Je vous avais promis il y a quelques temps de ça de vous exposer mes vues en matière de terrorisme mémétique, l'art de créer de subtiles dissonances cognitives qui s'avèrent dérangeantes. Et, comme l'exemple est encore la meilleure école, j'ai décidé de le faire en étudiant les grands maîtres du passé.
Ceux que ce sujet intéressent peuvent donc aller là, lire le petit article que j'ai posté sur Superpouvoir.com, site de référence auquel il m'arrive encore, de temps à autres, de collaborer.
Ceux que ce sujet intéressent peuvent donc aller là, lire le petit article que j'ai posté sur Superpouvoir.com, site de référence auquel il m'arrive encore, de temps à autres, de collaborer.
C'est trop de la balle, je vous dis !
Edit : Vu que Superpouvoir a connu quelques accidents dernièrement, l'article n'y est plus dispo. Je l'ai donc reposté ici.
Commentaires
En employant le verbe démontrer, cher Alex, soit tu prends tes désirs pour des réalités, soit tu cherches à manipuler ton lecteur en lui imposant (et cela d'autant plus efficacement que l'ensemble de l'article est brillant) une conclusion qui peut sembler définitive.
Ouvrir une porte de réflexion est surement plus riche que d'aposer un point final mais cela demande sans doute au lecteur plus d'efforts.
Après, n'en déplaise à certain personnage de Roger Caillois ("il n'y a au monde que deux sciences réellement exactes : les mathématiques et la théologie"), la théologie est une science qui diffère subtilement des mathématiques : à moins d'être fautive, une démonstration mathématique est irréfutable. une démonstration théologique peut toujours être réfutée, puisqu'elle dépend de l'ensemble des axiomes admis au départ (alors qu'on ne peut sélectionner les axiomes en mathématique) : une démonstration théologique qui semblera rigoureuse à un Franciscain anglais du XIIIe siècle pourra sembler irrecevable à un Jésuite contre-réformateur tridentin. Et ainsi de suite.
Sinon, je crois que tu fais un contre sens sur ce film qui, je le reconnais encore, soulève des questions intéressantes.
Regardons encore cette rencontre entre Paul et Jésus.
http://www.youtube.com/watch?v=EJvRdwqctn0
Ne remarques tu pas que le petit angelot essaye d'interrompre cette conversation entre Paul et Jésus? Pourquoi? Parce que dans le film, Jésus a, juste avant de mourir, renoncé à sa mission et est descendu de la croix. Le voilà vivant une illusion. Le petit angelot ne veut pas que cette illusion se fissure et ce n'est que Judas Iscariote qui brisera l'illusion à la fin du film.
Mais si Jésus, dans ce chemin de traverse vit une illusion, c'est que la vie qu'il mène n'est pas celle de sa mission. Et donc que le Jésus sur le chemin de traverse est éloigné du Jésus fils de Joseph ou du Jésus du chemin de Damas.
La distance entre le Jésus prêché par Paul et le Jésus que rencontre Paul n'est donc pas due au fait que Paul "crée" la vérité mais que ce Jésus s'est fourvoyé.
Ainsi, Paul ne démontre pas que son Jésus n'a rien avoir avec le Jésus fils de Joseph mais que son Jésus est bien plus puissant que le Jésus égaré, entouré par ses femmes et ses enfants.
Mais le spectateur peut être conduit à penser que le Jésus de Paul est différent du Jésus historique car il peut, la magie du film opérant, confondre les deux (ou trois) Jésus.
après, en mathématiques, la sélection des axiomes ne de fait que par la sélection du champ où l'on opère (en géométrie des surfaces courbes, les axiomes ne sont pas les mêmes qu'en géométrie euclidienne, mais cette sélection est liée à l'objet de l'étude, pas à un choix délibéré et partiel du démonstrateur). Sélectionner des axiomes, c'est implicitement sélectionner un référentiel. En théologie, les référentiels s'imbriquent plus, les frontières sont moins tranchées.
tout est, comme de juste, une question de point de vue, d'angle sous lequel on aborde le référentiel.