Je n'ai pas voulu réagir à chaud sur l'élection de Trump aux Etats-Unis. Bien sûr que je suis horrifié : mon critère le plus simple, en ces matières, c'est "est-ce que je serais capable de bosser avec un mec comme ça sans avoir envie de lui coller des pains dès la première semaine ?" Bon, Trump, c'est typiquement le genre de type qui me conduirait à tenir la première matinée, puis à filer à la DRH pour mettre immédiatement fin à la période d'essai (rigolez pas : la seule fois où j'ai tenu 5 jours avec un guignol pareil dans une boîte, c'est parce que j'avais vraiment besoin des ronds) (et là fois suivante où j'ai eu un cas dans le genre, j'ai décidé que le besoin de ronds n'excusait pas tout)(je peux bosser sans aucun problème avec des cons, pas avec des cons arrogants, fiers de leur ignorance et méprisant par principe toute interrogation sensée)(ça doit être pour ça que je suis pas ministre, tiens).
Bref. La leçon à tirer, en l'espèce, c'est qu'on était tous restés dans l'idée que, comme dirait l'autre, "les faits sont têtus". Les faits sont censés contraindre, comme en sciences, notre rapport au réel.
Sauf que nous sommes entrés depuis quelques années dans ce que certains analystes ont appelé "la réalité post-factuelle", dans laquelle les faits n'ont plus qu'une importance marginale. La présidence Sarkozy puis le gouvernement Valls nous ont démontré à l'envie que la France n'était en rien immunisée contre ces mécanismes et contre l'ignorance imbue d'elle-même érigée en système. Le référendum du Brexit, dans lequel les deux camps ont fait assaut de fantasmagorie apocalyptique en disqualifiant tout questionnement rationnel est l'exemple le plus frais dans nos mémoires (quelle que soit notre opinion du fonctionnement de l'UE, il faut reconnaître que les arguments développés des deux côtés étaient grotesques, et que même ceux qui les brandissaient le savait, puisque TOUS les chefs de file des deux camps se sont retirés dans la foulée, horrifiés du résultat). Et après l'élection de Trump, le renvoie de patates chaudes et la recherche de boucs émissaires va bon train pour maquiller une fois encore le fait basique : les laissés pour compte veulent secouer le bateau parce que les gestionnaires ne leur laissent aucun espoir pour l'avenir.
Mais surtout, il y a un point crucial à retenir dans tout ça.
Cet effet de constriction des faits sur le réel, il a un corolaire : quand on déverrouille les faits, alors tout devient possible.
Puissiez-vous vivre des temps intéressants, tout ça.
Bref. La leçon à tirer, en l'espèce, c'est qu'on était tous restés dans l'idée que, comme dirait l'autre, "les faits sont têtus". Les faits sont censés contraindre, comme en sciences, notre rapport au réel.
Sauf que nous sommes entrés depuis quelques années dans ce que certains analystes ont appelé "la réalité post-factuelle", dans laquelle les faits n'ont plus qu'une importance marginale. La présidence Sarkozy puis le gouvernement Valls nous ont démontré à l'envie que la France n'était en rien immunisée contre ces mécanismes et contre l'ignorance imbue d'elle-même érigée en système. Le référendum du Brexit, dans lequel les deux camps ont fait assaut de fantasmagorie apocalyptique en disqualifiant tout questionnement rationnel est l'exemple le plus frais dans nos mémoires (quelle que soit notre opinion du fonctionnement de l'UE, il faut reconnaître que les arguments développés des deux côtés étaient grotesques, et que même ceux qui les brandissaient le savait, puisque TOUS les chefs de file des deux camps se sont retirés dans la foulée, horrifiés du résultat). Et après l'élection de Trump, le renvoie de patates chaudes et la recherche de boucs émissaires va bon train pour maquiller une fois encore le fait basique : les laissés pour compte veulent secouer le bateau parce que les gestionnaires ne leur laissent aucun espoir pour l'avenir.
Mais surtout, il y a un point crucial à retenir dans tout ça.
Cet effet de constriction des faits sur le réel, il a un corolaire : quand on déverrouille les faits, alors tout devient possible.
Puissiez-vous vivre des temps intéressants, tout ça.
Commentaires
Bon, et bien, c'était le choix des américains. Il parait que dans de telles situations, il faut éviter le pire. C'est ce qu'à fait le peuple américain ...
Le drame se poursuit , car ceux qui veulent voter pour la primaire des prétendus "répulicains" n'ont pas un meilleur choix.
La réalité, c'est que dans nos pseudo démocraties, les vrais représentants du peuple n'ont pas accès aux média. On ne sait donc pas qu'il y a une alternative.