Accéder au contenu principal

Traversée du désert

Comme ce week-end, j'ai eu du monde à la maison, j'ai pas des masses bossé. Ça arrive. Tapé un chapitre d'un nouveau bouquin, relu une traduction, et c'est à peu près tout. Et puis, cet après-midi, j'ai pondu une notule sur Dune.




Opération Tempête du Désert

Dune, c'est quand quand même un truc sur lequel je reviens souvent, une saga que j'ai lue plusieurs fois. Et dès que sort un truc qui tourne autour, je vais au moins jeter un œil. Bon, pas forcément les séquelles lourdaudes et commerciales commises par le fils de l'auteur et son tâcheron favori, mais tout ce qui a été adaptations TV, filmiques ou jeu, j'ai au moins testé. Et puis c'est une saga qui m'a souvent inspiré dans mon propre travail. Et comme, justement, pour le boulot, il faut que je revienne dessus sous peu (pour un chapitre d'un bouquin en projet, vous affolez pas, ça sortira pas tout de suite), forcément je cogite et je reviens une fois encore sur le petit monde de Paul Atréides, des Harkonnen et consorts.

Et donc, je me suis fendu d'un petit article, tout petit, une note, pour Superpouvoir.com, forum de référence en matière de comic books et autres gâteries pop-culturelles sur lequel il m'arrive de commettre analyses au débotté et calembours foireux. Cet article est déjà le quatrième consacré à ce vaste sujet. Alors je me suis dit que je vous donnerai les liens ici même, si ça vous intéresse :

Première partie, dans laquelle j'expliquais ce qui m'avait gonflé d'emblée dans l'exploitation a posteriori du filon. Ça faisait quelques temps que je n'avais pas relu le truc, mais j'avais tenté la trilogie Avant Dune, je m'étais arrêté en route, j'avais fait quelques recherches pour voir jusqu'où les mecs étaient allés, et ça m'avait énervé.

Deuxième partie, où je donnais ma propre analyse de certains éléments de la série, entre autres son faux manichéisme, toujours en réaction aux réinterprétations foireuses du dynamique duo des continuateurs.

Troisième partie
, où j'explorais certains aspects paradoxaux de ce qui est devenu l'esthétique Dune.

Et la quatrième partie, celle d'aujourd'hui, dans laquelle je m'amuse d'un contresens courant à propos de Dune.

Voilà voilà. Si vous êtes fans de Dune, ou de SF en général, ça pourra peut-être vous intéresser. Sinon, vous risquez de voir ça comme du branlottage geekesque de concepts zarbis, ce en quoi vous n'auriez pas forcément tort non plus. Mais bon.


Et il faut dire que sans Dune, on n'aurait jamais eu droit à Sting en slip de l'espace,
ça aurait été dommage, quand même

Commentaires

Zaïtchick a dit…
J'ai arrêté Dune à l'Empereur Dieu... Au bout de 10 pages.
Déjà, Le Messie m'avait un peu gonflé (avec les Danseurs-Visages et tout ça...)
Le premier roman se suffisait à lui-même et baste.

Et le film de Lynch est chiant comme... un film de Lynch.
Odrade a dit…
Ouais et Coluche dans le rôle du Baron Harkonnen. Grmpf.
Vais aller voir ton article.


O.
Po(p)litiques a dit…
Ah, tiens, moi au contraire, je trouve que l'Empereur Dieu est indispensable à l'univers de Dune. C'est avec ce tome là que j'ai vraiment commencé à voir en cette série une œuvre à part. Il m'a sacrément marqué ce bouquin !
Alex Nikolavitch a dit…
l'Empereur Dieu est une grosse clé du cycle, un point de bascule, c'est là où Herbert casse les derniers jouets, d'ailleurs. Les restes de l'ordre ancien y sont balayés. Et on commence à prendre la mesure du sacrifice exigé pour sauver le monde d'une stagnation dangereuse, et pour échapper à la prescience.
El a dit…
Je n'ai lu que les trois premiers bouquins... Mais je suis complètement d'accord avec ton article ! Je n'ai jamais pensé que ce cycle était mystique (et je me souviens d'une chaude discussion à ce sujet avec un ami qui me soutenait le contraire), même si on peut y retrouver quelques codes de la tragédie faisant référence à la "destinée", mais qui n'est en fait que l'accomplissement de plans complexes et la réalisation des visions de la fameuse préscience... Qui n'ont rien de divin, en fin de compte.
Odrade a dit…
Zaïtchik : tatouraté.



O.

Posts les plus consultés de ce blog

Pourtant, que la montagne est belle

 Très vite fait, je signale en passant que je devrais passer demain, lundi, dans le Book Club de France Culture avec Christophe Thill. On y causera de l'édition du manuscrit des Montagnes Hallucinées chez les Saints Pères.   (Edit : ça demeure conditionnel, je suis là en remplacement de David Camus, au cas où son état ne lui permettrait pas d'assurer l'émission) Toujours fascinant de voir ce genre d'objet, surtout quand on connaît les pattes de mouches de Lovecraft (qui détestait cordialement taper à la machine). Mais, très souvent dans ce genre de cas, ce sont les ratures et les repentirs qui sont parlants : ils nous donnent accès aux processus de pensée d'un auteur. Bref, faut que je révise un peu. Fun fact, le texte a été publié à l'époque grâce à l'entregent de Julius Schwartz, qui était agent littéraire et qui a représenté les intérêts de Lovecraft pendant quelques mois. Ce même Julius Schwart qui, vingt ans plus tard, présidait en temps qu'éditeur

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

L'Empereur-Dieu de Dune saga l'autre

Hop, suite et fin des redifs à propos de Dune. Si jamais je me fends d'un "les hérétiques", ce sera de l'inédit. Le précédent épisode de notre grande série sur la série de Frank Herbert avait évoqué l'aspect manipulatoire de la narration dans  Dune , cette façon d'arriver à créer dans l'esprit du lecteur des motifs qui ne sont pas dans le texte initial. La manipulation est patente dans le domaine du mysticisme. Demandez à dix lecteurs de  Dune  si  Dune  est une série mystique, au moins neuf vous répondront "oui" sans ambage, considérant que ça va de soi. Il y a même des bonnes sœurs. C'est à s'y tromper, forcément. Et, un fois encore, le vieil Herbert (on oubliera charitablement le jeune Herbert et son sbire Kevin J. en personne) les aura roulés dans la farine. Dune  est une série dont l'aspect mystique est une illusion habile, un savant effet de manche. Certains personnages de la série sont mystiques. Certaines

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Le super-saiyan irlandais

Il y a déjà eu, je crois, des commentateurs pour rapprocher le début de la saga Dragonball d'un célèbre roman chinois, le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) source principale de la légende du roi des singes (ou du singe de pierre) (faudrait que les traducteurs du chinois se mettent d'accord, un de ces quatre). D'ailleurs, le héros des premiers Dragonball , Son Goku, tire son nom du singe présent dans le roman (en Jap, bien sûr, sinon c'est Sun Wu Kong) (et là, y aurait un parallèle à faire avec le « Roi Kong », mais c'est pas le propos du jour), et Toriyama, l'auteur du manga, ne s'est jamais caché de la référence (qu'il avait peut-être été piocher chez Tezuka, auteur en son temps d'une Légende de Songoku ).    Le roi des singes, encore en toute innocence. Mais l'histoire est connue : rapidement, le côté initiatique des aventures du jeune Son Goku disparaît, après l'apparition du premier dr

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Défense d'afficher

 J'ai jamais été tellement lecteur des Defenders de Marvel. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. J'aime bien une partie des personnages, au premier chef Hulk, dont je cause souvent ici, ou Doctor Strange, mais... mais ça s'est pas trouvé comme ça. On peut pas tout lire non plus. Et puis le concept, plus jeune, m'avait semblé assez fumeux. De fait, j'ai toujours plus apprécié les Fantastic Four ou les X-Men, la réunion des personnages ayant quelque chose de moins artificiel que des groupes fourre-tout comme les Avengers, la JLA ou surtout les Defenders.   Pourtant, divers potes lecteurs de comics m'avaient dit aimer le côté foutraque du titre, à sa grande époque.   Pourtant, ces derniers temps, je me suis aperçu que j'avais quelques trucs dans mes étagères, et puis j'ai pris un album plus récent, et je m'aperçois que tout ça se lit ou se relit sans déplaisir, que c'est quand même assez sympa et bourré d'idées.   Last Defenders , de J

Magic Steve

« Par les hordes hurlantes d'Hoggoth et les mille lunes de Munoporr ! » Et dans un déluge psychédélique d'effets lumineux, le Docteur Strange se débarrasse d'une meute de goules gargantuesques. Puis il rentre dans son sanctuaire de Greenwich Village et le fidèle Wong lui prépare un bon thé vert qui draine bien partout où il le faut, parce qu'il faut garder la forme, n'est-ce pas.   Mais si l'on interrogeait un spécialiste des arts magiques (au pif, Alan Moore, qui de surcroît ne s'est à ma connaissance jamais exprimé sur Doctor Strange , c'est bien, je peux lui faire dire à peu près ce que je veux, du coup), il risque de nous répondre avec un ricanement amusé et très légèrement narquois (en ce qui concerne Alan Moore et ce qu'il pense des mages fictifs, vous pourrez avec profit vous reporter à ses déclarations concernant Harry Potter , et au sort qu'il fait subir à Harry dans le dernier tome de Century ). Et il aurait d'ailleurs raison.