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Articles

Reviendu

Ayé, reviendu d'une petite quinzaine de jours au vert, ce qui m'a permis d'avancer sur mon prochain roman (j'en ai largement dépassé la moitié, à présent), d'aller dédicacer à Rennes (je recommande la petite buvette du parc du Thabor, on y mange très bien) (et ils ont des canards à houppette dans le parc, genre des canards Don King et Donald Trump, c'est absolument ridicule, faut voir ça une fois dans sa vie), mais aussi d'aller nager un peu, de mettre au pillage quelques bouquinistes (et du coup de me péter le dos en traînant la valise au retour). Bref, c'était cool. Et comme toujours dans ces cas-là, j'en ai profité pour bouquiner. Mon Alexandre Dumas d'été, cet année, ça aura été le Chevalier d'Harmental , récit d'une conspiration foireuse contre le Régent Philippe d'Orléans (et dès qu'on connaît un peu l'histoire de la Régence, on sait que la combine n'a pas pu fonctionner, et du coup ça se lit un peu comme un Do...

En fait, je crois que je préfère le café crème au café philo

Je n’ai mis qu’une seule fois dans ma vie les pieds dans un « café philo ». C’était venu comme ça, parce que ça n’était pas loin de chez moi et que les mamies qui fréquentaient la librairie où il m’arrivait de bosser à l’époque m’y avaient encouragé, soit que les remarques que je pouvais faire au boulot leur semblaient pertinentes, soient qu’elles aient voulu renouveler le cheptel de l’événement en proposant des gens un peu plus mordants. Alors il faut savoir que je n’ai jamais été un gros consommateur de philosophie. J’ai mis le nez dedans à plusieurs reprises, bien sûr, et sans doute avec profit pour mon âme, mais je ne me suis borné qu’à picorer dans quelques auteurs qui me semblaient pertinents pour moi : les Lumières, Nietzsche, quelques antiques, quelques médiévaux. Pour le reste, Kant et Wittgenstein m’ont semblé profondément imbitables, Platon m’a horrifié (j’ai dans l’idée que ce type était humainement un sérieux connard, et probablement, sur le plan politique, un genre de n...

Rappel

C'est demain que je dédicace à Rennes, à la librarie Critic, 19 rue Hoche à Rennes, à partir de 16 heures. Ce sera suivi, en soirée, d'un petit raout au bar l'Heure du Jeu, 11 boulevard Magenta, toujours à Rennes, et à partir de 20 heures. Qu'on se le dise, amis Bretons !

Jésus, reviens ? (air connu)

Toutes les quelques années, il m’arrive de m’infliger un séjour sur les bancs d’une église, soit à l’occasion d’un enterrement, soit à celui d’un mariage. Cette fois-ci, c’était mariage, une occasion plus agréable, et comme dans ce dernier cas on n’a pas trop l’esprit occupé par la tristesse ou le regret (à moins d’avoir été à un moment où à un autre vaguement amoureux de la mariée, ce qui n’était pas le cas ici), on a le temps de prendre la mesure du temps qui passe et des caractéristique de ce lieu si peu familier pour les gens qui comme moi font profession d’hérésie. Assis sur mon banc, j’avais donc tout loisir d’observer ce qui m’entourait. Dans une église, je suis toujours frappé par le côté bric-à-brac, l’empilement de couches de significations qui se matérialisent sous la forme d’objets non pas du culte, mais de la dévotion, ce qui n’est pas tout à fait (je crois) la même chose. Démultiplication des statues de la vierge (en contemplation, à l’enfant, ou tout autres systèmes de...

"Et puis, y a l'autre" (air connu)

Dans mon rêve de cette nuit, un type me faisait remarquer que dire qu'Eschatôn était mon premier roman était une contre-vérité, puisque j'en avais déjà publié un auparavant. Et je me tapait le front en disant "mais oui, t'as raison, comment ai-je pu l'oublier ?" et je cherchais alors un exemplaire de ce machin en m'en rappelant des bribes. C'est qu'en plus, ça avait l'air pas mal, un truc de SF, aussi, mais vachement plus classique, avec ce qui semblait être un complot complexe, un héros charismatique, une scène de baston spatiale mémorable… Et puis je me suis réveillé. Pris d'un doute, je suis descendu dans ma bibliothèque et j'ai vérifié. Non, ce bouquin n'existe pas et n'a jamais existé (et si j'ai, en fait, écrit et terminé deux autres romans il y a quelques années, c'étaient des polars et je n'ai pas l'intention de les diffuser ni maintenant ni jamais). Mais merde, ça avait quand même l'air pas mal....

Vite fait

J'en parlais hier, et le papier est déjà en ligne : http://www.lepoint.fr/pop-culture/cinema/le-syndrome-suicide-squad-ou-la-fin-des-vrais-mechants Par ailleurs, si vous traînez vos bottes en Bretagne à la fin du mois, je rappelle la dédicace prévue le 24 à la librarie Critic à Rennes ! (et continuez à voter, hein)

Le mois des Augustes, c'est pas le moment de faire le clown

Voici, après une fin de semaine dernière qui confinait au n'importe quoi frénétique, qu'on s'enfonce peu à peu dans la torpeur estivale, torpeur causée autant par les bouffées de fortes chaleurs sporadiques que par le Pastaga de saison, une tradition à laquelle je me refuse de déroger, parce que bon. J'avance sur des traductions, j'avance sur des textes à écrire, j'avance sur de menus travaux à la maison, mais tout ça à un train de sénateur arthritique sous xanax (pléonasme). J'en profite aussi pour rattraper mes retards de lecture (et je potasse de la doc, aussi, en ce moment ce sont les mémoires de Louis Adhémar Thimothée Le Golif, dit Borgnefesse, un capitaine flibustier), et je n'ai même pas encore attaqué mon Alexandre Dumas estival, et pour tout dire je ne l'ai pas sélectionné non plus. Ah, et ce matin j'ai répondu à une interview, parce que ça aussi, c'est une tradition désormais, dès qu'un film de super-héros (ou de super-vilain...

Go, go, go !

Je ne me suis pas particulièrement intéressé au phénomène Pokemon Go. D'une part parce que je n'ai pas l'équipement pour (mon téléphone portable est un "gloup-phone", un vieux crouton pas smart du tout), d'autre part parce que je n'ai pas de nostalgie de ces bestioles. La seule fois où j'ai joué avec des cartes Pokemon, c'était il y a une quinzaine d'années avec un de mes mômes qui voulait me montrer comment ça marchait. De base, je me sens assez peu concerné. Mais le phénomène actuel, forcément, m'intéresse pas mal de par son ampleur, sa nature, et surtout par les commentaires qu'il génère. L'ampleur et l'hystérisation du phénomène s'expliquent assez par ce que j'appelle généralement le "facteur nouveau jouet", un truc auquel je suis aussi soumis que les autres : une nouveauté cool, on a tendance à bricoler dedans et à essayer de la découvrir extensivement dès lors que l'on vient de se la procur...

Des mots et des bestiaux

Je parlais hier de "consultations en trucs absurdes". Dans le genre, pour dépanner un collègue traducteur l'autre jour, j'ai épluché un manuel de fauconnerie. Avec un glossaire très bien fait de termes spécifique à cette forme de chasse. Et j'y ai découvert un mot que je croyais avoir inventé : alèthe. Ceux d'entre vous qui auront lu Eschatôn (encore en vente dans toutes les bonnes librairies) se souviendront peut-être que l'alèthe, dans ce contexte-là, est une plante psychotrope utilisée dans cet univers pour provoquer une forme violente d'anamnèse, un retour du refoulé, un réveil des souvenirs enfouis. Du coup, pour caractériser cette plante imaginaire, j'avais forgé un nom construit sur léthé, le fleuve de l'oubli de la mythologie grecque (une plante de ce nom est d'ailleurs utilisée comme narcotique dans l'univers d' Eschatôn ) en y ajoutant un préfixe privatif "a". D'où l'alèthe anamnestique que le vieux Lo...

Vaticinations nées des coups de soleil et du manque de pastaga

Il m'arrive de plaisanter (et en fait, j'ai même fini par le mettre sur ma carte de visite) en me présentant comme un "consultant en trucs foutraques". C'est quand même un super métier, ça. Je me retrouve à inventer des trucs pas possibles pour des confrères auteurs, ou à faire pour eux des recherches sur des sujets complètement ésotériques genre propulsions avancées, sectes apocalyptiques, mythes des constellations ou contextualisation de corpus de manuscrits fragmentaires. Hier, par exemple, j'ai passé une petite heure à une table de buvette à inventer une base secrète de méchant façon James Bond, dans un décor bien entendu aussi insolite que grandiose, pour la bande dessinée d'un copain. Bon, les gens des tables d'à-côté nous regardaient bizarre, à force. C'est la rançon du génie, il n'est pas toujours compris à sa juste valeur. Pour le même projet, il va falloir que je me plonge dans le droit international des siècles passés, notamment ...

Opération Bullshit Storm

Il est presque devenu cliché de dire que nous vivons à présent dans un monde Orwellien, une prison panoptique évoquant le Village du Numéro 6, sauf que les Numéros 2 et autre Big Brothers sont plus insidieux, d'une nature plus distribuée. Les caméras de surveillance ne valent que ce que valent les types qu'on place à la surveillance des écrans, et l'actualité a démontré s'il en était besoin qu'ils ne valent pas grand-chose et que l'utilité de ces machins est toujours rétroactive, quand l'enquête épluche les bandes. "Vidéoprotection" ? C'est du flan. Du Novlangue. Oui, tous les tocards qui dénoncent "la" novlangue tout comme ils fustigent "la pensée unique" démontrent à la volée qu'ils n'ont pas lu Orwell : c'est "le" Novlangue, dans 1984* . Et donc, Orwell. Et outre Big Brother et le Novlangue, Orvell a pas mal développé un autre concept, conçu pour servir d'antidote aux deux autres : la "c...

Doctus cum libro (air connu)

Je me suis plongé dans l'étude d'une Histoire Romaine publiée en 1748, soit trente ans avant la construction de la vieille bicoque que je retape doucement, et qui se trouve être un bouquin chopé à vil prix il y a quelques temps de ça dans une brocante (il est dépareillé : c'est le deuxième tome d'une série dont le premier était consacrée à l'Histoire de France). Ce truc était l'équivalent d'un manuel scolaire de l'époque, un recueil à destination des précepteurs et de leurs élèves, permettant d'acquérir le "savoir nécessaire à l'éducation de l'honnête homme". C'est un joli bouquin, dont la reliure a bien tenu le coup malgré son âge vénérable. Le plus ancien de ma bibliothèque, aussi, qui commence à avoir un beau rayonnage d'édition du XIXe siècle (dont quelques traités d'astronomie qui alimentent mon boulot dans la Gazette des Etoiles) mais qui n'a que celui-ci au XVIIIe. Et puis c'est un plaisir de lecture, av...