Accéder au contenu principal

Tiens tiens...

L'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire vient de rendre un rapport très intéressant qui met enfin le nez dans les régimes miracles vendus à tour de bras par des nutritionnistes dénués de scrupules avec la complicité d'éditeurs qui aiment bien quand les nombres d'exemplaires vendus s'écrivent avec plus de six chiffres.

Ce rapport n'hésite pas à rappeler une notion de pur bon sens : un régime doit être individualisé -tout le monde ne métabolise pas de la même façon-, encadré, et surtout s'accompagner d'un travail sur le mode de vie -j'ai des voisins qui prennent la bagnole pour faire 500 mètres, et tous les régimes du monde échoueront à leur faire perdre du poids-. Le rapport met aussi le doigt sur la nocivité foncière des régimes déséquilibrés pris en suivant le bouquin sans se livrer à une analyse détaillée des besoins réels de la personne.

Ça fait du bien de voir qu'il y a encore des gens responsables, qui sont prêts à aller à contre-courant de ce culte de la minceur associée au bien-êtrisme. Pour juger du terrorisme auquel se livrent les nutritionnistes, il suffisait de voir, il y a encore quelques temps de ça, les arguments d'un des plus médiatiques de ces marchands d'anorexie, à la télé, qui tentait de faire culpabiliser la représentant d'une association de gens en surpoids. Le type était puant, et avait à mes yeux d'autant moins matière à l'être que j'avais eu entre les mains, vers la même époque, une ordonnance de sa main, qui démontrait à quel point lui-même ne croyait pas à ses boniments : il associait royalement des comprimés d'hormones thyroïdiennes à un diurétique, association très efficace (dans la catégorie plus facile, plus rapide, plus séduisant) mais interdite du fait de ses effets délétères sur la santé.

J'ai beaucoup de respect pour la démarche salutaire de l'ANSES. C'est bien qu'ils mettent les pieds dans le plat et tirent une bordée sur cette mafia d'ayatollahs qui cherchent à régenter nos assiettes. J'ai peur néanmoins que ce ne soit prêcher dans le désert. Les nutritionnistes vedettes bénéficieront toujours de la complaisance des médias, de la complicité de la presse féminine, et globalement de la demande de masochistes qui veulent se montrer sur la plage, mais surtout pas se montrer tels qu'ils sont, et qui réclament du dogme alimentaire. Parce que c'est confortable, le dogme. C'est délicieusement déresponsabilisant.

Enfin...

Du coup, je me demande si ce n'est pas pour ça que j'aime le sumo. Dans le contexte actuel, ça a comme un côté subversif.

Commentaires

Anonyme a dit…
J'ai récupéré un jeu de Sumo sur Megadrive, mais je n'y comprends rien. Tu pourras peut être m'expliquer.

Krka
Alex Nikolavitch a dit…
le but, c'est de pousser l'adversaire hors du cercle. ou de le mettre par terre.

un bon combat de Sumo dure moins de dix secondes.
Zaïtchick a dit…
"Soyez beaux, fins, musclés... et cons.
Et votez bien."
Po(p)litiques a dit…
Je me demande si les nutritionnistes vedettes ne font pas beaucoup de mal à une profession qui ne regroupe peut-être pas que des dealers d'anorexie. D'un côté, je crois qu'en termes de médecine, le passage à la télé est pas un critère d'excellence...
El a dit…
Personnellement, de la part des nutritionnistes, vedettes ou non, j'ai entendu tout et son contraire... A tel point que je me suis fait l'opinion que c'est plus une pseudoscience qu'autre chose.

Néanmoins, ayant eu quelques kilos à perdre (genre 20... A ce stade c'est pas du "bien-être", c'est de la santé) et convaincu par un oncle médecin et plein d'amis qui l'on fait, j'ai tenté le régime du docteur Ducon... Et ça a marché.

Enfin... ça a marché parce que je c'était adapté à ce que j'aime manger, que je mange habituellement équilibré (même si je mangeais beaucoup)... Et que je ne me suis pas non plus laissé emmerder par certaines de ses directives que j'ai jugé assez superstitieuses et arbitraires quant à la bouffe, genre "le jambon blanc est interdit, mais la peau de poulet est autorisée"...

Je n'ai pourtant pas été voir mon médecin. Si c'est pour qu'il me dise d'aller courir en survêtement ou suer en salle de sport sous le regard d'un athlète sadique et dix fois moins intelligent que moi, et ce pour le restant de mes jours, c'est pas la peine : Je savais que je ne l'aurais jamais fait.

Bref, j'ai perdu mes vingt kilos (ce fut long et dur...), je suis toujours enveloppé et loin d'être anorexique, dans la moyenne haute pour ma taille (ce qui ne veut rien dire, mais bon), et jusque là je n'ai pas repris de poids. C'est aussi, je pense, que j'ai changé ma façon de manger après la phase principale du bidule...

Evidemment, on ne peut pas encore juger de l'efficacité de la chose avant un ou deux ans, mais bon, c'est de bon augure, et je suis en bonne santé, donc tout va bien.

Je ne pense pas qu'il faille à toute force rejeter hystériquement les régimes de ce genre, plutôt une certaine pratique du régime...

C'est bien que quelqu'un dise que c'est nocif (surtout les régimes à répétition, les régimes "miracles"...), parce que le postulat de base du régime c'est effcetivement de priver et tromper son corps pour qu'il brûle les graisses accumulées au lieu de stocker normalement...

C'est bien aussi qu'on souligne qu'on peut faire tous les régimes qu'on veut, si on ne change pas ses habitudes alimentaires par la suite ça n'a aucun sens... Faut juste aborder tout ça avec raison et ne pas essayer de ressembler à un squelette.

Bon, c'est mon avis et je le partage...

Posts les plus consultés de ce blog

Au ban de la société

 Tiens, je sais pas pourquoi (peut-être un trop plein de lectures faites pour le boulot, sur des textes ardus, avec prise de note) j'ai remis le nez dans les Justice Society of America de Geoff Johns, période Black Reign . J'avais sans doute besoin d'un fix de super-héros classique, avec plein de persos et de pouvoirs dans tous les sens, de gros enjeux, etc. Et pour ça, y a pas à dire JSA ça fait très bien le job. La JSA, c'est un peu la grand-mère des groupes super-héroïques, fondée dans les années 40, puis réactivée dans les années 60 avec les histoires JLA/JSA su multivers. C'étaient les vieux héros patrimoniaux, une époque un peu plus simple et innocente. Dans les années 80, on leur avait donné une descendance avec la série Infinity Inc . et dans les années 90, on les avait réintégrés au prix de bricolages divers à la continuité principale de DC Comics, via la série The Golden Age , de James Robinson et Paul Smith, qui interprétait la fin de cette époque en la...

La fille-araignée

Tiens, ça fait une paye que j'avais pas balancé une nouvelle inédite... Voilà un truc que j'ai écrit y a 6 mois de ça, suite à une espèce de cauchemar fiévreux. J'en ai conservé certaines ambiances, j'en ai bouché les trous, j'ai lié la sauce. Et donc, la voilà... (et à ce propos, dites-moi si ça vous dirait que je fasse des mini-éditions de certains de ces textes, je me tâte là-dessus) Elle m’est tombée dessus dans un couloir sombre de la maison abandonnée. Il s’agissait d’une vieille villa de maître, au milieu d’un parc retourné à l’état sauvage, jouxtant le canal. Nul n’y avait plus vécu depuis des décennies et elle m’avait tapé dans l’œil un jour que je promenais après le travail, un chantier que j’avais accepté pour le vieil épicier du coin. J’en avais pour quelques semaines et j’en avais profité pour visiter les alentours. Après avoir regardé autour de moi si personne ne m'observait, je m’étais glissé dans une section effondrée du mur d’enceinte, j’...

La fin du moooonde après la fin de l'année

 Ah, tiens, voilà qu'on annonce pour l'année prochaine une autre réédition, après mon Cosmonautes : C'est une version un peu augmentée et au format poche de mon essai publié à l'occasion de la précédente fin du monde, pas celle de 2020 mais celle de 2012. Je vous tiens au courant dès que les choses se précisent. Et la couve est, comme de juste, de Melchior Ascaride.

Perte en ligne

 L'autre soir, je me suis revu Jurassic Park parce que le Club de l'Etoile organisait une projo avec des commentaires de Nicolas Allard qui sortait un chouette bouquin sur le sujet. Bon outil de promo, j'avais fait exactement la même avec mon L'ancelot y a quelques années. Jurassic Park , c'est un film que j'aime vraiment bien. Chouette casting, révolution dans les effets, les dinos sont cools, y a du fond derrière (voir la vidéo de Bolchegeek sur le sujet, c'est une masterclass), du coup je le revois de temps en temps, la dernière fois c'était avec ma petite dernière qui l'avait jamais vu, alors qu'on voulait se faire une soirée chouette. Elle avait aimé Indiana Jones , je lui ai vendu le truc comme ça : "c'est le mec qui a fait les Indiana Jones qui fait un nouveau film d'aventures, mais cette fois, en plus, y a des dinos. Comment peut-on faire plus cool que ça ?" Par contre, les suites, je les ai pas revues tant que ça. L...

IA, IA, Fhtagn

 En ce moment, je bosse entre autres sur des traductions de vieux trucs pulps apparemment inédits sous nos latitudes. C'est un peu un bordel parce qu'on travaille à partir de PDFs montés à partir de scans, et que vu le papier sur lequel étaient imprimés ces machins, c'est parfois pas clean-clean. Les illustrateurs n'avaient  vraiment peur de rien Par chance, les sites d'archives où je vais récupérer ce matos (bonne nouvelle d'ailleurs archive.org qui est mon pourvoyeur habituel en vieilleries de ce genre, semble s'être remis de la récente attaque informatique qui avait failli m'en coller une. d'attaque, je veux dire) ont parfois une version texte faite à partir d'un OCR, d'une reconnaissance de caractère. Ça aide vachement. On s'use vachement moins les yeux. Sauf que... Ben comme c'est de l'OCR en batch non relu, que le document de base est mal contrasté et avec des typos bien empâtées et un papier qui a bien bu l'encre, le t...

Matin et brouillard

On sent qu'on s'enfonce dans l'automne. C'est la troisième matinée en quelques jours où le fleuve est couvert d'une brume épaisse qui rend invisible le rideau d'arbres de l'autre côté, et fantomatique tout ce qui est tapi sur les quais : voiture, bancs, panneaux. Tout a un contraste bizarre, même la surface de l'eau, entre gris foncé et blanc laiteux, alors qu'elle est marronnasse depuis les inondations en aval, le mois dernier. Une grosse barge vient de passer, j'entends encore vaguement dans le lointain son énorme moteur diesel. Son sillage est magnifique, dans cette lumière étrange, des lignes d'ondulations obliques venant s'écraser, puis rebondir sur le bord, les creux bien sombre, les crêtes presque lumineuses. Elles rebondissent, se croisent avec celles qui arrivent, et le jeu de l'interférence commence. Certaines disparaissent d'un coup, d'autres se démultiplient en vaguelettes plus petites, mais conservant leur orienta...

Sorties

Hop, vite fait, mes prochaines sorties et dédicaces : Ce week-end, le 9 novembre, je suis comme tous les ans au Campus Miskatonic de Verdun, pour y signer toute mon imposante production lovecraftienne et sans doute d'autres bouquins en prime.   Dimanche 1er décembre, je serai au Salon des Ouvrages sur la BD à la Halle des blancs manteaux à Paris, avec mes vieux complices des éditions La Cafetière. Je participerai également à un Congrès sur Lovecraft et les sciences, 5 et 6 décembre à Poitiers.

Au nom du père

 Tout dernièrement, j'ai eu des conversations sur la manière de créer des personnages. Quand on écrit, il n'y a dans ce domaine comme dans d'autre aucune règle absolue. Certains personnages naissent des nécessité structurelle du récit, et il faut alors travailler à leur faire dépasser leur fonction, d'autres naissent naturellement d'une logique de genre ou de contexte, certains sont créés patiemment et se développent de façon organique et d'autres naissent d'un coup dans la tête de leur auteur telle Athéna sortant armée de celle de Zeus. Le Père Guichardin, dans les Exilés de la plaine , est un autre genre d'animal. Lui, c'est un exilé à plus d'un titre. Il existe depuis un sacré bail, depuis bien avant le début de ma carrière d'auteur professionnel. Il est né dans une nouvelle (inédite, mais je la retravaillerai à l'occasion) écrite il y a plus d'un quart de siècle, à un moment où je tentais des expériences d'écriture. En ce temp...

Et merde...

J'avais une idée d'illus sympa, un petit détournement pour mettre ici et illustrer une vacherie sur notre Leader Minimo, histoire de tromper l'ennui que distille cette situation pré insurrectionnelle pataude et molle du chibre dans laquelle tente péniblement de se vautrer l'actualité. Et donc, comme de juste en pareil cas, je m'en étais remis à gougueule pour trouver la base de mon détournement. Le truc fastoche, un peu potache, vite fait en prenant mon café. Sauf que gougueule est impitoyable et m'a mis sous le nez les oeuvres d'au moins deux type qui avaient exactement eu la même idée que moi. Les salauds. Notez que ça valide mon idée, d'une certaine façon. Mais quand même. C'est désobligeant. Ils auraient pu m'attendre. C'est un de ces cas que mon estimable et estimé collègue, le mystérieux J.W., appelle "plagiat par anticipation". Bon, c'est plutôt pas mal fait, hein. Mais ça m'agace.

Deux-ception

 C'est complètement bizarre. Je rêve de façon récurrente d'un festival de BD qui a lieu dans une ville qui n'existe pas. L'endroit où je signe est dans un chapiteau, sur les hauteurs de la ville (un peu comme la Bulle New York à Angoulème) mais entre cet endroit et la gare routière en contrebas par laquelle j'arrive, il y a un éperon rocheux avec des restes de forteresse médiévale, ça redescend ensuite en pente assez raide, pas toujours construite, jusqu'à une cuvette où il y a les restaus, bars et hôtels où j'ai mes habitudes. L'hôtel de luxe est vraiment foutu comme ça sauf que la rue sur la droite est en très forte pente Hormis l'avenue sur laquelle donne l'hôtel de luxe (où je vais boire des coups dans jamais y loger, même en rêve je suis un loser), tout le reste du quartier c'est de la ruelle. La géographie des lieues est persistante d'un rêve à l'autre, je sais naviguer dans ce quartier. Là, cette nuit, la particularité c'ét...