J’ai ouvert la charge avec une communication liminaire, voire préliminaire, consacrée à l’archéologie du label, aux vieux comics d’horreur qui lui ont fourni une partie de son décorum, mais aussi au célèbre coup de fil de Len Wein à Alan Moore qui pourrait constituer d’une certaine manière le coup d’envoi de Vertigo, sa naissance dix ans avant son baptême.
Puis l’arrivée des grands anciens, des Gaiman, Morrison, Milligan et Ennis qui allaient peu après l’alimenter.
Ensuite, les autres intervenants sont passés aux choses sérieuses. Des considérations pointues sur les notions de labels indépendants et alternatifs (concluant au caractère hybride de Vertigo), avec pdes propositions de grilles d’analyse, une communication de Xavier Fournier évoquant tous ces éditeurs et labels qui auraient pu constituer une révolution du même genre, et un retour sur les trading cards sorties à l’époque et constituant une manière de manifeste esthétique, avec la référence à l’Art Nouveau, aux Symbolistes.
Puis une analyse du personnage de Spider Jérusalem et de ses paradoxes (Warren Ellis serait-il un genre d’anar de droite pas de droite?), une autre de Fables et de ses divers niveaux d’intertextualité, puis deux interventions sur Hellblazer, sur la série comme manifeste emblématique de Vertigo, et l’autre sur la représentation des sexualités, notamment celle de Constantine.
Tout cela est pointu, passionnant, et est l’occasion d’interrogations, de discussions et même de débats très cordiaux.
Le soir, bières avec certains des interventions puis dîner avec un certain vil faquin de ma connaissance suivi d’ une visite de Dijon by night.
Rentré un peu tard, mais bien dormi et j’ai pu prendre le petit déjeuner avec Quitely, décidément un type charmant en plus de dessiner comme un dieu.
Et c,est reparti pour une nouvelle journée, en anglais cette fois-ci. Un intervenant remet en cause, et de façon très intéressante la notion d’invasion british qu’on associe souvent à Vertigo, un autre travaille sur la distinction adult readers / mature reader , on revient sur les paniques portales et leur traitement dans la série. Décidément, le personnage de Constantine est riche et passionne tout le monde. On évoque l'humanisme du protagoniste (qui se transforme en nihilisme chez Azzarello).
Le cas Gaiman est étudié, ce qui permet de revenir sur les poses et postures associées à ces scénaristes.
Et enfin, l’après-midi est consacrée à Quitely, à des expos auxquelles il a participé, puis il revient sur ses méthodes de travail, ses doutes, sa maniaquerie. C’est plein d’anecdotes à hurler de rire mais cela permet aussi de mieux comprendre son travail.
Au total, deux journées passionnantes. Dont je suis revenu avec quelques bouquins signés. Intervenants de haute volée, organisation au poil, rencontres formidables... vous auriez vraiment dû venir, tous !
Commentaires
Reste plus qu'a proposer ta propre intervention sous la forme d'un article. [-_ô]
l'intervention reprenait une partie de ce que je disais ici : http://www.brucetringale.com/demarchage-telephonique/
et remontait plus loin en arrière, aux origines des comics, aux paniques morales des années 50, etc.