Tiens, j'ai de temps en temps des questions sur les sources auxquelles j'ai puisé en écrivant Trois Coracles.
C'est une bonne question, parce que ces sources sont très diverses, que c'est un peu un foutoir, à l'image de ma façon de travailler de toute éternité.
On pourrait croire que j'ai tapé dans l'arthurien classique, dans Mallory et Chrétien. Alors bien sûr que je les avais en tête, mais justement, ce sont les auteurs auxquels j'ai évité de me référer pendant tout le processus, pour ne pas me "polluer". Pour ce qui est des sources médiévales, j'ai essayer de me cantonner autant que possible au premier millénaire (même si du coup ma Calibourne est légèrement anachronique).
En sources "directes", j'ai tapé dans les chroniques saxonnes, qui donnent des détails divers (et contradictoires) sur Vortigern/Gordiern, Ambrosius, Uther et quelques autres. Tout a été écrit bien après les événements que je décris, mais ça permet de faire émerger le contexte, de récupérer des bouts de faits.
Dans le tas, notons particulièrement Bède le Vénérable et l'Historia Brittonum. J'ai un peu tapé aussi dans Geoffrey de Monmouth, beaucoup plus tardif, mais chez lequel il était possible de picorer des éléments. J'ai picoré aussi chez Gildas, en redressant sa chronologie qui me semblait toute pétée, ainsi que chez Nennius.
En ce qui concerne le voyage d'Uther, j'ai repris des éléments de celui de Saint Brendan, ainsi que de la ballade de Mael Duin (que je cite d'ailleurs nommément). Les clichés de l'île de glace et de l'île baleine viennent de Brendan, la lumière insoutenable sur l'île aussi (quoique je ne la traite pas de la même façon du tout). La dérive temporelle vient de Mael Duin.
En études sur Arthur et son mythe, j'ai gratté dans tout ce qui me tombait sous la main, mais le bouquin qui m'a été le plus utile est sans doute l'Arthuriana de Thomas Green qui fait une recension critique de tout plein de sources. Ça m'a beaucoup aidé dans me recherches.
Après, pour le contexte de l'Empire romain finissant, les livres de deux historien m'ont beaucoup aidé : ceux de Patrick Geary et ceux d'Alessandro Barbero. Si vous vous intéressez à cette époque, Naissance de la France et Quand les Nations Refont l'Histoire, du premier, sont assez épatants. Les Barbares et Le Jour des Barbares, du deuxième, permettent de remettre à plat bien des clichés convoqués un peu trop souvent de nos jours.
Après, des Histoires de l'Angleterre et des Histoires de l'Irlande m'ont pas mal aidé. Sur l'Irlande, notamment parce que je n'avais aucune idée précise de ce à quoi ça pouvait ressembler vers 450. Le roitelet qui reçoit Uther sort d'une liste dénichée sur Wikipedia, qui m'a permis de trouver un chef correspondant aux dates et au lieu qui m'intéressaient.
Les lecteurs de L'Ours, de Michel Pastoureau, auront peut-être levé le sourcil en lisant certains passages de mon roman. Ils auront eu raison.
Voilà, je crois que j'ai fait à peu près le tour. Je pense pas trahir le moindre secret de fabrication, et de toute façon, tout cela est assez facilement accessible. Et ça pourrait vous servir si d'aventure, vous aussi vous vouliez tenter d'écrire sur le sujet. Chacun accommode ses sources à sa sauce.
C'est une bonne question, parce que ces sources sont très diverses, que c'est un peu un foutoir, à l'image de ma façon de travailler de toute éternité.
On pourrait croire que j'ai tapé dans l'arthurien classique, dans Mallory et Chrétien. Alors bien sûr que je les avais en tête, mais justement, ce sont les auteurs auxquels j'ai évité de me référer pendant tout le processus, pour ne pas me "polluer". Pour ce qui est des sources médiévales, j'ai essayer de me cantonner autant que possible au premier millénaire (même si du coup ma Calibourne est légèrement anachronique).
En sources "directes", j'ai tapé dans les chroniques saxonnes, qui donnent des détails divers (et contradictoires) sur Vortigern/Gordiern, Ambrosius, Uther et quelques autres. Tout a été écrit bien après les événements que je décris, mais ça permet de faire émerger le contexte, de récupérer des bouts de faits.
Dans le tas, notons particulièrement Bède le Vénérable et l'Historia Brittonum. J'ai un peu tapé aussi dans Geoffrey de Monmouth, beaucoup plus tardif, mais chez lequel il était possible de picorer des éléments. J'ai picoré aussi chez Gildas, en redressant sa chronologie qui me semblait toute pétée, ainsi que chez Nennius.
En ce qui concerne le voyage d'Uther, j'ai repris des éléments de celui de Saint Brendan, ainsi que de la ballade de Mael Duin (que je cite d'ailleurs nommément). Les clichés de l'île de glace et de l'île baleine viennent de Brendan, la lumière insoutenable sur l'île aussi (quoique je ne la traite pas de la même façon du tout). La dérive temporelle vient de Mael Duin.
En études sur Arthur et son mythe, j'ai gratté dans tout ce qui me tombait sous la main, mais le bouquin qui m'a été le plus utile est sans doute l'Arthuriana de Thomas Green qui fait une recension critique de tout plein de sources. Ça m'a beaucoup aidé dans me recherches.
Après, pour le contexte de l'Empire romain finissant, les livres de deux historien m'ont beaucoup aidé : ceux de Patrick Geary et ceux d'Alessandro Barbero. Si vous vous intéressez à cette époque, Naissance de la France et Quand les Nations Refont l'Histoire, du premier, sont assez épatants. Les Barbares et Le Jour des Barbares, du deuxième, permettent de remettre à plat bien des clichés convoqués un peu trop souvent de nos jours.
Après, des Histoires de l'Angleterre et des Histoires de l'Irlande m'ont pas mal aidé. Sur l'Irlande, notamment parce que je n'avais aucune idée précise de ce à quoi ça pouvait ressembler vers 450. Le roitelet qui reçoit Uther sort d'une liste dénichée sur Wikipedia, qui m'a permis de trouver un chef correspondant aux dates et au lieu qui m'intéressaient.
Les lecteurs de L'Ours, de Michel Pastoureau, auront peut-être levé le sourcil en lisant certains passages de mon roman. Ils auront eu raison.
Voilà, je crois que j'ai fait à peu près le tour. Je pense pas trahir le moindre secret de fabrication, et de toute façon, tout cela est assez facilement accessible. Et ça pourrait vous servir si d'aventure, vous aussi vous vouliez tenter d'écrire sur le sujet. Chacun accommode ses sources à sa sauce.
Commentaires