Il y a un truc plus étrange, pour un auteur, que de tuer un personnage. Parce qu'on peut le réincarner. Voire le réincarner de son vivant. Car tel est le pouvoir démiurgique de l'auteur, il est quasi illimité.
Et l'un de mes personnages inventés, Aelius le Romain, avait quelques caractéristiques communes avec un personnage qu'on considère généralement comme historique, le général Ambrosius Aurelianus. Je comptais me servir de ce dernier vers la fin du roman, mais à l'usage, il s'avérait que mon Aelius attirait à lui, de façon quasi mécanique, par ses origines, sa pratique particulière de la romanité et sa nécessaire évolution personnelle au fil du récit de plus en plus d'éléments qui auraient dû appartenir à Ambrosius. Du coup, la confrontation que j'avais artistement mis en place entre les deux personnages tombait complètement à plat. Elle ne servait qu'à donner un coup de pouce final à l'évolution de ma création, sans rendre particulièrement intéressant le personnage historique.
Après deux semaines de tergiversations, je viens de reprendre mon texte et de le corriger en profondeur. Exit Aelius. Mon Romain sera dès le début du récit Ambrosius Aurelianus, celui qui est resté dans l'histoire. Sa biographie est assez floue pour tolérer les éléments que j'avais inventés pour Aelius, ce qui achève la fusion des deux personnages qui de toute façon partageaient trop de choses.
Aelius est donc mort, et c'est une mort rétroactive, il n'a jamais existé. Seul demeure Ambrosius, porteur des restes de l'âme de mon personnage.
Il m'est arrivé d'importer des personnages d'une histoire à une autre. De prendre un personnage et de le découper pour en faire deux.
Là, j'ai écrasé Aelius sous Ambrosius, mais il survit en lui.
Imaginez, si les dieux faisaient de même avec nos propres réincarnations…
Là, par exemple, dans le cadre de mon prochain roman, je mélangeais allègrement personnages a priori historiques, personnages à demi légendaires et personnages complètement inventés pour les besoins de l'intrigue.
Et l'un de mes personnages inventés, Aelius le Romain, avait quelques caractéristiques communes avec un personnage qu'on considère généralement comme historique, le général Ambrosius Aurelianus. Je comptais me servir de ce dernier vers la fin du roman, mais à l'usage, il s'avérait que mon Aelius attirait à lui, de façon quasi mécanique, par ses origines, sa pratique particulière de la romanité et sa nécessaire évolution personnelle au fil du récit de plus en plus d'éléments qui auraient dû appartenir à Ambrosius. Du coup, la confrontation que j'avais artistement mis en place entre les deux personnages tombait complètement à plat. Elle ne servait qu'à donner un coup de pouce final à l'évolution de ma création, sans rendre particulièrement intéressant le personnage historique.
Après deux semaines de tergiversations, je viens de reprendre mon texte et de le corriger en profondeur. Exit Aelius. Mon Romain sera dès le début du récit Ambrosius Aurelianus, celui qui est resté dans l'histoire. Sa biographie est assez floue pour tolérer les éléments que j'avais inventés pour Aelius, ce qui achève la fusion des deux personnages qui de toute façon partageaient trop de choses.
Aelius est donc mort, et c'est une mort rétroactive, il n'a jamais existé. Seul demeure Ambrosius, porteur des restes de l'âme de mon personnage.
Il m'est arrivé d'importer des personnages d'une histoire à une autre. De prendre un personnage et de le découper pour en faire deux.
Là, j'ai écrasé Aelius sous Ambrosius, mais il survit en lui.
Imaginez, si les dieux faisaient de même avec nos propres réincarnations…
Commentaires
ça doit faire mal...