C'est fou, quand même, comment les mots "militant" et "politique" sont désormais utilisés par le pouvoir pour déconsidérer son opposition. C'est intéressant parce que révélateur : les militants du parti au pouvoir sont tout autant politiques, surtout, par exemple, quand ils "assument de mentir" pour protéger le président ou qualifient de "militantes" des images embarrassantes. Pour eux ces termes relèvent directement de l'injure disqualifiante.
On pourrait croire à une forme d'aveuglement.
Pour ma part, je crois qu'il n'en est rien. Militant et politique sont des termes qui ont un sens précis. Ils renvoient aux options possibles pour le gouvernement de la cité. Par essence, par construction, une position politique admet une position politique opposée, tout aussi légitime dans sa forme et son expression. L'existence d'un quelconque parti politique suppose l'existence d'autres partis avec lesquels se disputer le pouvoir et formaliser les désaccords. Sinon, c'est le règne du Parti tout court.
Rejeter toute opposition comme étant "politique", c'est le nouvel avatar, nettoyé de ses derniers faux-semblants, de la "seule politique possible". C'est se draper dans une rationalité affichée (quand bien même certains de ses défenseurs seraient incapables même d'épeler le mot), celle qu'on enseigne dans les écoles de commerce et de management et qui nie l'humain pour ne voir que la pureté des chiffres.
En niant le politique, il s'agit de balayer l'humain et de poser son propre dogme en vérité irréfutable. Cela a un nom, cela s'appelle idéologie. Et c'est complètement politique.
Et on peut le prouver : dans une république, le choix de l'allocation des ressources est politique. Choisir de mettre l'argent sur des armes anti émeutes plutôt que dans l'entretien des maternités est un choix éminemment politique. Transformer une cotisation en contribution n'est pas qu'un tour de passe-passe sémantique : une cotisation ouvre des droits, pas une contribution. Il n'a pas fallu deux ans pour que le passage de l'une à l'autre permettre de diviser par deux les droits ouverts jadis.
Vouloir généraliser la reconnaissance faciale automatisée dans l'espace public (tout en permettant tacitement aux Forces de Police de ne plus porter de numéro identifiant, ce qui permet de classer sans suite les enquêtes pour violences), c'est un choix politique.
Mais, semble-t-il, dire que "tout est politique", c'est déjà se ranger dans un camp. Dont acte.
Mais leur erreur, en récusant le terme politique, c'est qu'ils prêtent le flanc à un autre qualificatif. Voyons leur traitement des plus démunis. Des plus pauvres. Des plus abîmés par leur politique.
S'il n'est pas sous-tendu par une idéologie, alors il est juste malveillant.
Allumez votre télé, et comptez les gens malveillants.
Et surtout, n'en faites pas un jeu à boire, vous finiriez comme un tonton bourré à un mariage, et vous trouveriez vite du travail sur CNews. Je ne vous le souhaite pas.
Puissiez-vous vivre des temps intéressants et tout ce qui s'ensuit.
On pourrait croire à une forme d'aveuglement.
Pour ma part, je crois qu'il n'en est rien. Militant et politique sont des termes qui ont un sens précis. Ils renvoient aux options possibles pour le gouvernement de la cité. Par essence, par construction, une position politique admet une position politique opposée, tout aussi légitime dans sa forme et son expression. L'existence d'un quelconque parti politique suppose l'existence d'autres partis avec lesquels se disputer le pouvoir et formaliser les désaccords. Sinon, c'est le règne du Parti tout court.
Rejeter toute opposition comme étant "politique", c'est le nouvel avatar, nettoyé de ses derniers faux-semblants, de la "seule politique possible". C'est se draper dans une rationalité affichée (quand bien même certains de ses défenseurs seraient incapables même d'épeler le mot), celle qu'on enseigne dans les écoles de commerce et de management et qui nie l'humain pour ne voir que la pureté des chiffres.
En niant le politique, il s'agit de balayer l'humain et de poser son propre dogme en vérité irréfutable. Cela a un nom, cela s'appelle idéologie. Et c'est complètement politique.
Et on peut le prouver : dans une république, le choix de l'allocation des ressources est politique. Choisir de mettre l'argent sur des armes anti émeutes plutôt que dans l'entretien des maternités est un choix éminemment politique. Transformer une cotisation en contribution n'est pas qu'un tour de passe-passe sémantique : une cotisation ouvre des droits, pas une contribution. Il n'a pas fallu deux ans pour que le passage de l'une à l'autre permettre de diviser par deux les droits ouverts jadis.
Vouloir généraliser la reconnaissance faciale automatisée dans l'espace public (tout en permettant tacitement aux Forces de Police de ne plus porter de numéro identifiant, ce qui permet de classer sans suite les enquêtes pour violences), c'est un choix politique.
Mais, semble-t-il, dire que "tout est politique", c'est déjà se ranger dans un camp. Dont acte.
Mais leur erreur, en récusant le terme politique, c'est qu'ils prêtent le flanc à un autre qualificatif. Voyons leur traitement des plus démunis. Des plus pauvres. Des plus abîmés par leur politique.
S'il n'est pas sous-tendu par une idéologie, alors il est juste malveillant.
Allumez votre télé, et comptez les gens malveillants.
Et surtout, n'en faites pas un jeu à boire, vous finiriez comme un tonton bourré à un mariage, et vous trouveriez vite du travail sur CNews. Je ne vous le souhaite pas.
Puissiez-vous vivre des temps intéressants et tout ce qui s'ensuit.
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