Longtemps, je crois, que je ne me suis fendu d'une homélie dominicale. Il faut dire que mes ouiquendes récents ont été pas mal occupés et que les moments pour souffler se font rares.
Je les occupe notamment à écouter des vieilles et moins vieilles BO de James Bond, notamment tout ce qu'a fait Shirley Bassey sur la licence (elle parvient quasiment à elle toute seule à sauver Les Diamants sont Eternels, piteux épilogue à la période Sean Connery), et en allant me replonger aussi dans le reste de la production de la dame, qui semble marquée par ce passage zérozérotesque, intégrant des cuivres bondiens un peu partout, au point que même des morceaux comme Get the Party Started pourraient sans trop d'efforts et au prix de modifications mineures devenir la musique d'un Get the Kill Started ou un truc du genre.
Marrant que, tant d'années après le début des films, et après tant d'évolutions, certaines sonorités reviennent encore et toujours, devenues la marque iconique (peut-on dire "iconique" pour du son ? aucune idée. probablement pas, mais en vrai je m'en tape) d'une saga qui a sur-iconisé des personnages ayant plutôt vocation à rester dans l'ombre. Il suffit de voir le passage en steel guitar du Retour du Grand Blond, où la bande-son reprend précisément ces codes pour (très brièvement) iconiser Pierre Richard en super-agent implacable.
Ça m'amuse toujours, ces glissements, le smoking et la sonorité pin-pon pour l'espion, le slip en fourrure pour le barbare, la blouse blanche pour des directeurs de machins médicaux qui n'ont pas été sur le terrain depuis des décennies parce qu'ils se cantonnent à la représentation et à l'administratif, l'immense salle de guerre de la Maison-Blanche, les vaisseaux spatiaux qui font roooar et leurs lasers qui font piou, tous ces clichés qui n'entretiennent avec le réel qu'un rapport pour le moins distendu, et qui habitent à demeure notre paysage mental quel que soit le débunkage auquel on puisse se livrer par ailleurs...
PS : je remets en ligne au passage la petite vidéo que j'avais fait à propos des espions et de leur image :
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