Accéder au contenu principal

Tous contre la vermine communiste

Dernièrement, je me suis aperçu que mon logiciel de mails ramait. Vérification faite, c'était parce qu'il y avait plus de 27.000 mails archivés dedans. Je me suis dit qu'il était temps de faire un peu de ménage. Là, en deux jours, j'en ai déjà shooté plus de 500.

Forcément, en faisant du tri, je retombe sur des perles de conversation. Dieu sait pourquoi (enfin si, je sais pourquoi, c'était parti d'une vanne sur K-2000, et le fait qu'en vrai, ce soit conduit par l'homme invisible et pas du tout par un ordinateur qui parle, et que quand David Hasselhof change les vitesses, l'homme invisible kiffe) (bref), la conversation est tombée sur Supercopter. Vous savez, cette série bien reaganienne des années 80 avec un héros polynévrosé aux commandes d'un hélicoptère supersonique. La série avait un côté répétitif qui pouvait être agaçant. Mais pour ma part, j'aimais bien le côté super-héros technologique du truc. Et puis j'avais déjà l'âge de voir la grosse propagande crasse qu'il y avait dedans, alors en plus, ça me faisait rire en prime.

J'imagine assez les réunions de scénaristes :

"aujourd'hui, le méchant sera Libyen."

"On avait déjà un Libyen la semaine dernière, patron."

"Un Allemand de l'Est, alors ?"

"La semaine d'avant."

"Russe ?"

"On en a déjà eu quatorze cette saison."

"Merde, ça va finir par se voir. Bon, mettons un industriel américain véreux, pour le quota."

Je sais, j'ai mauvais fond. Mais bon, quand à la fin des années 80, ils ont changé le casting pour en faire un truc un peu plus policé, c'est subitement devenu nul. Sans héros psychopathe, sans la bouille rigolarde d'Ernest Borgnine en contrepoint, sans budget et sans l'anticommunisme galopant au point de mériter le Prix de Diane, ce n'était juste plus pareil.

Et donc, je suis retombé sur un mail de l'ami Jay W. Qui résume, une fois de plus, vachement bien le truc :

"Et comme ça repasse en ce moment sur NRJ12, je suis tombé sur une fin d'épisode l'autre jour : c'est vraiment deux dingues irresponsables avec un hélicoptère qui lancent des missiles sur tout ce qui bouge. C'est Team America avant la lettre."

Alors je sais, c'est pas bien de dévoiler comme ça une correspondance censée être privée. Mais le père Jay, il est capable d'aligner ce genre de trucs en rafale. Ça fait des mois que je le tanne (et je ne suis pas le seul) pour qu'il ouvre un blog diffusant ce genre de réflexions. Les gens ont le droit savoir.

Comme il ne le fait pas, je sors le best-of jusqu'à ce qu'il craque.

Na.

Commentaires

Zaïtchick a dit…
Ah mais Supercopter (titre français complètement con qui a le mérite de mieux annoncer la couleur qu'Air Wolf - qui a peur de Air Wolf ?), c'était proprement jouissif. Scénario basique avec intrigue résolue en trois minutes et un coup de missile dessiné, interprétation bien frontale de la tête-à-claque en vedette - et Borgnine qui cachetonne, ça économise un bout d'ordi pour meubler le cockpit, tous coiffés de casques de moto en plastoc... D'un épisode à l'autre on retrouvait les mêmes décors et on pouvait s'amuser à repérer les impacts sur les mêmes murs de forteresses qui ne variaient pas d'un épisode à l'autre (la localisation annoncée de la forteresse, si. ^^) ça et Tonnerre mécanique, c'était les grands feuilletons portenawkesques de la 5e chaine !!! K2000 par contre, c'que c'était chiant !
Alex Nikolavitch a dit…
Et puis le pilote lorgne pas du tout vers le Firefox de Clint Eastwood, non non non. Enfin, le prod, Ron Belisario, était pas à son coup d'essai : il avait lancé Galactica pour surfer sur la vague Star Wars. Lucas lui avait fait un procès dans la foulée, et du coup, pour emmerder Lucas, Belisario avait fait signer un contrat mirifique à un acteur que Lucas pressentait pour sa nouvelle création. L'acteur s'appelait Tom Selleck, et la créature de Lucas : Indiana Jones.

Si ces deux têtes de con avaient réussi à s'entendre, la face du monde en aurait été changée.
Zaïtchick a dit…
Galactica, c'était pas plutôt Glen Larson ? (L'Homme qui tombe à Pic, Le Juge et le Pilote...)
Et puis, Tom Selleck a joué les Indiana Jones dans Les Aventuriers du Bout du Monde... (Pas vu. Etait-ce pire que les Alan Quatermain ?)
Alex Nikolavitch a dit…
Il me semble que sur Galactica, Belisario était dans le loop.

Posts les plus consultés de ce blog

Révisions, rétrocontinuité et crises infinies, quand les héros fuient leur passé

Encore une rediff, un gros article que j'avais publié dans l'antho des Moutons électriques  Super-héros : Sous le masque. Les univers de super-héros se « rebootent » à intervalles réguliers, partiellement ou complètement. Les histoires redémarrent à zéro et l’on en profite pour dépoussiérer les concepts. Mais pourquoi ce révisionnisme ? Pourquoi le Superman de 1938 n’est-il plus exactement le même personnage que celui de 1954, de 1988 ou de 2012 ? Le temps qui passe est-il la kryptonite de ces personnages costumés ? Lorsque Siegel et Shuster créent Superman au milieu des années 1930, ils n’ont encore aucune idée de la postérité à venir de leur personnage. Et pour cause : personne chez l’éditeur n’y croit et la première histoire publiée en 1938 l’est à titre de bouche-trou dans Action Comics n°1. Mais le succès immédiat engendre des imitations et détournements, et au fil des années qui suivent, on voit apparaître Batman, Human Torch, Sub Mariner, Wonder Woman, Captain America et...

Return of the space cow-boy

 À l'occasion de ma pause post-prandiale, je m'étais remis la scène d'ouverture d' Il était une fois dans l'ouest , parce que ça fait du bien des fois de revenir aux fondamentaux. Et puis, alors que je tentais de me remettre au boulot, j'ai tilté que le nouvel épisode d' Alien Earth venait de sortir. Bon, j'en causerai pas plus avant aujourd'hui, because que j'attends la fin de la série pour me faire un avis définitif (j'aime bien  Noah Hawley à la base, y a des choses que j'apprécie là-dedans et d'autre dont... j'attends de voir comment elles vont évoluer), mais j'ai eu un petit tilt. Ça représentait en apparence une sorte de grand écart conceptuel et esthétique, Charles Bronson et son harmonica d'un côté, Timothy Olyphant peroxydé téléchargeant des données biologiques de l'autre, sauf que... non, en fait. Ben oui, le western et le récit spatial (bon, même si on est pas dans le spatial avec Alien Earth , mais avec la...

Romulus et Rémus sont dans un vaisseau

 Comme il y a des domaines sur lesquels je suis toujours un poil à la bourre, j'ai enfin vu Alien : Romulus . J'avais eu l'intention d'y aller en salle, mais pour des problèmes d'emploi du temps, ça ne s'était pas fait. Et de toute façon, vous le savez si vous me lisez depuis longtemps, j'avais signé l'avis de décès de la licence Alien il y a déjà quelques années. Bon, hier soir, après avoir passé quelques heures en recherches perso sur des sujets obscurs (le proto-canon paulinien de Marcion, ça vous parle ? Probablement pas), je me suis calé devant la télé, et en fouillant dans les menus des plateformes, je suis tombé sur Romulus et je me suis dit : allez. Y a quinze jours, en faisant la même démarche, j'étais tombé sur le documentaire de Werner Herzog sur Bokassa. Pas exactement le même délire. Je ne m'attendais pas à grand-chose. J'avais vu passer des critiques pas très sympa. Ceci dit, les bandes annonces m'avaient fait envie : décor...

Causes, toujours

 Dans la mesure où j'ai un peu de boulot, mais que ce n'est pas du tout intense comme ça a pu l'être cette année, j'en profite pour tomber dans des trous du lapin de documentation, qui vont de la ville engloutie de Kitej (pour une idée de roman avec laquelle je joue depuis l'an passé mais que je ne mettrai pas en oeuvre avant de l'avoir bien fait mûrir) à des considérations sur les influences platoniciennes sur le christianisme et le gnosticisme primitifs (pour me tenir à jour sur des sujets qui m'intéressent de façon personnelle) à des trucs de physiques fondamentale pour essayer des comprendre des choses sans doute trop pointues pour moi.     Là, ce soir, c'étaient des conversations entre physiciens et un truc m'a fait vriller. L'un d'entre eux expliquait que la causalité est une notion trop mal définie pour être encore pertinente en physique. Selon lui, soit on la repense, soit on la vire. Il cite un de ses collègues britanniques qui disai...

Bonneteau sémantique

Bon, même si j'ai pas vraiment d'éditeur en ce moment, pour les raisons que vous savez (si vous êtes éditeur et que je vous ai pas encore embêté en vous envoyant mes trucs, manifestez-vous), je continue à écrire.   Avec le temps, j'en ai déjà causé, je suis devenu de plus en plus "jardinier", en ce sens que quand je commence à écrire, je n'ai plus qu'un plan très succinct, indiquant juste la direction du récit et ses grosses balises et je me laisse porter par les situations et les personnages. Bon, une des raisons, c'est que quand je faisais des plans détaillés, j'en foutais la moitié au panier en cours de route. Une autre, c'est que je me fais plus confiance, à force. Là où j'ai changé mon fusil d'épaule, c'est que le truc sur lequel je bosse en ce moment est un roman d'anticipation (développant l'univers posé dans quelques unes de mes nouvelles, on retrouve d'ailleurs un personnage) et pas de fantasy. Mon plan se rédui...

Sur la route encore

 Longtemps que je n'avais pas rêvé d'un voyage linguistique. Ça m'arrive de temps en temps, je ne sais pas pourquoi. Là j'étais en Norvège, je me retrouve à devoir aller dans le nord du pays pour accompagner un groupe, je prends un ferry puis une sorte de car pour y aller. Une fois sur place, on se fait une forteresse de bois surplombant un fjord, c'est féérique et grandiose. Pour le retour, pas de car. On me propose un camion qui redescend par la Suède, j'accepte le deal. Je me retrouve à voyager à l'arrière d'abord puis, après la douane, je passe devant avec le conducteur qui parle un français bancal et son collègue co-pilote qui cause un anglais foireux. Bon baragouine en suivant des routes tortueuses entre des pins gigantesques. Y a des étapes dans des trucs paumés où on s'arrête pour manger, un début de bagarre qu'on calme en payant une bouffe à tout le monde. Des paysages chouettes. Je suis jamais arrivé à destination, le réveil a sonné, ma...

Fils de...

Une petite note sur une de ces questions de mythologie qui me travaillent parfois. Je ne sais pas si je vais éclairer le sujet ou encore plus l'embrouiller, vous me direz. Mon sujet du jour, c'est Loki.  Loki, c'est canoniquement (si l'on peut dire vu la complexité des sources) le fils de Laufey. Et, mine de rien, c'est un truc à creuser. Chez Marvel, Laufey est représenté comme un Jotun, un géant. Et, dans la mythologie nordique, le père de Loki est bien un géant. Sauf que... Sauf que le père de Loki, en vrai, c'est un certain Farbauti, en effet géant de son état. Un Jotun, un des terribles géants du gel. Et, dans la poésie scaldique la plus ancienne, le dieu de la malice est généralement appelé fils de Farbauti. Laufey, c'est sa mère. Et, dans des textes un peu plus tardifs comme les Eddas, il est plus souvent appelé fils de Laufey. Alors, pourquoi ? En vrai, je n'en sais rien. Cette notule n'est qu'un moyen de réfléchir à haute voix, ou plutôt...

Rebooteux

 Bon, on a profité de l'été pour se faire des sorties cinés avec la tribu Lavitch. Et comme il y a un tropisme comics par ici, ça a été Superman et Fantastic Four.     Pas grand-chose à dire sur le FF , qui est dans la moyenne des films Marvel en termes de scénar, mais bénéficie d'une belle direction artistique et d'un ton qui, pour le coup, colle assez avec ce qu'on était en droit d'attendre d'un film sur le quatuor le plus emblématique des comics, et qu'aucun des films précédents qui leur étaient consacrés n'arrivait à approcher (à part peut-être un peu le Corman, mais on reconnaîtra que c'est un cas particulier). Pas le film de l'année, mais un moment fun et coloré. On notera que prendre une actrice qui s'appelle Kirby pour faire le personnage le plus stanleesque de la bande ne manque pas d'ironie, mais elle fait bien le job, donc...  Fun et coloré, ce sont aussi des mots qui viennent à l'esprit en voyant le Superman , James Gunn ...

Boy-scouts go home !

 Bon, je suis plus débordé que je ne l'aurais cru en cette période. Du coup, une autre rediff, un article datant d'il y a cinq ans. Au moment où Superman se retrouve à faire équipe avec Guy Gardner à l'écran, c'est peut-être le moment de ressorti celui-ci. Les super-héros sont des gentils propres sur eux affrontant des méchants ridicules, avec une dialectique générale qui est, selon le cas, celle du match de catch ou de la cour de récré. C’est en tout cas l’image qu’en a une large partie du grand public. Certains, notamment Superman, correspondent assez à ce cliché. D’autres héros s’avèrent moins lisses, et contre toute attente, ça ne date pas d’hier : aux origines des super-héros, dans les années 1930-40, on est même très loin de cette image de boy-scouts. Les héros de pulps, ancêtres directs des super-héros, boivent et courent la gueuse comme Conan, massacrent à tour de bras, comme le Shadow ou lavent le cerveau de leurs adversaires comme Doc Savage. Superman, tel que...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...