Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du février, 2021

Writever février, part 2

 Hop, deuxième partie des micronouvelles de février. 15/Fruit de la passion… … mangue, troubicule éridanien, splavogoule d'antarès… pour goûter tous les parfums de glace proposés par le convertisseur de matière, même à 2 par jour, il lui faudrait 31 ans. ça tombait bien, même à vitesse relativiste, c'était la durée du trajet.   16/Confidence… … était le terme qu'il employait pour les fragments de textes qu'il lâchait ici et là sur le réseau. Mis bout à bout, ils constituaient un récit étrange, la face cachée d'un monde virtuel. Peu à peu, d'aucuns recomposaient le puzzle au péril de leur santé mentale   17/Maldonne… D'un geste assuré, il ramassa toutes les cartes. -Pourquoi tu fais ça ? -C'est pas ce qu'on dit pour invoquer la Vierge quand on a des cartes pourries ? - … Avant même de commencer, la partie se termina par un pugilat acharné.   18/Bêtises Tout cela n'était que bêtises à son sens. Le dictateur planétaire n'avait cure des épidémies

L'alien du lavabo

 Quand j'étais tout petit, ma chambre était à côté d'une petite salle de bain annexe, dont elle était séparée par un rideau. Le temps que mon père finisse d'installer complètement le machin, il y a eu une période ou un robinet gouttait là-dedans. Pas celui du lavabo, a priori, mais un autre, peut-être la sécurité du tout petit ballon d'eau chaude, je n'ai jamais su lequel. En tout cas, le ploc-ploc de ces gouttes était non seulement invisible et irrégulier, mais de surcroît, il résonnait bizarrement, de façon un peu sépulcrale. Donc, au cœur de la nuit, quand j'entendais ce ploc-ploc, je m'imaginais un truc gluant tentant de s'extraire de la tuyauterie, un alien bizarre, à la texture immonde. J'en avais une image très claire. Le bidule avait un peu l'allure des monstres à la Wallace Wood (que je ne découvris que 7 ou 8 ans plus tard dans les recueils de récits d'horreur spatiale de chez Xanadu) ou de Basil Wolverton (découvert plus tard encor

Abominations

J'ai un peu du mal à écrire, en ce moment. Oh, j'écris beaucoup, mais surtout des articles et des textes de commande. Par contre, écrire pour de vrai, de la fiction, c'est un peu difficile. J'avance beaucoup trop lentement sur la suite des Coracles, par exemple (bon, faut dire aussi que là, le passage où j'en suis, c'est une histoire d'amour, un genre qui m'est peu familier) (c'est bien, vous me direz, de me confronter à des trucs que je n'ai jamais vraiment faits, mais bref). J'ai néanmoins renvoyé un texte ce matin, une courte nouvelle que m'avait fort gentiment demandé la Miskatonic Association, un fan club lovecraftien basé vers Verdun et chez qui j'aurais été faire une conf en octobre dernier s'il n'y avait eu le Covid. Ça aura lieu, c'est sûr, mais pas avant l'automne prochain. Ce sont eux qui ont organisé, d'ailleurs, la conférence virtuelle de la semaine passée à la librairie La Momie de Metz, que je rem

Notes de lecture

 Longtemps que je n'avais évoqué ici mes lectures récentes. C'est dommage, il y a quelques trucs chouettes qui mériteraient qu'on en cause.   Mon dernier roman lu, c'est Notre-Dame des Loups , d'Adrien Thomas, un western dans lequel des chasseurs tentent d'exterminer les lycanthropes infestant l'ouest sauvage. Des personnages bien campés, une mécanique de récit maligne qui, quand on croit l'avoir pigée, se permet deux trois coups en douce, et une super ambiance. Chouette roman qui tape pile dans ce que j'aime (et dans ce que pourrait devenir le Mitan, quand j'y reviendrai). Je poursuis la lecture des vieux Red Sonja , par Frank Thorne et d'autres. C'est inégal, mais y a de chouettes trucs. Et Thorne, Buscema et Maroto livrent de chouettes planches. Relu les runs consécutifs de Bendis et Brubaker sur Daredevil . Longtemps que je n'avais remis le nez dedans, et j'adore toujours, même si Matt Murdock est un sale connard.  Et à prop

Peter forever

 L'île de Peter , mon deuxième roman, est réédité dans quelques mois en poche, dans la jolie collection Hélios des Indés de l'Imaginaire. Sauf erreur de ma part, il s'agit de ma première sortie sous ce format. J'hésite à ouvrir une bouteille de rhum pour fêter ça. Couve, comme de juste de Melchior Ascaride Rééditer, c'est l'occasion de remettre le nez dedans. Non qu'il faille tout réécrire, y a dans ce bouquin beaucoup de choses dont je suis très content, voire assez fier, mais il y a toujours de petites scories à rattraper. C'est désormais chose faite. Rien de bien méchant, c'est avant tout cosmétique, mais ça permet de virer quelques maladresses de style passées entre les gouttes de la première relecture, de corriger deux trois coquilles et ainsi de suite. Il y en a étonnamment peu, ceci dit. J'imagine que le même exercice, sur Eschatôn , serait plus fastidieux. En tout cas, il ne s'agit pas de retoucher aux équilibres fondamentaux du roman

Conférences virtuelles

 C'est l'époque qui veut ça, je donne cette semaine deux conférences virtuelles.   La première ce soir (mardi 16 février) à 20h, pour parler de Mythe & Super-héros avec la médiathèque La Filoche de Chaligny (vers Nancy) : réservation ici lien zoom ici     Et la deuxième demain soir (mercredi 17 février) à 18h30 avec la librairie La Momie de Metz, à propos d'H.P. Lovecraft : live youtube ici

Writever février part 1

Nouvelle volée de micro-nouvelles… Et cette fois-ci, tout commence par des chansons !     1/Il était une fois… … un conteur qui captivait ses auditeurs : ses récits ne concernaient pas un passé lointain et indéterminé, mais un avenir très précis et relativement proche. Quand ses récits commencèrent à se réaliser, il fut mis à mort, de peur de ce qu'il dirait ensuite. 2/L'aventurier… … s'acharnait à aller là où la main de l'homme n'avait jamais mis le pied. Il y avait toujours de bonnes raison à ce que ces coins fussent inexplorés, mais il n'en avait cure. Jusqu'à ce qu'une de ces raisons le dévore, n'en laissant que les dents.   3/Un autre monde… … s'ouvrait à lui. Méditation et ascèse rigoureuses lui avaient enfin ouvert le troisième œil. Son corps astral se détacha et pénétra sur cet autre plan d'existence. Une entité lumineuse de tourna vers lui. "T'es pas d'ici, toi. Tes papiers", lui dit-elle.   4/Combien de temps… … av

Histoire d'eau

 Bon, ben ça y est, ça faisait une bonne semaine que ça nous pendait au nez et le fleuve a débordé dans la nuit. Rien de surprenant ni de particulièrement inquiétant là-dedans, et ça reste d'ailleurs très limité à ce stade. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que ça arrive depuis que je suis ici. D'ailleurs, en m'installant à 30 mètres du fleuve, j'avais conscience du problème et j'ai vérifié avant de signer où était la cote 1910. La maison n'avait pas été mouillée à l'époque, du fait de la dénivelée. (faut juste que je fasse gaffe aux remontés d'humidité dans les murs) Il n'empêche que je surveille ça de près. On n'est jamais trop prudent. D'autant que, après mon arrivée, la voie d'eau s'était singularisée par sa placidité, et ça a duré une douzaine d'années sans caprices. Et là, 3 grosses crues en cinq ans sur mon perron. Ça interroge, quand même. Cette accélération pourrait n'être qu'une fluctuation statist

Le slip en peau de bête

On sait bien qu’en vrai, le barbare de bande dessinées n’a jamais existé, que ceux qui sont entrés dans l’histoire à la fin de l’Antiquité Tardive étaient romanisés jusqu’aux oreilles, et que la notion de barbare, quoiqu’il en soit, n’a rien à voir avec la brutalité ou les fourrures, mais avec le fait de parler une langue étrangère. Pour les grecs, le barbare, c’est celui qui s’exprime par borborygmes.  Et chez eux, d’ailleurs, le barbare d’anthologie, c’est le Perse. Et n’en déplaise à Frank Miller et Zack Snyder, ce qui les choque le plus, c’est le port du pantalon pour aller combattre, comme nous le rappelle Hérodote : « Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger l'ennemi à la course, les premiers aussi à ne pas trembler d’effroi à la vue du costume mède ». Et quand on fait le tour des autres peuplades antiques, dès qu’on s’éloigne de la Méditerranée, les barbares se baladent souvent en falzar. Gaulois, germains, huns, tous portent des braies. Ou alo