Accéder au contenu principal

"La flemme de l'énergumène n'est qu'un dédale de simagrées" (Alain Bashung)

Avec tout ça, j'ai loupé la sortie de Crusades 2, le Tombeau d'Hermès. Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, c'est le deuxième opus de cette magistrale saga médiévalo conspirationniste que je co-écris avec Izu, et qui est artistement enluminée par Zhang Xiaoyu, parce qu'il n'y a pas que la fabrication des Iphone qui est confiée aux Chinois, et qu'en plus, Zhang assure le spectacle avec brio et puissance.

Ouais. J'ai loupé la date de la sortie. C'était avant-hier. Mais je m'en fous, le bouquin, je l'avais déjà. Bref, courez chez vos libraires. Si d'aventure vous allez le prendre au Gibert Joseph qui est en face de Cluny, sur le Boulevard St Michel, faites un détour par le sous-sol et allez montrer du doigt en riant le triste sire qui tient le rayon polar/SF. Le plus maigrichon des deux (ils sont deux) (et le moins maigrichon, je le connais moins, j'ai rien contre lui, il m'est même assez sympathique)(en plus, il doit travailler avec l'autre, alors karmiquement il est bien assez puni comme ça). Montrez donc du doigt en riant ce triste sire en lui brandissant l'album sous le nez. Ça lui apprendra. Il est persuadé que je suis incapable de sortir un tome 2. Faut d'ailleurs que j'aille lui claquer la bise, à l'occasion. Ou pas. Il pique.

Bref. Si je ne me suis pas livré il y a deux jours à une annonce tonitruante de la sortie de ce magnifique album, ce n'est pas que je sois en grève pour défendre ma retraite. Ce serait plutôt le contraire, d'ailleurs : j'ai l'appel de cotisation sur mon bureau, et il faut que je bosse comme un Sud-Coréen* sous amphétamines pour pouvoir la payer, ma retraite. Putain, ils y vont pas de main morte avec le dos de la cuiller, les mecs. C'est d'autant plus drôle que jamais personne n'a été foutu de m'expliquer comment un auteur de BD fait pour la toucher, sa retraite. Ça vous en bouche un coin, hein, les salariés. Battez-vous pour défendre la vôtre tant que vous le pouvez. Moi, je sais déjà qu'en ce qui me concerne, c'est mort.

Mais n'allez pas croire que je déprime, hein. J'ai trouvé une panacée incroyable, un remède à tous les malheurs de la vie, qui éclate et de loin tous les régimes Dukon du monde : la mascarpone au sirop d'érable. Le dessert des champions. J'en bouffe des quantités incroyables, en ce moment**. Je fais passer avec du café dans lequel je mets du coulis de caramel au rhum dont j'ai retrouvé une bouteille au fond d'un placard. Et Ovomaltine a sorti une pâte à tartiner. Vous le saviez ? Moi pas. Mais maintenant, je sais***.

Et sinon, vu que je m'étais revu la série Rome il n'y a pas bien longtemps (et cette fois-ci en entier et dans l'ordre, c'est mieux), je me suis remis le nez dans Suétone. Suétone, c'est un peu comme Closer, mais avec des empereurs romains, c'est absolument génial. C'est du sang et du sperme quasiment à toutes les pages, ça détend vachement.

Bon, c'est pas tout ça, mais faut que je me remette au boulot, moi. J'ai des retraites à payer.





*Un Sud-Coréen qui bosse, hein, pas un champion de Starcraft.

**Oui, c'est pas comme ça que j'arriverais à l'âge de la retraite, je sais, foutez-moi tranquille, d'abord. Ma mascarpone au sirop d'érable, je la bouffe en écoutant des best-of de Tangerine Dream à fond et je suis le roi du monde dans mon cagibi et je vous emmerde, d'abord.

***Et pour le même prix, ça me fait un excellent produit de substitution au Fluff. J'essaie de décrocher, de me désintoxiquer. They try to make me go to rehab, I said no, no, no****

****Non, rassurez-vous, je ne me laisse pas pousser la choucroute à la Amy.

Commentaires

artemus dada a dit…
[Si d'aventure vous allez le prendre au Gibert Joseph qui est en face de Cluny, sur le Boulevard St Michel, faites un détour par le sous-sol et allez montrer du doigt en riant le triste sire qui tient le rayon polar/SF.]

Je le fais à chaque fois que je passe par Paris, mais en cachette.

Sinon, si tout se passe bien je l'achète cette aprem'
Uriel a dit…
Accessoirement on est trois, Niko, et on a toujours été trois... Tu peux me décrire en tant que "le barbu chauve mince", ça évitera que des gens se moquent du troisième larron !

Et c'est pas très gentil de me dire des méchancetés, j'ai probablement été un des premiers lecteurs du jour de sortie ! Lu à midi pendant ma pause déjeuner ! ^^ Bon, j'en pense toujours que du mal parce que j'ai des principes, mais je l'ai à la maison en tout cas, donc passe le dédicacer un de ces quatre ^^

(Ah, et je savais déjà que le milieu de la BD était pourri depuis que t'avais sorti un tome deux à "ten goudous", t'avais pas besoin de me le confirmer avec ta Da Vinci Coderie...)
Alex Nikolavitch a dit…
note à moi-même : l'appeau à Uriel fonctionne à la perfection.


**sourit dans sa barbe en caressant son chat angora imaginaire, et s'aperçoit avec horreur qu'il a fini le sirop d'érable**
Uriel a dit…
Heureusement, parce que les poils de chat dans le sirop d'érable... *yuk*
Alex Nikolavitch a dit…
oui, mais imaginaires, les poils de chat
El a dit…
Des poils de chat à la Crowley, quoi...

Pour ce qui est de ne pas avoir clamé haut et fort la sortie de l'album le jour dit, eh bien... Il te sera beaucoup pardonné parce que tu as beaucoup souffert.

Je viens de lire la porte d'Hermès, donc, et à part un peu de fouillis dans les flashbacks (qui semblent un peu parachutés dans tous les sens, bien plus que pour le premier tome, histoire d'expliquer des trucs qu'il est bon de connaître pour la suite mais qu'on ne pouvait pas dire dans le premier album) c'est excellent et nawakmorphe...

Sinon, moi j'aimerais bien voir le Nikolavitch avec la choucroute d'Amy Winehouse.
Alex Nikolavitch a dit…
non, j'ai retrouvé les poils du chat de Shrö Shreud... Schrudi... Machin, là.
Anonyme a dit…
Mais enfin, sans entrer dans le sujet hautement dangereux du goût et de la composition des machins immondes que tu t'engloutis dans tes moments les plus délirants — du café, grands dieux! comment peut-on boire ce truc? — je me pose la question: qu'est-ce qu'il te prend de dire «la mascarpone»? J'ai toujours vu ce nom employé au masculin, c'est bien la première fois que je vois ça féminisé.

Peut-être le contrecoup de certains mélanges impies.
soyouz a dit…
C'est bizarre, je passe pas mal de temps dans divers cuisine et tout le monde dit LA mascarpone !

Posts les plus consultés de ce blog

Au ban de la société

 Tiens, je sais pas pourquoi (peut-être un trop plein de lectures faites pour le boulot, sur des textes ardus, avec prise de note) j'ai remis le nez dans les Justice Society of America de Geoff Johns, période Black Reign . J'avais sans doute besoin d'un fix de super-héros classique, avec plein de persos et de pouvoirs dans tous les sens, de gros enjeux, etc. Et pour ça, y a pas à dire JSA ça fait très bien le job. La JSA, c'est un peu la grand-mère des groupes super-héroïques, fondée dans les années 40, puis réactivée dans les années 60 avec les histoires JLA/JSA su multivers. C'étaient les vieux héros patrimoniaux, une époque un peu plus simple et innocente. Dans les années 80, on leur avait donné une descendance avec la série Infinity Inc . et dans les années 90, on les avait réintégrés au prix de bricolages divers à la continuité principale de DC Comics, via la série The Golden Age , de James Robinson et Paul Smith, qui interprétait la fin de cette époque en la...

La fille-araignée

Tiens, ça fait une paye que j'avais pas balancé une nouvelle inédite... Voilà un truc que j'ai écrit y a 6 mois de ça, suite à une espèce de cauchemar fiévreux. J'en ai conservé certaines ambiances, j'en ai bouché les trous, j'ai lié la sauce. Et donc, la voilà... (et à ce propos, dites-moi si ça vous dirait que je fasse des mini-éditions de certains de ces textes, je me tâte là-dessus) Elle m’est tombée dessus dans un couloir sombre de la maison abandonnée. Il s’agissait d’une vieille villa de maître, au milieu d’un parc retourné à l’état sauvage, jouxtant le canal. Nul n’y avait plus vécu depuis des décennies et elle m’avait tapé dans l’œil un jour que je promenais après le travail, un chantier que j’avais accepté pour le vieil épicier du coin. J’en avais pour quelques semaines et j’en avais profité pour visiter les alentours. Après avoir regardé autour de moi si personne ne m'observait, je m’étais glissé dans une section effondrée du mur d’enceinte, j’...

La fin du moooonde après la fin de l'année

 Ah, tiens, voilà qu'on annonce pour l'année prochaine une autre réédition, après mon Cosmonautes : C'est une version un peu augmentée et au format poche de mon essai publié à l'occasion de la précédente fin du monde, pas celle de 2020 mais celle de 2012. Je vous tiens au courant dès que les choses se précisent. Et la couve est, comme de juste, de Melchior Ascaride.

Perte en ligne

 L'autre soir, je me suis revu Jurassic Park parce que le Club de l'Etoile organisait une projo avec des commentaires de Nicolas Allard qui sortait un chouette bouquin sur le sujet. Bon outil de promo, j'avais fait exactement la même avec mon L'ancelot y a quelques années. Jurassic Park , c'est un film que j'aime vraiment bien. Chouette casting, révolution dans les effets, les dinos sont cools, y a du fond derrière (voir la vidéo de Bolchegeek sur le sujet, c'est une masterclass), du coup je le revois de temps en temps, la dernière fois c'était avec ma petite dernière qui l'avait jamais vu, alors qu'on voulait se faire une soirée chouette. Elle avait aimé Indiana Jones , je lui ai vendu le truc comme ça : "c'est le mec qui a fait les Indiana Jones qui fait un nouveau film d'aventures, mais cette fois, en plus, y a des dinos. Comment peut-on faire plus cool que ça ?" Par contre, les suites, je les ai pas revues tant que ça. L...

IA, IA, Fhtagn

 En ce moment, je bosse entre autres sur des traductions de vieux trucs pulps apparemment inédits sous nos latitudes. C'est un peu un bordel parce qu'on travaille à partir de PDFs montés à partir de scans, et que vu le papier sur lequel étaient imprimés ces machins, c'est parfois pas clean-clean. Les illustrateurs n'avaient  vraiment peur de rien Par chance, les sites d'archives où je vais récupérer ce matos (bonne nouvelle d'ailleurs archive.org qui est mon pourvoyeur habituel en vieilleries de ce genre, semble s'être remis de la récente attaque informatique qui avait failli m'en coller une. d'attaque, je veux dire) ont parfois une version texte faite à partir d'un OCR, d'une reconnaissance de caractère. Ça aide vachement. On s'use vachement moins les yeux. Sauf que... Ben comme c'est de l'OCR en batch non relu, que le document de base est mal contrasté et avec des typos bien empâtées et un papier qui a bien bu l'encre, le t...

Matin et brouillard

On sent qu'on s'enfonce dans l'automne. C'est la troisième matinée en quelques jours où le fleuve est couvert d'une brume épaisse qui rend invisible le rideau d'arbres de l'autre côté, et fantomatique tout ce qui est tapi sur les quais : voiture, bancs, panneaux. Tout a un contraste bizarre, même la surface de l'eau, entre gris foncé et blanc laiteux, alors qu'elle est marronnasse depuis les inondations en aval, le mois dernier. Une grosse barge vient de passer, j'entends encore vaguement dans le lointain son énorme moteur diesel. Son sillage est magnifique, dans cette lumière étrange, des lignes d'ondulations obliques venant s'écraser, puis rebondir sur le bord, les creux bien sombre, les crêtes presque lumineuses. Elles rebondissent, se croisent avec celles qui arrivent, et le jeu de l'interférence commence. Certaines disparaissent d'un coup, d'autres se démultiplient en vaguelettes plus petites, mais conservant leur orienta...

Sorties

Hop, vite fait, mes prochaines sorties et dédicaces : Ce week-end, le 9 novembre, je suis comme tous les ans au Campus Miskatonic de Verdun, pour y signer toute mon imposante production lovecraftienne et sans doute d'autres bouquins en prime.   Dimanche 1er décembre, je serai au Salon des Ouvrages sur la BD à la Halle des blancs manteaux à Paris, avec mes vieux complices des éditions La Cafetière. Je participerai également à un Congrès sur Lovecraft et les sciences, 5 et 6 décembre à Poitiers.

Au nom du père

 Tout dernièrement, j'ai eu des conversations sur la manière de créer des personnages. Quand on écrit, il n'y a dans ce domaine comme dans d'autre aucune règle absolue. Certains personnages naissent des nécessité structurelle du récit, et il faut alors travailler à leur faire dépasser leur fonction, d'autres naissent naturellement d'une logique de genre ou de contexte, certains sont créés patiemment et se développent de façon organique et d'autres naissent d'un coup dans la tête de leur auteur telle Athéna sortant armée de celle de Zeus. Le Père Guichardin, dans les Exilés de la plaine , est un autre genre d'animal. Lui, c'est un exilé à plus d'un titre. Il existe depuis un sacré bail, depuis bien avant le début de ma carrière d'auteur professionnel. Il est né dans une nouvelle (inédite, mais je la retravaillerai à l'occasion) écrite il y a plus d'un quart de siècle, à un moment où je tentais des expériences d'écriture. En ce temp...

Et merde...

J'avais une idée d'illus sympa, un petit détournement pour mettre ici et illustrer une vacherie sur notre Leader Minimo, histoire de tromper l'ennui que distille cette situation pré insurrectionnelle pataude et molle du chibre dans laquelle tente péniblement de se vautrer l'actualité. Et donc, comme de juste en pareil cas, je m'en étais remis à gougueule pour trouver la base de mon détournement. Le truc fastoche, un peu potache, vite fait en prenant mon café. Sauf que gougueule est impitoyable et m'a mis sous le nez les oeuvres d'au moins deux type qui avaient exactement eu la même idée que moi. Les salauds. Notez que ça valide mon idée, d'une certaine façon. Mais quand même. C'est désobligeant. Ils auraient pu m'attendre. C'est un de ces cas que mon estimable et estimé collègue, le mystérieux J.W., appelle "plagiat par anticipation". Bon, c'est plutôt pas mal fait, hein. Mais ça m'agace.

Deux-ception

 C'est complètement bizarre. Je rêve de façon récurrente d'un festival de BD qui a lieu dans une ville qui n'existe pas. L'endroit où je signe est dans un chapiteau, sur les hauteurs de la ville (un peu comme la Bulle New York à Angoulème) mais entre cet endroit et la gare routière en contrebas par laquelle j'arrive, il y a un éperon rocheux avec des restes de forteresse médiévale, ça redescend ensuite en pente assez raide, pas toujours construite, jusqu'à une cuvette où il y a les restaus, bars et hôtels où j'ai mes habitudes. L'hôtel de luxe est vraiment foutu comme ça sauf que la rue sur la droite est en très forte pente Hormis l'avenue sur laquelle donne l'hôtel de luxe (où je vais boire des coups dans jamais y loger, même en rêve je suis un loser), tout le reste du quartier c'est de la ruelle. La géographie des lieues est persistante d'un rêve à l'autre, je sais naviguer dans ce quartier. Là, cette nuit, la particularité c'ét...