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Défense d'afficher

 J'ai jamais été tellement lecteur des Defenders de Marvel. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. J'aime bien une partie des personnages, au premier chef Hulk, dont je cause souvent ici, ou Doctor Strange, mais... mais ça s'est pas trouvé comme ça. On peut pas tout lire non plus. Et puis le concept, plus jeune, m'avait semblé assez fumeux.

De fait, j'ai toujours plus apprécié les Fantastic Four ou les X-Men, la réunion des personnages ayant quelque chose de moins artificiel que des groupes fourre-tout comme les Avengers, la JLA ou surtout les Defenders.  

Pourtant, divers potes lecteurs de comics m'avaient dit aimer le côté foutraque du titre, à sa grande époque.


 

Pourtant, ces derniers temps, je me suis aperçu que j'avais quelques trucs dans mes étagères, et puis j'ai pris un album plus récent, et je m'aperçois que tout ça se lit ou se relit sans déplaisir, que c'est quand même assez sympa et bourré d'idées.

 



Last Defenders, de Joe Casey, se situe juste après la Civil War, au moment où Tony Stark a embrigadé et fonctionnarisé les héros. Un troisième couteau (et je suis gentil), Nighthawk, ancien membre des Defenders, essaie de remonter un groupe dans ce cadre, et se retrouve avec Colossus, She Hulk et le Flaming Skull sur les bras, qui ont du mal à s'entendre. 

La situation dégénère, Stark tire la chasse sur le groupe, et Nighthawk en est réduit à embaucher des mercenaires pour reconstituer quelque chose qui rattrapera la coup, quitte à se griller définitivement avec les autorités.

Mon manque de connaissance du background des Defenders m'a empêché d'apprécier pleinement certains trucs que Casey traite de façon très allusive, mais le truc est bien fichu et se lit pas mal. Pas forcément la meilleure introduction au concept des Defenders quand même.

Indefensible est un cas particulier. Alors qu'ils avaient relancé leur version déconnante de la Justice League International à l'occasion de deux mini-séries, Giffen, DeMatteis et Maguire ont vu tout leur apport massacré par DC qui voulait revenir aux choses sérieuses. L'équipe se reforme pour faire subir un traitement "JLI" aux Defenders. C'est moins bon que les diverses itérations de la JLI, mais c'est quand même très fun, avec Namor et Hulk qui se pouillent, Dormammu et sa soeur qui sont dans une relation turbo toxique, Strange qui se laisse aller à pontifier...


Plus récemment, Al Ewing, dont j'ai bien aimé le boulot sur Hulk, a repris le concept. J'ai lu un des albums, dessiné par Javier Rodriguez, chouette dessinateur que j'avais croisé du temps de Shogun, où il dessinait Lolita H.R. sur scénario de Delphine Rieu (la série s'est poursuivie chez Eidola éditions) et j'aime beaucoup son style simple et élégant, dans la lignée d'un Chris Samnee.

 


Là-dedans, Doctor Strange et des personnages zarbis comme Cloud repartent dans le passé, mais le passé vraiment lointain, les incarnations précédentes de l'univers (dont celle d'où a surgi Galactus jadis) à la recherche d'un taré temporel. Plus ils remontent, plus cela devient schématique et archétypal, chacun de ces univers anciens étant la matrice de tout ce qui a suivi. Un peu vertigineux. Même si, passé un certain point, j'ai de plus en plus de mal à adhérer aux enjeux, je dois avouer que la radicalité du truc a quelque chose d'impressionnant. C'est du cosmique Marvel façon Starlin et consorts avec d'un côté tous les réglages sur 11, et d'un autre un côté fugue en mineur assez surprenant. J'avais lu quelques épisodes de son histoire suivante (Banner enquête sur le meurtre de Dr. Strange) sans y avoir compris grand-chose, je vais essayer de me replonger dedans.

Donc voilà ma petite exploration d'un concept marvelien que j'avais jusqu'alors relativement négligé. Pas de quoi me lancer dans une frénésie de découverte, je me vois mal lire l'intégrale de la série d'origine (même si je mettrai probablement le nez dans ses moments forts à l'occasion), mais je suis pas mécontent d'être allé y voir de plus près.

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