Bon, nous arrivons fin juin, après une année particulièrement chargée en boulots extérieurs et sorties professionnelles. Entre colloques, confs, dédicaces, cours, j'ai pas arrêté.
Et maintenant que ça se calme (un peu), me reste tout le boulot à boucler avant cet été (oui l'été est déjà commencé, mais on va dire avant le 14 juillet, genre) par un temps qui me donne l'impression d'être Lee Marvin dans son dernier film.
Genre ça, quoi
Bref, j'ai des tas de traductions, de bouts de scénar, de textes divers à rendre dans les semaines qui viennent. Et encore quelques réunions à subir et stages à animer.
Bref, je ne suis pas encore en vacances.
En attendant, je vous file un extrait d'un truc que j'écris en ce moment (celui dont vous avez vu la carte l'autre jour) :
Je le laisse dans sa cabine et retourne dans ma cambuse, où je prépare à souper pour ceux qui rentreront de la cérémonie. Le capitaine et moi nous retrouvons seuls à bord. Certains, peu nombreux, sont allés au temple de granit assister au Rite Ancien, et les autres sont au temple de bois blanc qui fait face au bassin, à quelques pas de l’écluse. L’un et l’autre groupe m’ont proposé de les accompagner, mais j’ai décliné l’offre avant même d’aller voir le capitaine. Je me sens mieux à bord, ce soir.
« Reste dans ce froid de gueux, alors » me dit Mi-portion avec son sourire de farfadet. Mais mon territoire est la partie du chaland où subsiste un semblant de chaleur, grâce au poêle à charbon sur lequel je fais ma cuisine, et dont je ne laisse jamais s’éteindre les braises. Là, je les tisonne et j’y ajoute quelques morceaux pour obtenir de la flamme et je pose mon chaudron. C’est fête, alors j’ai ajouté du lard et des salaisons à mon ragoût. Ils seront contents.
Alors que cela mijote, je me livre à une petite ronde à bord du bateau, non que je craigne une quelconque intrusion, seulement pour me dégourdir les jambes. La chandelle de la coursive a été soufflée, mais comme les autres, je sais à présent m’y déplacer dans une obscurité totale, sachant exactement où sont portes, panneaux et cloisons.
Je pénètre dans le mess. À l’autre bout de la pièce, je distingue le rai de lumière qui indique l’emplacement de la porte au fond.
Mon attention est attirée par une voix étrangère. Rocailleuse.
Elle provient de la cabine du capitaine. Je m’approche en essayant de ne pas faire de bruit, et je bénis ma détestation de mes bottines, grâce à laquelle j’avance pieds nus. Dans l’obscurité, un rai de lumière sur la cloison indique une fissure entre deux planches. J’y colle mon œil. La voix parle dans une langue que je ne connais pas, aux accents curieux. Peut-être est-ce du chokchaw. Il me faut un instant pour m’habituer à la lumière et distinguer l’intérieur de la cabine.
Commentaires
(et on m'a pris deux fois pour un prêtre, aujourd'hui, ça n'a aucun putain de sens)
(enfin si, ma veste noire sur t-shirt noir, c'est très Jesse Custer)