Accéder au contenu principal

C'est dans les vieilles soupes qu'on fait les meilleures lectures

C'est marrant, en ce moment, je me fais une cure de vieux bouquins, parfois en rééditions, parfois en exhumations de derrière mes étagères, ou en récupérations dans des bacs à vils prix. J'ai pourtant pas mal de trucs récents sur ma pile des "à lire", pile aux dimensions de plus en plus conséquentes, mais il y a des moments, comme ça. C'est une question d'humeur. Besoins de lectures à papa… Voire à grand-papa.

J'ai fait une cure de Mickey Spillane, par exemple. C'est pas fin, vous me direz. C'est pas ce qu'on lui demande non plus, je vous répondrai. Là, c'était En quatrième vitesse, le premier Mike Hammer. Où l'on voit que Frank Miller a une dette importante (il ne s'en est jamais caché) envers Spillane.

Ce ouiquainde, je suis en plein dans Seul contre la Légion, de Jack Williamson. Ça, c'est du bon vieux space opera pulpesque. C'est à peu près contemporain du cycle des Fulgur, de E.E. Doc Smith, pour situer. Bon, c'est quand même mieux écrit, à mon sens, et nettement plus astucieux, plus fin. Sans être ébouriffant de modernisme, ça a nettement mieux vieilli. J'avais adoré ce bouquin étant gamin, j'ai retrouvé un exemplaire de la vieille édition. Ça a été réédité il y a quelques temps, faudra que je me chope les autres épisodes de la série, vu que c'est le troisième tome de La Légion de l'Espace. Et que je n'ai jamais lu les précédents, qui du coup me font envie.

J'ai un peu picoré, ces derniers temps, dans Histoires de Cosmonautes, dans la vieille anthologie de la SF au LdP. Très plaisant.

J'ai aussi fait main basse sur les deux rééditions de Catherine L. Moore en Folio. Ce sont des trucs lus il y a perpète mais que, trop jeune à l'époque, incapable de les contextualiser, j'avais un peu moins apprécié. Mais quand on sait qu'ils ont été publiés dans Weird Tales aux côtés des Conan de Howard, d'un coup, on peut les apprécier pour ce qu'ils sont : du bon pulp d'aventure, un peu répétitif, pas fin, mais très jouissif. Notons que le recueil consacré à Jirel de Joiry présente une préface de Patrick Marcel, ce qui prouve qu'on file des préfaces à n'importe qui (pas taper, pas taper, aïeuh !). Non, en fait, les préfaces des deux recueils permettent de bien se remettre dans l'époque et de resituer le tout dans l'histoire du genre. Ce n'est pas inutile et c'est très instructif. Deux recueils sympas, pas à lire d'une traite, en tout cas, mais à picorer à petite fois, tranquillement.

J'avais aussi depuis perpète un exemplaire de La nef d'Ishtar, d'Abraham Merritt. De lui, j'avais lu Le Gouffre de la Lune, très proto lovecraftien, mais la nef était restée en carafe sur mes étagères. Oubli réparé tout dernièrement. Là, c'est moins lovecraftien, même si c'est une plongée dans l'abîme du temps, et surtout dans un ailleurs mythique où les dieux peuvent maudire les mortels. Après, c'est présenté comme une grande histoire d'amour, mais il faut avouer que le héros est un peu macho brutassier dans l'expression de ses sentiments.

Et sinon, grosse cure de vieux albums Lug des Quatre Fantastiques, du Lee et Kirby pur sucre. Ça fait du bien.

Commentaires

Odrade a dit…
Aaaah je savais bien que Catherine L. Moore, ça me disait quelque chose !
J'ai d'elle Shambleau. Que je relis régulièrement, fascinée par le titre. Et que je repose chaque fois déçue.

C'est fou comme un titre peut parfois attirer.


O.
Alex Nikolavitch a dit…
Shambleau, c'est ce qui correspond à peu près à l'actuel recueil Les Aventures de Northwest Smith. C'est en effet assez répétitif, et c'est un peu Conan avec un blouson en cuir et un pistoflingue à rayons thermiques, ou le grand-père de Han Solo (le papa étant le Morgan Chane de Les Loups des Etoiles d'Edmond Hamilton). Faut pas lire le recueil d'une traite, c'est tout. picorer, je disais. une histoire de temps en temps....
Anonyme a dit…
Avec la grosse croix noire que je viens d'inscrire dans mon calepin sous ton nom, tu es tout proche de la fin de la page. Tu sais ce que ça veut dire... >:-((
Zaïtchick a dit…
Y a des préfaciers qui sont chatouilleux et vindicatifs.
soyouz a dit…
Tiens, Niko, tu as changé les liens sur le côté droit de ton blog. C'est marrant, le meilleur prix pour Central Zéro, c'est 2 euros. Y en a qui sont sans gène quand même !
Alex Nikolavitch a dit…
j'ai changé certains liens de traductions. pour Central Zéro, c'est le calcul d'Amazon, j'ai rien changé. Simplement, vu que l'album n'est plus édité, que la série ne continue pas, etc... on conçoit que les stocks éventuels soient soldés.

après, si ça permet à quelqu'un de découvrir le bouquin, je me dis que c'est déjà ça.
Odrade a dit…
Maintenant que l'auto-édition se développe sur le net, ça ne te tente pas de faire la suite avec un jeune dessinateur qui-en-veut (yen a plein qui traînent) ?


O.
Alex Nikolavitch a dit…
c'est du boulot à mettre en place, pas forcément à ma portée.

Posts les plus consultés de ce blog

Medium

 Un truc que je fais de temps en temps, c'est de la médiation culturelle. Ce n'est pas mon métier, mais je connais suffisamment bien un certain nombre de sujets pour qu'on fasse appel à moi, parfois, pour accompagner des groupes scolaires dans des expos, des trucs comme ça. Là, on m'a appelé un peu à l'arrache pour accompagner une animation interactive sur les mangas, et notamment les mangas de sport, avec des groupes de centres de loisirs. Bon, c'est pas ma discipline de prédilection, j'ai révisé un peu vite fait. Le truc, c'est qu'on m'en a causé la semaine passée. La personne qui devait s'en charger était pas trop sur d'elle. La mairie du coin (dans une banlieue un poil sensible) voyait pas le truc bien s'emmancher, la patronne d'une asso où je donne des cours l'a su, a balancé mon nom, m'a prévenu... Et c'en était resté là. Je restais à dispo au cas où. On m'a rappelé ce matin "bon, on va avoir besoin de t...

Le grand livre des songes

 Encore un rêve où je passais voir un de mes éditeurs. Et bien sûr, celui que j'allais voir n'existe pas à l'état de veille, on sent dans la disposition des locaux, dans les gens présents, dans le type de bouquins un mix de six ou sept maisons avec lesquelles j'ai pu travailler à des titres divers (et même un peu d'une agence de presse où j'avais bossé du temps de ma jeunesse folle). Et, bien sûr, je ne repars pas sans que des gars bossant là-bas ne me filent une poignée de bouquins à emporter. Y avait des comics de Green Lantern, un roman, un truc sur Nightwing, un roman graphique à l'ambiance bizarre mettant en parallèle diverses guerres. Je repars, je m'aperçois que j'ai oublié de demander une nouveauté qui m'intéressait particulièrement, un autre roman graphique. Ça vient de fermer, mais la porte principale n'a pas encore été verrouillée. Je passe la tête, j'appelle. J'ai ma lourde pile de bouquins sous le bras. Clic. C'était ...

Beware the blob

La perversion alimentaire prend parfois des allures d'apostolat suicidaire. Que ce soit en termes de picole ou de bouffe, il m'arrive de taper dans le bizarre et de tenter des expériences qui tétaniseraient d'effroi une créature lovecraftienne. Comme on a les amis qu'on mérite, et que j'ai dû commettre des ignominies sans nom dans une vie antérieure, certain de mes amis, camarades et autres proches ont aussi leur bouffées culinaro-délirantes. C'est ainsi que certain libraire sévissant dans une grande enseigne vendant de la culture neuve et d'occasion dans le quartier étudiant de Paris m'a initié à toutes sortes de pickles qui arrachent la gueule et à des boissons polonaises que même les Polonaises évitent de prendre au petit déjeuner. C'est aussi ce douteux personnage (ou un ami commun exilé, je ne sais plus, il y a des traumas que l'esprit humain tente miséricordieusement de brouiller) qui m'avait fait découvrir la pâte à tartiner au spe...

The road to the War Zone

Il m'arrive parfois de mettre le nez sur la provenance gougueule de mes lecteurs : le système de ce blog me permet en effet de savoir quelles requêtes gougueule ont amené ici les gens qui ne me connaissaient pas (parce que les gens qui me connaissent ont depuis longtemps l'adresse de la War Zone, vous vous en doutez*). Et à chaque fois, je suis surpris, et souvent atterré. Que "Alex Nikolavitch" ou "War Zone" (mais parfois, visiblement, il s'agit de gens cherchant des infos sur la suite d'un jeu vidéo, je crois) ou Crusades caracolent en tête des requête, c'est un peu normal. Fulchibar aussi (si vous ne savez pas ce qu'est le fulchibar, ne vous en faites pas, nous non plus, mais c'est justement à ça que tient le concept) (et puis le fulchibar, ça ne s'explique pas. ça se vit). Les noms de personnalités évoquées dans ces pages servent aussi de point d'entrée, comme Vlad Drakul, Frédéric Lefebvre, Makhno, Tesla ou Crowley. C'est...

Tombent les renards en feu

Ça faisait des années que j'utilisais et que je défendais Firefox, ce navigateur internet qui est le très lointain héritier de l'antédiluvien Netscape. L'outil était puissant, rapide, efficace, des lieux devant l'immonde Explorer. Mais depuis les mises à jour de cet été, tout déconne. Gestion du Java complètement aléatoire, persistances d'affichage anormales, perte de la prise en compte de balises HTML pourtant classiques... Et à chaque nouvelle mise à jour, je me prends à espérer que ces problèmes seront réglés, et à chaque nouvelle mise à jour, c'est pire. Tout se passe comme si la Mozilla Corporation, éditeur du logiciel, était devenue Microsoft de la grande époque. Firefox 6.0 sur Mac, c'est un merdier total. Et la version 5, sortie deux mois plus tôt, déconnait déjà dans les grandes largeurs. J'envisage très sérieusement de passer à un autre navigateur. Je n'aime pas ça : j'ai mes habitudes, mes paramétrages, mes kilos de signets, et il v...

Trop de la Bal

 Bon, parmi les petits plaisirs angoumoisins, hormis les moments passés avec des amis et amies qu'on voit trop peu, hormis les bouteilles, hormis les expos d'originaux, il y a aussi fouiller dans les bacs. C'est ainsi que j'ai mis la main à vil prix sur un Savage Sword of Conan dans la collection Hachette. Je dois avoir dix ou douze de ces bouquins réimprimant au départ les aventures des années 70, publiées à l'époque en noir et blanc et en magazine, du célèbre Cimmérien de Robert E. Howard, souvent pris pour lire dans le train, quand j'en chopais un à la gare. Autant dire que ma collection est salement dépareillée. Mais comme ce sont à chaque fois des récits complets, ça n'a guère d'importance. En fait, c'est typiquement la série dans laquelle vous pouvez taper au pif sans trop de risque de déception.      Celui-ci, le n°5, je m'en voulais de l'avoir raté et je n'avais pas réussi à remettre la main dessus par la suite. Graphiquement y a...

L'éternel retour

 Bon, c'est l"heure de notre traditionnelle minute d'expression gueuledeboitesque de fin janvier début février. Mon ressenti (page de Marvano à l'expo SF) (c'est toujours un moment fort de voir les originaux de pages tellement frappantes qu'elles se sont gravées à vie dans votre tête) Jeudi : Je n'avais pas prévu d'arriver le jeudi, au départ. Après cinq mois de boulot ultra-intense, déjà à genoux avant même le festival, je me disais qu'une édition plus ramassée à mon niveau serait plus appropriée. Divers événements en amont m'amènent à avancer largement mon arrivée. Il y a une réunion de calage sur un projet qui doit se faire là-bas, plutôt en début de festival. Dont acte. Ça m'amène à prendre les billets un peu au dernier moment, de prendre les billets qui restent en fonction du tarif aussi, donc là j'ai un changement, ça cavale, et je suis en décalé, ça aura son importance. Quand j'avais commencé à préparer mon planning, j'ava...

Unions, ré-unions, il en restera toujours quelque chose si on s'y prend pas comme des chancres

 Bon, j'en ai jamais fait mystère, mais j'ai tendance à faire savoir autour de moi que la réunionite est un peu le cancer de notre société moderne. Je supporte pas les grandes tablées où, passé l'ordre du jour ça oscille entre le concours de bite et la branlette en rond, pour des résultats concerts qui seraient obtenus en règle générale avec un mail de dix lignes.   éviter la Cogip   Quoi ? Oui, je suis inapte au simagrées du monde de l'entreprise moderne, chacun de mes passages dans des grands groupes m'a convaincu que c'étaient des carnavals de... non, aucun mot utilisable en public ne me vient. Et mes passages aux conseils d'administrations d'associations n'ont pas été mieux. Le problème, ce n'est même pas la structure, qu'elle soit filiale d'un truc caquaranqué ou petit truc local tenu avec des bouts de ficelle. Et pourtant, des fois, faut bien en passer par là, j'en ai conscience. Voir les gens en vrai, se poser autour d'une ...

à Angoulème en dédicaces

Le festival d'Angoulème approche, c'est pour la fin du mois. Il faut commencer à s'organiser. Alors si vous avez un agenda,  notez donc ça : En plus de mes passages au stand des éditions La Cafetière, bulle New York, je serai en dédicaces sur l'espace Champ de Mars au stand du MOTIF. Vendredi 27 de 17 à 19 heures Samedi 28 de 14 à 16 heures Dimanche 29 de 12 à 14 heures Venez nombreux !

Space jesuit ecolo on the run !

Dans mon rêve de cette nuit, j'étais un Jésuite de l'espace chargé d'étudier l'écologie d'une planète nouvellement découverte. Sauf que des colons avaient accidentellement introduit des espèces terriennes et étaient en train de bousiller l'écosystème, du coup. Au camp de base numéro 4, je me souviens distinctement avoir expliqué à un cosmonaute "les charmes et les lapins se sont magnifiquement adaptés, hélas". Le tout dans un décor insolite et grandiose de forêt extraterrestre dont des morceaux commençaient de plus en plus à ressembler au bois de Meudon, me demandez pas pourquoi. Le truc, c'est qu'en me réveillant, il me semble que cette histoire de jésuite écolo n'est pas qu'une production enfiévrée de mon esprit malade. Il me semble avoir lu un roman de SF dans le genre. J'ai de bons souvenirs du Cas de Conscience de James Blish, du père Carmody créé par P.J. Farmer,et il y a des jésuites dans Hypérion de Dan Simmons. Je précis...