Accéder au contenu principal

Clémentine à ressort

Je vous avais promis il y a quelques temps de ça de vous exposer mes vues en matière de terrorisme mémétique, l'art de créer de subtiles dissonances cognitives qui s'avèrent dérangeantes. Et, comme l'exemple est encore la meilleure école, j'ai décidé de le faire en étudiant les grands maîtres du passé.

Ceux que ce sujet intéressent peuvent donc aller , lire le petit article que j'ai posté sur Superpouvoir.com, site de référence auquel il m'arrive encore, de temps à autres, de collaborer.

Photobucket
C'est trop de la balle, je vous dis !



Edit : Vu que Superpouvoir a connu quelques accidents dernièrement, l'article n'y est plus dispo. Je l'ai donc reposté ici.

Commentaires

Tonton Rag a dit…
Le diable ce cache dans les détails : dans cet article, excellent, ce trouve une note en bas de page concernant le film "la dernière tentation du christ". Ce film, je l'ai vu plusieurs fois, j'ai trouvé qu'il posait des questions intéressantes mais cela ne justifie pas l'emploi du verbe "démontrer", quand tu écris "qui démontre que c'est une construction mentale qui n'a plus grand-chose à voir avec la personne de Jésus fils de Joseph". L'emploi du verbe affirmer, aurait été plus judicieux. En effet, point de démonstration rigoureuse. Mais une affirmation. Affirmation qui pose; effectivement la question de la nature du christianisme dit paulinien.
En employant le verbe démontrer, cher Alex, soit tu prends tes désirs pour des réalités, soit tu cherches à manipuler ton lecteur en lui imposant (et cela d'autant plus efficacement que l'ensemble de l'article est brillant) une conclusion qui peut sembler définitive.
Ouvrir une porte de réflexion est surement plus riche que d'aposer un point final mais cela demande sans doute au lecteur plus d'efforts.
Alex Nikolavitch a dit…
ah, attention, je reconnais bien là mon matheux favori. N'oublie pas que je suis littéraire, moi. Et revois le film : Paul fait la démonstration de la supériorité de son Jésus à lui, il démontre. Je ne dis pas que ça démonstration est irréfutable ou rigoureuse, juste qu'elle existe. Il effectue une démonstration. Il démontre.

Après, n'en déplaise à certain personnage de Roger Caillois ("il n'y a au monde que deux sciences réellement exactes : les mathématiques et la théologie"), la théologie est une science qui diffère subtilement des mathématiques : à moins d'être fautive, une démonstration mathématique est irréfutable. une démonstration théologique peut toujours être réfutée, puisqu'elle dépend de l'ensemble des axiomes admis au départ (alors qu'on ne peut sélectionner les axiomes en mathématique) : une démonstration théologique qui semblera rigoureuse à un Franciscain anglais du XIIIe siècle pourra sembler irrecevable à un Jésuite contre-réformateur tridentin. Et ainsi de suite.
Tonton Rag a dit…
Voudrais-tu lancer un débat épistémologique? Tu dis "qu'on ne peut sélectionner les axiomes en mathématiques". Je te renvois aux excellents BD (elles) de la série "Anselme Lanturlu" signées Jean-Pierre Petit, et particulièrement à l'épisode "le géometricon".

Sinon, je crois que tu fais un contre sens sur ce film qui, je le reconnais encore, soulève des questions intéressantes.
Regardons encore cette rencontre entre Paul et Jésus.
http://www.youtube.com/watch?v=EJvRdwqctn0
Ne remarques tu pas que le petit angelot essaye d'interrompre cette conversation entre Paul et Jésus? Pourquoi? Parce que dans le film, Jésus a, juste avant de mourir, renoncé à sa mission et est descendu de la croix. Le voilà vivant une illusion. Le petit angelot ne veut pas que cette illusion se fissure et ce n'est que Judas Iscariote qui brisera l'illusion à la fin du film.
Mais si Jésus, dans ce chemin de traverse vit une illusion, c'est que la vie qu'il mène n'est pas celle de sa mission. Et donc que le Jésus sur le chemin de traverse est éloigné du Jésus fils de Joseph ou du Jésus du chemin de Damas.
La distance entre le Jésus prêché par Paul et le Jésus que rencontre Paul n'est donc pas due au fait que Paul "crée" la vérité mais que ce Jésus s'est fourvoyé.
Ainsi, Paul ne démontre pas que son Jésus n'a rien avoir avec le Jésus fils de Joseph mais que son Jésus est bien plus puissant que le Jésus égaré, entouré par ses femmes et ses enfants.
Mais le spectateur peut être conduit à penser que le Jésus de Paul est différent du Jésus historique car il peut, la magie du film opérant, confondre les deux (ou trois) Jésus.
Alex Nikolavitch a dit…
Belle interprétation, mais elle glisse sur le fait que Paul fait déjà une interprétation. Oui, Jésus s'éloigne de sa mission, oui, il se laisse déborder par son aspect humain. Mais Paul le nie frontalement, cet aspect humain.

après, en mathématiques, la sélection des axiomes ne de fait que par la sélection du champ où l'on opère (en géométrie des surfaces courbes, les axiomes ne sont pas les mêmes qu'en géométrie euclidienne, mais cette sélection est liée à l'objet de l'étude, pas à un choix délibéré et partiel du démonstrateur). Sélectionner des axiomes, c'est implicitement sélectionner un référentiel. En théologie, les référentiels s'imbriquent plus, les frontières sont moins tranchées.


tout est, comme de juste, une question de point de vue, d'angle sous lequel on aborde le référentiel.

Posts les plus consultés de ce blog

Bonneteau sémantique

Bon, même si j'ai pas vraiment d'éditeur en ce moment, pour les raisons que vous savez (si vous êtes éditeur et que je vous ai pas encore embêté en vous envoyant mes trucs, manifestez-vous), je continue à écrire.   Avec le temps, j'en ai déjà causé, je suis devenu de plus en plus "jardinier", en ce sens que quand je commence à écrire, je n'ai plus qu'un plan très succinct, indiquant juste la direction du récit et ses grosses balises et je me laisse porter par les situations et les personnages. Bon, une des raisons, c'est que quand je faisais des plans détaillés, j'en foutais la moitié au panier en cours de route. Une autre, c'est que je me fais plus confiance, à force. Là où j'ai changé mon fusil d'épaule, c'est que le truc sur lequel je bosse en ce moment est un roman d'anticipation (développant l'univers posé dans quelques unes de mes nouvelles, on retrouve d'ailleurs un personnage) et pas de fantasy. Mon plan se rédui...

La pataphysique, science ultime

 Bon, c'est l'été. Un peu claqué pour trop mettre à jour ce blog, mais si j'en aurais un peu plus le temps que les mois précédents, mais là, justement, je souffle un peu (enfin presque, y a encore des petites urgences qui popent ici et là, mais j'y consacre pas plus de deux heures par jour, le reste c'est me remettre à écrire, bouger, faire mon ménage, etc.) Bref, je me suis dit que j'allais fouiller dans les étagères surchargées voir s'il y avait pas des trucs sympas que vous auriez peut-être loupés. Ici, un papier d'il y a déjà huit ans sur... la pataphysique.     Le geek, et plus encore son frère le nerd, a parfois une affinité avec la technologie, et assez souvent avec les sciences. Le personnage du nerd fort en science (alors que le « jock », son ennemi héréditaire, est fort en sport) est depuis longtemps un habitué de nos productions pop-culturelles préférées. Et, tout comme l’obsession du geek face à ses univers préféré, la démarche de la science ...

Boy-scouts go home !

 Bon, je suis plus débordé que je ne l'aurais cru en cette période. Du coup, une autre rediff, un article datant d'il y a cinq ans. Au moment où Superman se retrouve à faire équipe avec Guy Gardner à l'écran, c'est peut-être le moment de ressorti celui-ci. Les super-héros sont des gentils propres sur eux affrontant des méchants ridicules, avec une dialectique générale qui est, selon le cas, celle du match de catch ou de la cour de récré. C’est en tout cas l’image qu’en a une large partie du grand public. Certains, notamment Superman, correspondent assez à ce cliché. D’autres héros s’avèrent moins lisses, et contre toute attente, ça ne date pas d’hier : aux origines des super-héros, dans les années 1930-40, on est même très loin de cette image de boy-scouts. Les héros de pulps, ancêtres directs des super-héros, boivent et courent la gueuse comme Conan, massacrent à tour de bras, comme le Shadow ou lavent le cerveau de leurs adversaires comme Doc Savage. Superman, tel que...

Fils de...

Une petite note sur une de ces questions de mythologie qui me travaillent parfois. Je ne sais pas si je vais éclairer le sujet ou encore plus l'embrouiller, vous me direz. Mon sujet du jour, c'est Loki.  Loki, c'est canoniquement (si l'on peut dire vu la complexité des sources) le fils de Laufey. Et, mine de rien, c'est un truc à creuser. Chez Marvel, Laufey est représenté comme un Jotun, un géant. Et, dans la mythologie nordique, le père de Loki est bien un géant. Sauf que... Sauf que le père de Loki, en vrai, c'est un certain Farbauti, en effet géant de son état. Un Jotun, un des terribles géants du gel. Et, dans la poésie scaldique la plus ancienne, le dieu de la malice est généralement appelé fils de Farbauti. Laufey, c'est sa mère. Et, dans des textes un peu plus tardifs comme les Eddas, il est plus souvent appelé fils de Laufey. Alors, pourquoi ? En vrai, je n'en sais rien. Cette notule n'est qu'un moyen de réfléchir à haute voix, ou plutôt...

Causes, toujours

 Dans la mesure où j'ai un peu de boulot, mais que ce n'est pas du tout intense comme ça a pu l'être cette année, j'en profite pour tomber dans des trous du lapin de documentation, qui vont de la ville engloutie de Kitej (pour une idée de roman avec laquelle je joue depuis l'an passé mais que je ne mettrai pas en oeuvre avant de l'avoir bien fait mûrir) à des considérations sur les influences platoniciennes sur le christianisme et le gnosticisme primitifs (pour me tenir à jour sur des sujets qui m'intéressent de façon personnelle) à des trucs de physiques fondamentale pour essayer des comprendre des choses sans doute trop pointues pour moi.     Là, ce soir, c'étaient des conversations entre physiciens et un truc m'a fait vriller. L'un d'entre eux expliquait que la causalité est une notion trop mal définie pour être encore pertinente en physique. Selon lui, soit on la repense, soit on la vire. Il cite un de ses collègues britanniques qui disai...

Rebooteux

 Bon, on a profité de l'été pour se faire des sorties cinés avec la tribu Lavitch. Et comme il y a un tropisme comics par ici, ça a été Superman et Fantastic Four.     Pas grand-chose à dire sur le FF , qui est dans la moyenne des films Marvel en termes de scénar, mais bénéficie d'une belle direction artistique et d'un ton qui, pour le coup, colle assez avec ce qu'on était en droit d'attendre d'un film sur le quatuor le plus emblématique des comics, et qu'aucun des films précédents qui leur étaient consacrés n'arrivait à approcher (à part peut-être un peu le Corman, mais on reconnaîtra que c'est un cas particulier). Pas le film de l'année, mais un moment fun et coloré. On notera que prendre une actrice qui s'appelle Kirby pour faire le personnage le plus stanleesque de la bande ne manque pas d'ironie, mais elle fait bien le job, donc...  Fun et coloré, ce sont aussi des mots qui viennent à l'esprit en voyant le Superman , James Gunn ...

Romulus et Rémus sont dans un vaisseau

 Comme il y a des domaines sur lesquels je suis toujours un poil à la bourre, j'ai enfin vu Alien : Romulus . J'avais eu l'intention d'y aller en salle, mais pour des problèmes d'emploi du temps, ça ne s'était pas fait. Et de toute façon, vous le savez si vous me lisez depuis longtemps, j'avais signé l'avis de décès de la licence Alien il y a déjà quelques années. Bon, hier soir, après avoir passé quelques heures en recherches perso sur des sujets obscurs (le proto-canon paulinien de Marcion, ça vous parle ? Probablement pas), je me suis calé devant la télé, et en fouillant dans les menus des plateformes, je suis tombé sur Romulus et je me suis dit : allez. Y a quinze jours, en faisant la même démarche, j'étais tombé sur le documentaire de Werner Herzog sur Bokassa. Pas exactement le même délire. Je ne m'attendais pas à grand-chose. J'avais vu passer des critiques pas très sympa. Ceci dit, les bandes annonces m'avaient fait envie : décor...

Sur la route encore

 Longtemps que je n'avais pas rêvé d'un voyage linguistique. Ça m'arrive de temps en temps, je ne sais pas pourquoi. Là j'étais en Norvège, je me retrouve à devoir aller dans le nord du pays pour accompagner un groupe, je prends un ferry puis une sorte de car pour y aller. Une fois sur place, on se fait une forteresse de bois surplombant un fjord, c'est féérique et grandiose. Pour le retour, pas de car. On me propose un camion qui redescend par la Suède, j'accepte le deal. Je me retrouve à voyager à l'arrière d'abord puis, après la douane, je passe devant avec le conducteur qui parle un français bancal et son collègue co-pilote qui cause un anglais foireux. Bon baragouine en suivant des routes tortueuses entre des pins gigantesques. Y a des étapes dans des trucs paumés où on s'arrête pour manger, un début de bagarre qu'on calme en payant une bouffe à tout le monde. Des paysages chouettes. Je suis jamais arrivé à destination, le réveil a sonné, ma...

Dans la vallée, oho, de l'IA

 J'en avais déjà parlé ici , le contenu généré par IA (ou pour mieux dire, par LLM) envahit tout. Je bloque à vue des dizaines de chaînes par semaine pour ne pas polluer mes recommandations, mais il en pope tous les jours, avec du contenu de très basse qualité, fabriqué à la chaîne pour causer histoire ou science ou cinéma avec des textes assez nuls et des images collées au petit bonheur la chance, pour lequel je ne veux pas utiliser de bande passante ni perdre mon temps.   Ça me permet de faire un tri, d'avoir des vidéos d'assez bonne qualité. J'y tiens, depuis des années c'est ce qui remplace la télé pour moi. Le problème, c'est que tout le monde ne voit pas le problème. Plein de gens consomment ça parce que ça leur suffit, visiblement. Je suis lancé dans cette réflexion en prenant un train de banlieue ce matin. Un vieux regardait une vidéo de ce genre sans écouteurs (ça aussi, ça m'agace) et du coup, comme il était à deux places de moi, j'ai pu en ...

Coming out

C'est un énorme scandale que celui qui secoue la blogosphère. Amina, la blogueuse syrienne qui couvrait l'explosion de son pays était en fait un écossais de 40 ans un peu désœuvré. C'est un choc pour tout le monde. Un séisme numérique. Du coup, comme pour l'affaire DSK qui a fait ressurgir toutes les coucheries saumâtres des uns et des autres (et plus curieusement, des histoires d'emplois fictifs dans des universités, mais là, ce sont les étudiants et les contribuables qui se font baiser), nous risquons l'opération mains-propres sur le Web 2.0 que nous avons mis tant de sueur, de posts et de pixels à bâtir. Ça risque d'être horrible. Une sorte d'inquisition bloguesque. Affreux. Je sais que, pour ma part, je suis un être faible et lâche, et je n'y survivrai pas (d'ailleurs, ils repassent l'Aveu , avec Yves Montand, à la téloche, ces jours-ci, et je sais que c'est exprès pour me faire flipper. quelle bande de salauds, les directeurs des pro...