aspect archétypal sans s'interroger sur ses sources. Quand je vous dis qu'Abrams est roublard...
Le retour des papys. C'est conçu pour arracher une larmichette. Et ça marche très bien. Accessoirement, honte aux twittos qui ont avoiné Carrie Fisher sur son âge. Elle a pas plus mal vieilli qu'Harrison Ford, faut pas déconner. Simplement, dans nos sociétés, le poids de l'apparence pèse pas de la même façon sur les hommes et les femmes. Et dans son rôle de figure publique enfermée dans des combats depuis trop longtemps, et qui sur le plan personnel a tout perdu, elle est très bien. Ford cabotine, mais c'est le rôle, aussi. Bonne pioche pour Mark Hamill, qui a probablement battu le record détenu jusqu'alors par Marlon Brando dans Superman du caméo le plus cher du monde.
Bon, Han Solo qui nous fait une Obi-Wan. C'était attendu. C'était lui ou Luke, visiblement. Et "Noooooon !" est clairement, en fait, quand on y réfléchit, la réplique gimmick la plus emblématique de la saga.
Après, les nouveaux persos ne déméritent pas. Y a des trucs un peu rapides dans leur développement, c'est clair, mais ils tiennent la route et donneront lieu à des développements par la suite.
Bon, laissons à présent la poussière retomber, peut-être que mon analyse changera avec le temps et les revisionnages (c'est souvent le cas), mais le fait demeure : je suis retombé en enfance pendant deux heures, à égalité avec mes propres mômes, et ça, c'était cool.
Commentaires
Sinon, bonne année, elle ne pourra pas être pire que la précédente hein :)