Tiens, j'ai retrouvé dans mes archives une intro rédigée jadis pour la VF du comic book Sleeper. La traduction de l'album n'était pas de moi, mais on m'avait demandé de me fendre d'une petite bafouille pour resituer la série.
Il y a une justice à rendre à Richard Nixon : c'est grâce à lui que la paranoïa est devenue un genre en soi. Sans le Watergate, les Américains seraient moins prompts à s'interroger sur les actes de leur gouvernement. On n'aurait pas eu X-Files, on n'aurait pas eu ces films où un innocent est poursuivi par la CIA, le FBI ou autres. Et l'univers Wildstorm aurait sans doute été bien différent. Car l'univers Wildstorm, c'est un univers d'agents secrets plus que de super-héros. Certes, vous allez me dire qu'ils ont pouvoirs, hyper gadgets, vaisseaux interdimensionnels, etc… Mais les personnages majeurs de Wildstorm ne sont pas des sauveurs venus d'ailleurs, comme chez DC, ou des scientifiques jouant avec la radioactivité comme chez Marvel. Presque tous les personnages importants chez Wildstorm sont des espions, des enquêteurs secrets, des membres des forces spéciales, des espions retraités, des espions en fuite… Lynch, Grifter, Jenny Sparks, Elijah Snow, Ben Santini, Deathblow, et même cette andouille de Kev sont tous des barbouzes à des degrés divers.
Mais ce n'est même pas le propos du jour. Pour apprécier Sleeper, vous n'avez pas besoin de savoir qui sont Kev ou Santini. D'ailleurs, ils n'apparaissent pas dans Sleeper. Car l'avantage intrinsèque des histoires d'espions, c'est le cloisonnement des organisations secrètes. Ce qui se passe dans un coin n'est pas forcément connu de l'autre. Surtout pour ce pauvre Carver, lâché en rase campagne par sa hiérarchie, alors qu'il tentait d'infiltrer une organisation terroriste.
Il y a une justice à rendre à Richard Nixon : c'est grâce à lui que la paranoïa est devenue un genre en soi. Sans le Watergate, les Américains seraient moins prompts à s'interroger sur les actes de leur gouvernement. On n'aurait pas eu X-Files, on n'aurait pas eu ces films où un innocent est poursuivi par la CIA, le FBI ou autres. Et l'univers Wildstorm aurait sans doute été bien différent. Car l'univers Wildstorm, c'est un univers d'agents secrets plus que de super-héros. Certes, vous allez me dire qu'ils ont pouvoirs, hyper gadgets, vaisseaux interdimensionnels, etc… Mais les personnages majeurs de Wildstorm ne sont pas des sauveurs venus d'ailleurs, comme chez DC, ou des scientifiques jouant avec la radioactivité comme chez Marvel. Presque tous les personnages importants chez Wildstorm sont des espions, des enquêteurs secrets, des membres des forces spéciales, des espions retraités, des espions en fuite… Lynch, Grifter, Jenny Sparks, Elijah Snow, Ben Santini, Deathblow, et même cette andouille de Kev sont tous des barbouzes à des degrés divers.
Mais ce n'est même pas le propos du jour. Pour apprécier Sleeper, vous n'avez pas besoin de savoir qui sont Kev ou Santini. D'ailleurs, ils n'apparaissent pas dans Sleeper. Car l'avantage intrinsèque des histoires d'espions, c'est le cloisonnement des organisations secrètes. Ce qui se passe dans un coin n'est pas forcément connu de l'autre. Surtout pour ce pauvre Carver, lâché en rase campagne par sa hiérarchie, alors qu'il tentait d'infiltrer une organisation terroriste.
Sleeper. Ce titre se lit à deux niveaux.
L'agent "dormant", comme Carver, infiltré en profondeur, attendant
qu'on le "réveille". Et le dormeur, l'homme qui est fermé au monde
extérieur : Lynch, le patron de Carver, le seul à savoir ce qui se passe
réellement, ce John Lynch qui est dans le coma, et donc incapable de couvrir ni
d'exfiltrer son agent.
Aux commandes de cette série, on retrouve rien
moins que deux spécialistes : Ed Brubaker (Gotham Central, Captain America, Daredevil,
X-Men, Criminal) et Sean Phillips (Hellblazer, Wildcats, Uncanny X-Men, 7
Psychopathes et, ô surprise, Criminal aussi). Habitués tous deux au réalisme
noir, aux coups tordus et aux histoires crapoteuses. Ça tombe bien, Sleeper,
c'est tout ça à la fois.
Le lecteur curieux pourra éventuellement se
reporter à Point Blank (de Brubaker et Wilson) pour en savoir plus sur Lynch et
la conspiration de Tao. Mais Sleeper peut s'apprécier seul, comme un roman de
Ludlum dont les personnages auraient d'étonnants pouvoirs.
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