Accéder au contenu principal

"la plus grande saloperie qu'aient jamais inventée les hommes"

Au rang des grosses bévues de l'espèce humaine, je compte, vous le savez sans doute, la bière sans alcool, le Coca-Cola, le téléphone portable et la bagnole.

Mais en tête de peloton vient, bien évidemment, la publicité. La publicité, c'est ce truc dans lequel les marques investissent tant de pognon et qui est créé par ces types qu'on appelle les publicitaire. Pour situer, les publicitaires ce sont ces gens qui croyaient pendant un temps que le catogan était cool, que des coupes de cheveux à la Frédéric Lefebvre n'étaient pas ridicules, ces gens qui portent des lunettes à grosse monture en plastique pour se donner l'air intelligent, qui sont généralement incapables de bander sans un ou deux rails de coke, et qui vieillissent ensuite pour découvrir que, quand la coke et les pilules bleues ne suffisent plus, se consoler avec des Rolex ne fait illusion pour personne (ça trompe tout au plus les membres des jeunesses UMP). Je les soupçonne d'avoir inventé René la Taupe, aussi.

Encore, s'ils se contentaient de rester entre eux et de vendre du yaourt en faisant croire qu'il fait maigrir (alors qu'il faut au moins du Médiator et les régimes du Docteur Dukon à base de porridge mais avec le bon blutage sinon ça ne marche pas), ce serait un moindre mal. On pourrait les regarder de loin et les montrer du doigt en riant. Sauf qu'il faut qu'ils mettent leurs sales pattes sur tout et n'importe quoi, comme un essaim de criquets qui s'abat sur les champs de malheureux paysans et ravagent tout. S'il y a une musique que vous aimez, un truc qui vous parle qui évoque de bon souvenirs, qui est bien, ou même si c'est pas bien, que vous appréciez, soyez sûr qu'un jour, une de ces petites putes... Non, pardon, je ne vais pas m'abaisser à insulter les travailleuses du sexe en les comparant à ces rebuts d'écoles de commerce. Soyez-sûr en tout cas qu'un jour, ce truc que vous aimez, les pubards le colleront sur un paquet de lessive, une machine à café ou un forfait pour téléphone portable.

Tenez, là, ils ont mit un morceau de Zombie-Zombie sur une publicité de voitures. Zombie Zombie, c'est un duo de fans de John Carpenter qui font de la zique sur des orgues électroniques vintage et autres instruments farfelus d'âges antédiluviens de la musique de film. Ils ont fait entre autres un truc dont le clip (voir ci-dessous), était un remake de The Thing avec des GI-Joe de leur enfance. Des types qui atteignent un genre de sainteté dans la geekitude, quoi.



Alors bon, au moins, on peut supposer que ça leur rapporte des sous (s'ils ne se font pas carotter par sa maison de disques. Toujours se méfier des maisons de disques, c'est souvent dirigé par d'anciens publicitaires), mais quand même. La geekitude mise au service de la bagnole, c'est...

C'est juste mal, quoi.

Commentaires

Po(p)litiques a dit…
"s'ils ne se font pas carotter par sa maison de disques"
Tu y crois vraiment en l'écrivant ou tu as un élan de confiance en l'humanité ? Bien évidemment qu'ils se font carotter par la maison de disques, ce serait pas une maison de disques sinon. Les juristes se feraient virer pour moins que ça s'ils prévoyaient pas la clause "on peut faire ce qu'on veut de votre musique dans les pubs les plus merdiques sans que ça vous rapporte rien" dans chaque contrat.
Les juristes c'est un peu comme les publicitaires en fait... Doivent aller prendre des verres chaque soir en compagnie de fabricants de sunny delight et de membres des jeunesses UMP.
Zaïtchick a dit…
"Jeune UMP", rien que le concept fait frémir.
Alex Nikolavitch a dit…
ce qui est terrible, c'est que non seulement ça existe, mais en plus le fonctionnement des Jeunesses UMP a dernièrement lieu donné à une élection du chef des Jeunes Umpistes qui ferait rire même un Coréen du Nord.
Po(p)litiques a dit…
Un ancien camarade de classe à moi, d'ailleurs. Il a pas changé.
Anonyme a dit…
Chaque fois que je vois Benjamin Lencar et sa frimousse hilare d'écureuil sous LSD, j'ai la vision d'un Xavier Bertrand révisé par Disney. C'est atroce.
Po(p)litiques a dit…
Habitue toi cher manti, il est bien parti pour hanter le PAF pendant quelques décennies :(
Alex Nikolavitch a dit…
"Et alors, la Terre entière sera comme le Village ?"

"Oui ! Qu'est-ce que cette idée vous inspire ?"

"J'aimerais être le premier habitant sur Mars."
Anonyme a dit…
Enfin, déjà, sa juvénilité niaiseuse ne tiendra peut-être pas le coup face à sa montée dans l'appareil du parti. Je ne vois bien se xavierbertrandiser...

Bon, c'est pas forcément enthousiasmant non plus, mais on se console comme on peut.
Anonyme a dit…
Critique de la pub qui n'est que trop justifiée. Un gouvernement sensé l'interdirait, ou tout du moins en réduirait les effets. Mais notre gouvernement gouverne pour les riches et manifestement pas pour les gens sensés.
Pour Mr Lancar, d'ailleurs, il a quand il sourit la tête du type qui va vous rouler ou mieux encore, qui l'a déjà fait (genre commercial, justement, et un peu comme Sarkozy)

Jérémy

Posts les plus consultés de ce blog

Corps ben

 À intervalles réguliers, je me retrouve à bosser sur Corben. J'avais traduit les deux Monde mutant (avec un pincement au coeur : un endroit du même nom, mais au pluriel, était ma librairie de comics préférée, du temps de ma jeunesse folle), puis Murky World , un récit supplémentaire pour Esprit des morts , son recueil inspiré d'Edgar Poe (il avait raison d'aller piocher là-dedans, je l'ai toujours dit, c'est dans le vieux Poe qu'on fait la meilleure... mais je m'égare).   Beaucoup plus récemment, j'ai fait le tome 3 de Den, Les enfants du feu , dont l'édition collector vient de sortir de presses et l'édition courante sera en librairie à la rentrée. Un peu plus tard, il y aura Dimwood , son tout dernier récit, achevé peu de temps avant sa mort. Je recommande assez, c'est complètement chelou, Dimwood . Alors, Corben, vous allez me dire, c'est chelou. Et vous aurez raison. Il y a toujours chez lui un caractère grotesque, boursouflé, quand l...

En avant, marche !

Ça faisait longtemps, non, les homélies du dimanche ? Faut dire que j'ai enchaîné des gros trucs depuis septembre. Vous avez déjà vu un des résultats avec le bouquin sur Tolkien, mais d'autres choses vont arriver. Bref, je remettais le nez dans les vieux textes, parce que ça fait pas de mal, des fois, quand on est surmené et que j'écoute aussi les conférences du Collège de France sur l'exégèse biblique et tout ça. C'est le genre de trucs qui me requinquent quand je fais une pause. Et forcément, ça remet en route le ciboulot. Les rouages grincent au début, mais...  Vous vous rappelez peut-être de ma vieille réflexion sur  le Dieu qui "se promenait dans le jardin au souffle du jour" , il y a déjà... pfou, trop longtemps. un petit Edmund Dulac, parce que bon c'est toujours bien, Dulac   J'aime bien cette image de la Genèse, avec son petit côté presque bucolique et très incarné, les restes d'une vision moins abstraite et moins cosmique de Dieu, une...

Ressortie

 Les éditions Delcourt ressortent Torso , un des premiers gros projets de Brian M. Bendis, avant qu'il ne devienne une star suite à ses travaux chez Marvel, Daredevil et Alias en tête, puis ne se crame les ailes à devenir grand manitou des Avengers et des X-Men . Bendis est très bon dans un domaine, celui du polar à échelle humaine, et beaucoup moins dans les grandes conflagrations super-héroïques. Torso , ça relève de la première catégorie. Je pense que c'est justement le genre de bouquin qui a conduit Joe Quesada à lui confier Daredevil , d'ailleurs, c'est là que l'auteur s'impose aux yeux de tous. Le sujet est chouette, déjà : une des premières grosses affaires de tueurs en série en Amérique, le tueur aux Torses (ou Boucher de Cleveland , dans la version romancée par Max Allan Collins, auteur dont j'ai déjà parlé dans le coin). Particularité, au moment des sinistres exploits du tueur, la sécurité publique de la ville vient d'être confiée au célèbre...

Fais tourner le juin

Bon, il est temps que je sorte un peu de mon bunker. Ça tombe bien, je suis invité à deux événements que je connais. Le samedi 31 mai et le dimanche 1er juin, je serai au Geek Up Festival des Clayes sous Bois (78). C'est dans un part, y a des animations, d'autres auteurs, j'aurai un peu de stock de mes bouquins chez les Moutons électriques, et normalement y aura des exemplaires du Pop Icons Tolkien.  Le dimanche 15 juin après-midi, je serai au Salon des auteurs du coin, à la péniche Story Boat de Conflans Ste Honorine (78). Super cadre, c'est très cosy et ça vaut le coup de passer même en coup de vent parce qu'il y a de belles balades à faire aux alentours. Voilà, c'est tout pour l'instant, je sais pas encore trop comment ça va se passer pour la suite, mes prochaines dates sont en octobre, à Marmande et à Limoges. Je vous tiens au courant d'ici là.

Nébulosités

 Ah, que je n'aime pas le cloud. Vraiment pas. Vous allez me dire, je suis un vieux encroûté dans ses petites habitudes de travail, ses sauvegardes à droite et à gauche, ses fichiers à portée de la main comme le tas d'or d'un dragon. Fondamentalement, c'est un portrait assez exact. Mais... Mais j'ai eu suffisamment de soucis de connexion pour être méfiant.   Et puis, y a les éditeurs qui bossent avec des ayants droits chiants. Ce qui fait que les documents de travail se retrouvent verrouillés sur des serveurs auxquels ont vous ouvre l'accès pour pouvoir bosser dessus. Et là, bien entendu, j'avais une très grosse traduction traitée comme ça. Je demande si on peut quand même m'envoyer une copie du pdf, histoire d'avoir un truc "en dur", et ça n'a pas été possible. Le document est ultra protégé. Et, ce matin, alors que le café finit de couler, j'ouvre le truc... Qui m'annonce que l'autorisation a expiré. Oui, apparemment il fal...

Le slip en peau de bête

On sait bien qu’en vrai, le barbare de bande dessinées n’a jamais existé, que ceux qui sont entrés dans l’histoire à la fin de l’Antiquité Tardive étaient romanisés jusqu’aux oreilles, et que la notion de barbare, quoiqu’il en soit, n’a rien à voir avec la brutalité ou les fourrures, mais avec le fait de parler une langue étrangère. Pour les grecs, le barbare, c’est celui qui s’exprime par borborygmes.  Et chez eux, d’ailleurs, le barbare d’anthologie, c’est le Perse. Et n’en déplaise à Frank Miller et Zack Snyder, ce qui les choque le plus, c’est le port du pantalon pour aller combattre, comme nous le rappelle Hérodote : « Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger l'ennemi à la course, les premiers aussi à ne pas trembler d’effroi à la vue du costume mède ». Et quand on fait le tour des autres peuplades antiques, dès qu’on s’éloigne de la Méditerranée, les barbares se baladent souvent en falzar. Gaulois, germains, huns, tous portent des braies. Ou alo...

Le nouveau Eastern

 Dans mon rêve de cette nuit, je suis invité dans une espèce de festival des arts à Split, en Croatie. Je retrouve des copains, des cousins, j'y suis avec certains de mes rejetons, l'ambiance est bonne. Le soir, banquets pantagruéliques dans un hôtel/palais labyrinthique aux magnifiques jardins. Des verres d'alcools locaux et approximatifs à la main, les gens déambulent sur les terrasses. Puis un pote me fait "mate, mec, c'est CLINT, va lui parler putain !"   Je vais me présenter, donc, au vieux Clint Eastwood, avec un entourage de proches à lui. Il se montre bienveillant, je lui cause vaguement de mon travail, puis je me lance : c'est ici, en Dalmatie, qu'il doit tourner son prochain western. Je lui vante les paysage désolés, les déserts laissés derrière eux par les Vénitiens en quête de bois d'ouvrage, les montagnes de caillasse et les buissons rabougris qui ont déjà servi à toutes sortes de productions de ce genre qui étaient tellement fauchées ...

L’image de Cthulhu

J'exhume à nouveau un vieil article, celui-ci était destiné au petit livret de bonus accompagnant le tirage de tête de Celui qui écrivait dans les ténèbres , mon album consacré à H.P. Lovecraft. Ça recoupe pas mal de trucs que j'ai pu dire dans d'autres articles, publiés dans des anthologies ou des revues, mais aussi lors de tables rondes en festival ou en colloque (encore cet hiver à Poitiers). J'ai pas l'impression que ce texte ait été retenu pour le livret et du coup je crois qu'il est resté inédit. Ou alors c'est que je l'avais prévu pour un autre support, mais dans ce cas, je ne me souviens plus duquel. Tant pis, ça date d'il y a sept ou huit ans...   L’œuvre d’H.P. Lovecraft a inspiré depuis longtemps des auteurs de bandes dessinées. D’ailleurs, l’existence de nombreuses passerelles entre l’univers des pulps (où a officié Lovecraft) et celui des comic books n’est plus à démontrer, ces derniers empruntant une large part de leurs thèmes aux revue...

L'iron Man de la Cannebière ?

 Dans mon rêve de cette nuit, j'étais en train de participer au tournage d'un film de guerre/catastrophe. Je faisais partie de l'équipage d'un véhicule blindé , bardé de mitrailleuses, opérant sur une côte. On était en ville, zigzaguant entre les voitures du quai, aux aguets. L'ambiance était vaguement post-nucléaire, les conducteurs avaient des gueules d'irradiés ou d'intervenants sur C-News, c'était moche en tout cas, ça puait la dégénérescence à plein nez. "Ça risque encore de péter" nous dit le lieutenant, joué par Matthew McConaughey. Inquiet, je regarde autour de moi, on est sur une voie des quais et soudain je vous l'eau enfler. Quelqu'un a déclenché un tsunami, peut-être à l'aide d'une bombe sous-marine. "Accrochez-vous, il va nous tomber dessus!" je hurle en me disant que ça va être la fin du film et qu'on aura droit à un freeze-frame juste avant que l'eau ne s'abatte sur nous, vaillants soldats al...

Another brick in the wall

Je causais y a quelques semaines de ça, dans une note sur Conan , de l'époque où Walt Simonson, connu notamment pour son excellent passage sur Thor dans les années 80, dont il donne une sorte d'épilogue pirate dans sa récente série Ragnarök, que je recommande assez, était tombé dans une pleine marmite de Druillet, tout comme son pote Jim Starlin (le papa de Thanos). Ça doit correspondre à l'époque où René Goscinny était allé démarcher des éditeurs US avec sous le bras des albums tirés de Pilote. Y avait du Mézières, du Moebius, et du Druillet. Et ça a complètement fait vriller pas mal de gens, même si Goscinny était rentré déçu, sans explosion de la publication d'auteurs franco-belges outre-Atlantique, le format de publication des oeuvres de chez nous n'existant tout simplement pas là-bas dans les années 70 (Starlin, encore lui, sera un peu plus tard un pionner de ce format "graphic novel" avec Death of Captain Marvel).  L'influence de Druillet (qui re...