Accéder au contenu principal

à mettre dans les annales

Paris a été secoué par un nouveau scandale.

Un artiste américain a érigé sur la place Vendôme un.... Un truc.

Je vous montre, ça évitera une pénible description :


Et bien entendu, de bonnes âmes ont immédiatement reproché à l'artiste d'avoir défiguré ce lieu parisien. Il s'est même fait taper dessus. Physiquement, je veux dire. Sachant que c'est un vieux monsieur de 69 ans.

Alors cette affaire me gêne à plus d'un titre.

Pour commencer, pour pouvoir défigurer la place Vendôme, il faudrait qu'elle ne soit pas déjà défigurée par les gens qui la fréquentent habituellement, à savoir tous les m'as-tu vu à gourmette, à lunettes de soleil, à montres valant le prix d'une bibliothèque complète et autres embagouzés des deux sexes. Ça doit être mon côté janséniste-punk qui ressort, mais chaque fois que le hasard me conduit à passer par ce haut-lieu de l'exhibitionnisme ostentatoire des métaux précieux et pierreries, j'ai l'impression d'avoir été parachuté en territoire ennemi. C'était pas ma guerre, colonel, et tout le tintouin.

Deuzio, des bonnes âmes s'offusquent sur internet, aux mots de "place Vendôme défigurée, Paris humilié" sur le compte touiteure du Printemps Français. Vous savez, l'organisation Catho qui pilote la Manif pour Tous. Et ils s'insurgent particulièrement du fait que le bazar ressemble à s'y méprendre à un plug anal. Format Cthulhu, certes, mais plug anal néanmoins.

Et là, des cathos tradis qui non seulement savent ce qu'est un plug anal, mais en plus arrivent à le reconnaître au premier coup d'oeil dans la rue, ça me chiffonne. Leur confesseur doit en entendre des vertes et des pas mûres, par Saint Thurgod. Mais bon, un plug anal à confesse, ceci dit, ça fait peut-être sens.

Et justement, à propos de faire sens : là où je trouve l'artiste très inspiré, c'est qu'il érige ce plug anal géant en un endroit chargé d'histoire et de symbole. C'est là, sur la place Vendôme qu'avait précédemment été érigée la célèbre colonne du même nom. Celle qui, pendant la Commune, avait été abattue et qui, après la Commune, avait été réinstallée aux frais d'un communard notoire, Gustave Courbet. Qui s'en serait bien passé, d'ailleurs, mais c'est une autre histoire. Gustave Courbet, vous savez très bien qui c'est : le peintre qui aimait les gros culs. Alors un gros plug anal sur la place Vendôme, moi, j'y voit un vibrant hommage au peintre de l'Origine du Monde. Tout s'explique, tout s'emboîte à la perfection. Et je trouve ça curieusement satisfaisant, en fait.

Commentaires

patferne a dit…
Paris a été secoué par le scandale que les Parisiens et les autres ont bien voulu ou se sont laissés créé. Le machin vert n'a d'autre valeur que de dresser les gens les uns contre les autres, à l'instar de ces lois votées à 3 h du mat par des gens qui font le contraire de ce qu'ils disent ; l'hypocrisie par intérêt gère la politique et les media, les religions aussi. Les cathos gueulent autant que leurs opposants, et chacun est libre de ses idées. C'est en tous cas ainsi que ça devrait se passer, mais les media ne relaient que l'égosillement de ces méchants cathos fanatiques. Je me souviens du président d'Act up, qui n'est pourtant pas le plus amène des contestataires, qui trouvait que le mariage pour tous était absurde. Il ne voulait que la reconnaissance et le respect pour les homos, mais surtout ne pas singer les hétéros, selon ses termes. Le sexe oui, le sexe de tout genre oui, mais le sexe à tout-va dans les media, dans la rue, non, car il ne sert que l'intérêt de certains dont le bénéfice n'est pas d'ordre génital.
Bref, comme d'habitude beaucoup de bruit pour rien, mais une rengaine lancinante sur la prétendue liberté de tous, finalement tous dans le carcan du "t'es d'accord ou pas sinon t'es catho, t'es d'extrême droite, t'es antisémite, tu comprends rien à l'art, t'es un has been". Un homard dans le château de Versailles, un machin vert place Vendôme, wouaw quel courage idéologique et quel message !
Courbet aimait les gros culs ? ouh ouh. Bottero aussi, et plus gros encore, mais lui je le verrai bien place de la Concorde, devant le Crillon pour dénoncer je ne sais quelle rebellion estudiantine contre les riches méchants....
Alex Nikolavitch a dit…
Mon propos était surtout de dire qu'une telle mayonnaise était ridicule de bout en bout, et surtout que de voir la place Vendôme comme "une des plus belle de Paris" est dans le meilleur des cas signe d'une mauvaise foi crasse, dans le pire, d'un manque de goût qu'on ne voit guère que chez les figurants de télé-réalité ou de clips de rap.
Unknown a dit…
Reviens Léon j'ai les même a la maison !!

Posts les plus consultés de ce blog

En repassant loin du Mitan

 Bilan de la semaine : outre un peu de traduction, j'ai écrit  - 20000 signes d'un prochain roman - 20000 signes de bonus sur le prochain Chimères de Vénus (d'Alain Ayrolles et Etienne Jung - 30000 signes d'articles pour Geek Magazine    Du coup je vous mets ci-dessous un bout de ce que j'ai fait sur ce roman (dans l'univers du Mitan, même si je n'ai plus d'éditeur pour ça à ce stade, mais je suis buté). Pour la petite histoire, la première scène du bouquin sera tirée, poursuivant la tradition instaurée avec Les canaux du Mitan, d'un rêve que je j'ai fait. Le voici (même si dans la version du roman, il n'y aura pas de biplans) . On n'est pas autour de la plaine, cette fois-ci, je commence à explorer le vieux continent :   Courbé, il s’approcha du fond. À hauteur de sa poitrine, une niche était obstruée par une grosse pierre oblongue qu’il dégagea du bout des doigts, puis fit pivoter sur elle-même, dévoilant des visages entremêlés. Une fo...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...

Coup double

 Ainsi donc, je reviens dans les librairies le mois prochain avec deux textes.   Le premier est "Vortace", dans le cadre de l'anthologie Les Demeures terribles , chez Askabak, nouvel éditeur monté par mes vieux camarades Melchior Ascaride (dont vous reconnaissez dans doute la patte sur la couverture) et Meredith Debaque. L'idée est ici de renouveler le trope de la maison hantée. Mon pitch :   "Les fans d'urbex ne sont jamais ressortis de cette maison abandonnée. Elle n'est pourtant pas si grande. Mais pourrait-elle être hantée par... un simple trou dans le mur ?" Le deuxième, j'en ai déjà parlé, c'est "Doom Niggurath", qui sortira dans l'anthologie Pixels Hallucinés, première collaboration entre L'Association Miskatonic et les éditions Actu-SF (nouvelles).  Le pitch :  "Lorsque Pea-B tente un speed-run en live d'un "mod" qui circule sur internet, il ignore encore qu'il va déchainer les passions, un ef...

Le grand méchoui

 Bon, l'info est tombée officiellement en début de semaine : Les Moutons électriques, c'est fini. Ça aura été une belle aventure, mais les événements ont usé et ruiné peu à peu une belle maison dans laquelle j'avais quand même publié dix bouquins et un paquet d'articles et de notules ainsi qu'une nouvelle. J'ai un pincement au coeur en voyant disparaître cet éditeur et j'ai une pensée pour toute l'équipe.   Bref. Plein de gens me demandent si ça va. En fait, oui, ça va, je ne suis pas sous le choc ni rien, on savait depuis longtemps que ça n'allait pas, j'avais régulièrement des discussions avec eux à ce sujet, je ne suis pas tombé des nues devant le communiqué final. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Que les dix bouquins que j'évoquais plus haut vont quitter les rayonnages des libraires. Si vous êtes en retard sur Cosmonautes ! ou sur Le garçon avait grandi en un gast pay s, notamment, c'est maintenant qu'il faut aller le...

Le slip en peau de bête

On sait bien qu’en vrai, le barbare de bande dessinées n’a jamais existé, que ceux qui sont entrés dans l’histoire à la fin de l’Antiquité Tardive étaient romanisés jusqu’aux oreilles, et que la notion de barbare, quoiqu’il en soit, n’a rien à voir avec la brutalité ou les fourrures, mais avec le fait de parler une langue étrangère. Pour les grecs, le barbare, c’est celui qui s’exprime par borborygmes.  Et chez eux, d’ailleurs, le barbare d’anthologie, c’est le Perse. Et n’en déplaise à Frank Miller et Zack Snyder, ce qui les choque le plus, c’est le port du pantalon pour aller combattre, comme nous le rappelle Hérodote : « Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger l'ennemi à la course, les premiers aussi à ne pas trembler d’effroi à la vue du costume mède ». Et quand on fait le tour des autres peuplades antiques, dès qu’on s’éloigne de la Méditerranée, les barbares se baladent souvent en falzar. Gaulois, germains, huns, tous portent des braies. Ou alo...

La pataphysique, science ultime

 Bon, c'est l'été. Un peu claqué pour trop mettre à jour ce blog, mais si j'en aurais un peu plus le temps que les mois précédents, mais là, justement, je souffle un peu (enfin presque, y a encore des petites urgences qui popent ici et là, mais j'y consacre pas plus de deux heures par jour, le reste c'est me remettre à écrire, bouger, faire mon ménage, etc.) Bref, je me suis dit que j'allais fouiller dans les étagères surchargées voir s'il y avait pas des trucs sympas que vous auriez peut-être loupés. Ici, un papier d'il y a déjà huit ans sur... la pataphysique.     Le geek, et plus encore son frère le nerd, a parfois une affinité avec la technologie, et assez souvent avec les sciences. Le personnage du nerd fort en science (alors que le « jock », son ennemi héréditaire, est fort en sport) est depuis longtemps un habitué de nos productions pop-culturelles préférées. Et, tout comme l’obsession du geek face à ses univers préféré, la démarche de la science ...

Qu'ils sont vilains !

En théorie de la narration existe un concept important qui est celui d'antagoniste. L'antagoniste est un des moteurs essentiels de l'histoire, il est à la fois le mur qui bloque le héros dans sa progression, et l'aiguillon qui l'oblige à avancer. L'antagoniste peut être externe, c'est l'adversaire, le cas le plus évident, mais il peut aussi être interne : c'est le manque de confiance en lui-même de Dumbo qui est son pire ennemi, et pas forcément les moqueurs du cirque, et le plus grand ennemi de Tony Stark, tous les lecteurs de comics le savent, ce n'est pas le Mandarin, c'est lui même. Après, l'ennemi est à la fois un ennemi extérieur et intérieur tout en même temps, mais ça c'est l'histoire de Superior Spider-man et c'est de la triche.  Tout est une question de ne pas miser sur le mauvais cheval Mais revoyons l'action au ralenti. L'antagoniste a toujours existé, dans tous les récits du monde. Comme le s...

Send in the clowns

Encore un vieux texte : We need you to laugh, punk Y'avait un cirque, l'autre week-end, qui passait en ville. Du coup, on a eu droit aux camionnettes à hauts-parleurs qui tournaient en ville en annonçant le spectacle, la ménagerie et tout ça, et surtout aux affiches placardées partout. Et pour annoncer le cirque, quoi de plus classique qu'un portrait de clown, un bel Auguste au chapeau ridicule et au sourire énorme ? Démultiplié sur tous les murs de la ville, ce visage devient presque inquiétant. Un sourire outrancier, un regard masqué sous le maquillage, une image que la répétition rend mécanique. Ce sourire faux, démultiplié par le maquillage, voire ce cri toutes dents dehors, que le maquillage transforme en sourire, c'est la négation de la notion même de sourire. Le sourire, c'est une manière de communiquer, de faire passer quelque chose de sincère, sans masque. Un faux sourire, a fortiori un faux sourire maquillé et imprimé, fracasse cet aspect encor...

Aïe glandeur

Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas fendu d'un bon décorticage en règle d'une bonne bousasse filmique bien foireuse. Il faut dire que, parfois, pour protéger ce qu'il peut me rester de santé mentale, et pour le repos de mon âme flétrie, je m'abstiens pendant de longues périodes de me vautrer dans cette fange nanardesque que le cinéma de genre sait nous livrer par pleins tombereaux. Et puis parfois, je replonge. Je repique au truc. De malencontreux enchaînements de circonstances conspirent à me mettre le nez dedans. Là, cette fois-ci, c'est la faute à un copain que je ne nommerai pas parce que c'est un traducteur "just wow", comme on dit, qui m'avait mis sur la piste d'une édition plus complète de la musique du film Highlander . Et qu'en effet, la galette était bien, avec de chouettes morceaux qui fatalement mettent en route la machine à nostalgie. "Fais pas le con, Niko ! Tu sais que tu te fais du mal !" ...

C Jérôme

 Ah, on me souffle dans l'oreillette que c'est la Saint Jérôme, en l'hommage au patron des traducteurs, et plus précisément des traducteurs qui se fâchent avec tout le monde, parce qu'il était très doué dans ce second domaine, le gaillard.   Jéjé par Léonard   Bon, après, et à sa décharge, c'est une époque où le dogme est pas totalement fixé et où tout le monde s'engueule en s'envoyant des accusations d'hérésie à la figure. À cette occasion, le Jéjé se montre plus polémique que traducteur et doit se défendre parce qu'il a aussi traduit des types convaincus ensuite d'hérésie. De nos jours, son grand oeuvre c'est la traduction latine de la Bible. Ce n'est pas la première du genre, mais c'est la plus précise de l'époque. Il s'est fondé notamment sur une version d'Origène (un des hérétiques qui lui vaudront des problèmes) qui mettait en colonnes six versions du texte, deux en hébreu et quatre en grec et fait des recherches de ...