Dans les petites notes archivées de trucs qui ont probablement du sens, mais je ne sais pas encore tout à fait lequel, il y a ceci :
Les cyclopes de la mythologie grecque sont des êtres ambivalents. Il semble en exister plusieurs sortes : les assistants d'Héphaïstos, forgeant pour lui les armes des dieux, et les pâtres cannibales que rencontre Ulysse au fil de ses voyages. Et des déclinaisons, vu que les murailles cyclopéennes sont bâties, comme leur nom l'indique, par des cyclopes, et que dans la Théogonie, la foudre n'est pas une fabrication des cyclopes, mais les cyclopes eux-mêmes.
Qu'ils fabriquent des éclairs (ou les incarnent) ou élèvent des forteresse, les cyclopes se rangent dans une catégorie d'être apparentée aux tricksters, des personnages qui, comme le Loki nordique, sont utiles aux dieux, mais délicats à manier (Kronos se sert d'eux mais les craint et les enferme dès qu'il a fini de les employer). Le trickster est généralement un personnage intelligent et rusé. Il existe d'ailleurs une version de la naissance d'Athéna où elle se trouverait être la fille d'un cyclope lanceur d'éclairs, et non pas de Zeus.
Du coup, quel rapport avec la bande à Polyphème, ces brutes épaisses élevant des moutons dans les montagnes ? Fils de Poseidon, ils ne sont pas de la même famille que les précédents, et ne constituent donc pas la décadence d'une race semi-divine, mais celle d'un motif. Là où c'est intéressant, c'est que le Cyclope de l'Odyssée paye cher sa rencontre avec un trickster patenté, l'industrieux et rusé Ulysse.
Cyclope, c'est "l'œil rond", et dans le cas présent, cet œil unique et rond est un œil stupide. Et le peu de vision que cela donne à Polyphème lui est même ôté. "à celui qui a, on donnera, et à celui qui n'a pas, même le peu qu'il a lui sera pris", dit la parabole évangélique. On est dans ce cas-là avec le Cyclope à l'œil crevé.
Si l'on regarde ces tricksters primordiaux et ces brutes devenues aveugles, chaque itération du motif cyclopéen fait sens d'emblée. C'est la conjonction des deux versions qui pose question. Est-elle fortuite ? A-t-elle un sens caché plus profond ?
Les cyclopes de la mythologie grecque sont des êtres ambivalents. Il semble en exister plusieurs sortes : les assistants d'Héphaïstos, forgeant pour lui les armes des dieux, et les pâtres cannibales que rencontre Ulysse au fil de ses voyages. Et des déclinaisons, vu que les murailles cyclopéennes sont bâties, comme leur nom l'indique, par des cyclopes, et que dans la Théogonie, la foudre n'est pas une fabrication des cyclopes, mais les cyclopes eux-mêmes.
Qu'ils fabriquent des éclairs (ou les incarnent) ou élèvent des forteresse, les cyclopes se rangent dans une catégorie d'être apparentée aux tricksters, des personnages qui, comme le Loki nordique, sont utiles aux dieux, mais délicats à manier (Kronos se sert d'eux mais les craint et les enferme dès qu'il a fini de les employer). Le trickster est généralement un personnage intelligent et rusé. Il existe d'ailleurs une version de la naissance d'Athéna où elle se trouverait être la fille d'un cyclope lanceur d'éclairs, et non pas de Zeus.
Du coup, quel rapport avec la bande à Polyphème, ces brutes épaisses élevant des moutons dans les montagnes ? Fils de Poseidon, ils ne sont pas de la même famille que les précédents, et ne constituent donc pas la décadence d'une race semi-divine, mais celle d'un motif. Là où c'est intéressant, c'est que le Cyclope de l'Odyssée paye cher sa rencontre avec un trickster patenté, l'industrieux et rusé Ulysse.
Cyclope, c'est "l'œil rond", et dans le cas présent, cet œil unique et rond est un œil stupide. Et le peu de vision que cela donne à Polyphème lui est même ôté. "à celui qui a, on donnera, et à celui qui n'a pas, même le peu qu'il a lui sera pris", dit la parabole évangélique. On est dans ce cas-là avec le Cyclope à l'œil crevé.
Si l'on regarde ces tricksters primordiaux et ces brutes devenues aveugles, chaque itération du motif cyclopéen fait sens d'emblée. C'est la conjonction des deux versions qui pose question. Est-elle fortuite ? A-t-elle un sens caché plus profond ?
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