Accéder au contenu principal

Déficit d'image

Ce sont souvent les petits détails qui font le plus de dégats. Vous pouvez mettre bout à bout tous les spin doctors du monde, présenter hyper bien et tout, vous êtes à la merci du petit truc foireux, genre un lapsus entre inflation et fellation, par exemple. Ça peut faire très mal (bon, personnellement je préfère un baril de fellation à deux barils d'inflation. et je crois que le capitaine Barril dit pareil, et il s'y connaît, il en a avalé, des couleuvres). Bref.

L'image, donc, ça tient à peu de choses. Surtout de nos jours où la méthode pour faire de la politique est basée très largement sur la maîtrise de l'image.

Or, ce matin même, j'ai été témoin de la façon dont certains fonctionnaires assermentés, garants du respect de la loi, torpillent leur image sans même y faire attention. Alors ne nous méprenons pas. Je n'ai rien contre la Police de mon pays. Les policiers, c'est comme les Arabes ou les garagistes, il y en a des très bien. D'ailleurs, j'ai de très bons amis policiers, c'est dire. Et il m'est même arrivé de croiser un garagiste scrupuleusement honnête (le malheureux a été obligé de s'exiler à l'étranger, du coup). Bref. J'étais dans la rue. Il y avait un camion de travaux qui bloquait le trottoir, des travaux d'ailleurs destinés à rénover les locaux d'une administration départementale. Le camion bloquait le trottoir, mais il n'avait pas le choix. Pour faire fonctionner son bras mécanique, c'était ça, ou carrément bloquer la circulation (sur un axe sensible dont tout blocage génère dans les dix minutes un embouteillage sur trois kilomètres).

Arrive une voiture de la police municipale, qui se range devant le camion (bloquant elle aussi le trottoir, d'ailleurs) pour juger des raisons de ce dérangement, sans doute, et vérifier que toutes les autorisations requises avaient été demandées, j'imagine. Jusque là, pas de problème. Ces vaillants défenseurs de la loi et de l'ordre étaient dans leur rôle. Et par ailleurs, la conformation des lieux leur interdisait à eux aussi de se garer correctement.

Et donc, les trois occupants de la voiture en sont descendus. Et tous l'on fait en rajustant ostensiblement leur tonfa à la ceinture. C'est tout con, mais par ce seul geste pas très utile, ces deux hommes et cette femme en uniforme venaient de se montrer extrêmement agressifs. Je comprends tout à fait qu'il soit très difficile de s'assoir dans une petite voiture avec un de ces machins à la ceinture. Je comprends aussi que par principe, ces fonctionnaires municipaux soient tenus d'être équipés quand ils interviennent, quelle que soit la dangerosité supposée de l'intervention, parce qu'on ne sait jamais. Mais l'ensemble parfait avec lequel ils ont accompli le geste avait un côté extrêmement dérangeant, surtout alors qu'il s'agissait de contrôler des autorisations sur un chantier qui dure depuis des mois.

La notion de police de proximité, de police accessible, c'est là qu'elle achoppe : un type a l'air pas commode qui s'approche de moi en rajustant une arme à sa ceinture, il est dores et déjà en train de souligner le fait qu'il est armé. Et par principe, par réflexe, je me mets sur la défensive.

C'est peut-être un détail, mais c'est sur ce genre de détails que se perdent des batailles, d'image ou autres.

Commentaires

Alex Nikolavitch a dit…
Oui, aussi.

Mais pas que.
Odrade a dit…
C'est malin. La prochaine fois que je vois des flics descendre d'une voiture, je vais regarder s'ils ont LE geste.
Et si ça se trouve, je vais éclater de rire (oui je suis très démonstrative) et ils vont m'embarquer pour insulte à l'autorité.

Merci Niko.


O.
soyouz a dit…
Moi, ce genre d'attitude, ça me fait rire. ça me rappelle le sketch des Inconnus !
JayWicky a dit…
Odrade a bien résumé le truc : "LE" geste a quelque chose à la fois de sacralisant et, par là même, de parodique et risible. C'est tout ce qui rend l'anecdote que tu racontes complètement lamentable et effrayante : un personnage de film qui réajuste son tonfa au millimètre près, ça peut être coolissimme. Pensons à Robocop rengainant son colt comme un cow-boy ou Dirty Harry exhibant son calibre en gros plan pendant le générique de Magnum Force. Ça fait rêver (insérer fantasme homoérotique ici). Mais c'est parce que c'est un personnage de fiction. Il (Robocop, Harry) n'existe pas, il peut être un symbole de tout ce que vous voulez, de la lutte des contribuables contre la réforme de la retraite, de la SNCF contre les voleurs de rails, des Roms contre l'autre con machin bidule que j'ai oublié son nom, ce que vous voulez! C'est ce que les critiques français (hahaha) ont mis 30 ans à comprendre : les films de vigilantes et de super-héros, faut pas forcément les prendre au premier degré.

Ce qui est triste, c'est que ces flics qui font des effets de manche avec leurs tonfas ont probablement grandi avec la télé-réalité et ont probablement suivi des séminaires de gestion de leur image sponsorisés par Endemol. Et donc personne ne leur a jamais appris ce que c'était que le second degré, ni les métaphores, ni le poids énorme de la moindre variation d'attitude quand on fait partie des "forces de l'ordre" dans le monde *réel*. On leur a juste appris : "quand vous savez pas où vous mettez les pieds (et vous ne le saurez jamais), faites peur".

... Oh je sais même pas de quoi je parle, je comprends même pas comment on peut avoir envie de devenir flic. C'est comme de vouloir être Pion toute sa vie, sauf si on a comme but de devenir Ripou, ça encore je peux comprendre.
El a dit…
Au risque de passer pour un gros con-servateur, je répondrai : Oh, ça va hein !
Il ne s'agit pas d'un groupe de flics qui tabasse un mec dans la rue... Non, voici toute l'histoire :
Dérangé par un geste fortuit et probablement innocent qui ne lui est pas adressé, un citoyen exprime son inquiétude vis-à-vis des forces de l'ordre en un billet qui condamne les policiers pour la mauvaise image qu'ils donnent... Je rêve !
Ne faisons pas une montagne d'une taupinière...
S'ils l'ont tous fait, c'est qu'il y avait une raison; peut-être que ça les gênait, que le holster n'est pas spécialement bien ajusté et adapté aux voitures de police... Peut-être aussi que c'est, comme on l'a dit, un geste "culturel" qui représente l'autorité. Peut-être aussi les deux. Je vois qu'il y en a pas mal qui sont de parti pris pour la deuxième explication plutôt que pour la première ou la troisième.
Dans tous les cas, c'est loin d'être grave.
La vraie question : Vous auriez fait quoi, vous, en sortant de la voiture ?
Allez, répondez honnêtement. Vous êtes un policier en uniforme qui sort d'une voiture exigüe, vous devez absolument porter une arme (pas seulement parce que c'est la loi, mais juste au cas où) alors vous avez choisi l'une des moins létales autorisées par le code des communes (une arme de catégorie 6, la même que les bombes au poivre). Vous en avez marre de ce boulot où tout le monde ne voit que l'uniforme plutôt que vous et où personne n'est jamais content de vous voir... Mais il faut bien que quelqu'un fasse ce putain de job. Vous vous trimballez votre matraque depuis pas mal de temps déjà dans la bagnole, et, quand vous sortez pour évaluer la situation, comme tout un chacun en sortant d'une voiture, vous remontez un peu votre froc.
(suite au prochain commentaire)
El a dit…
(suite du précédent commentaire)
Est-ce que vous vous prenez pour un cow-boy pour autant ? Est-ce un geste répété ou artificiel ? Est-ce pour se rassurer ou impressionner les autres ? Honnêtement, pour avoir côtoyé un ou deux flics, je ne pense pas. Ou alors inconsciemment, au énième degré. Les flics qui jouent les kékés durent moins longtemps que les autres, même s'il y en a toujours. Est-ce que vous vous prenez au sérieux ? Oui, parce que vous êtes formé à ça, aussi, et c'est tant mieux.
Doit-on empêcher les flics de porter les armes ? Evidemment que non !
Doit-on leur demander, au nom de l'image restaurée des services de police, de contrôler le moindre geste inconscient ?
Ben non, comme si on le pouvait !
Quelle est la solution à ce "douloureux problème" ? Apparemment il n'y en a pas.
Est-ce qu'il y a seulement un problème ? Avec tout le respect que je te dois, Niko, et à tes lecteurs, je trouve que le problème n'est pas dans la police et son image, il est dans la tête. Un geste vous rappelle un film, et vous croyez que les policiers se prennent pour l'inspecteur Harry...
Ouais. Ben ça ne vaut pas grand chose comme raisonnement. Le problème, alors, n'est pas chez les policiers, mais chez ceux qui associent certaines images, certains comportements supposés, à des gestes qui pourraient très bien avoir d'autres raisons.
Un autre que vous eut vu autre chose dans ce geste, ou même rien.
Est-ce grave pour autant ? Non. Les citoyens ont le droit de dire ce qu'ils veulent, et de dénigrer les forces de l'ordre quand il leur semble qu'elles exagèrent, naturellement, tant qu'il ne s'agit pas d'une "insulte à agent".
C'est juste que là, c'est un peu charrier, je trouve.
La police a toujours eu cette image là, du reste. Respectée, certes, mais surtout crainte. Elle est aussi diablement nécessaire, même si on peut discuter des prorités de ceux qui dirigent cet outil de la République dans des directions pour le moins douteuses.
Il est là, le vrai problème de la police.
A part ça, tout n'est pas parfait, il y a encore du chemin à faire, mais globalement les policiers d'aujourd'hui ont un comportement éminemment respectueux comparé aux policiers d'il y a vingt ans, notamment envers les minorités.
Alex Nikolavitch a dit…
Sauf qu'on vit à une époque où l'image est tout. Une époque où l'image a été érigée en système de gouvernement. Où la gestuelle est disséquée par tous les bouts, entre les spin doctors divers et les DRH accros à la PNL. On vit à une époque où le geste n'est plus innocent.

Alors oui, le geste qui m'a gêné était probablement un geste de confort. il n'empêche qu'en ces temps de diatribe sécuritaire, je serais le travailleur immigré qui a garé son camion du mieux qu'il pouvait, mais qui sait bien que c'est quand même pas d'une façon orthodoxe, je vois débarqué trois flics qui avant toute tentative de communication, rajustent une arme, je suis pas certain que je me sente super rassuré, c'est tout. Le geste, même innocent, avait un côté agressif à le voir.

Posts les plus consultés de ce blog

Et ça va causer dans le poste encore

 Bon, ça faisait plusieurs fois qu'on me conseillait de me rapprocher de Radionorine, la petite web-radio associative dont les locaux sont à quelque chose comme **vérifie sur gogolemap** 500 mètres de la Casa Niko. Je connaissais de vue une partie de l'équipe, un pote à moi faisait une émission chez eux en son temps, un autre vient d'en lancer une, et voilà que j'ai un atelier d'écriture qui se déroule... un étage en-dessous. Bref, l'autre jour, ils m'ont invité pour que je cause de mon travail et de cet atelier. Et en préparant l'interview, on a causé hors antenne, forcément. Et donc, je peux annoncer ici qu'il y aura désormais une émission mensuelle, le Legendarium ,  où je causerai d'imaginaire littéraire (et sans doute pas que). La première sera consacrée à Robert E. Howard et Conan, le jeudi 27 novembre à 19h, la deuxième peut-être à Beowulf le jeudi 11 décembre (on essaiera de se coller le deuxième jeudi du mois autant que possible). C...

Brumes du passé

Pour diverses raisons, notamment des textes sur lesquels je travaille et qui sont très différents les uns des autres, je remets le nez dans les ancienne mythologies slaves. J'en ai déjà parlé à propos de Tchernobog , c'est un abominable foutoir, une source infinie de frustration, plus encore que l'étude des mythes celtes ou germains. En Scandinavie, Islande, Irlande et ailleurs, on a su préserver des récits, des textes, parfois des fragments énigmatiques, qui nous éclairent un tout petit peu. Pour les Slaves, on est face à un champ de ruines (je ne vais pas dire que c'est traditionnel dans ces pays-là, mais bon, un peu quand même). Même les comparatistes s'y cassent les dents. Comment interpréter Perun ? De prime abord, c'est le cousin très proche de Thor/Donar et de Taranis. Est-il en fait le descendant d'une divinité primordiale vénérée à l'âge du bronze ? Possible. Mais les mondes slaves, germains et celtes n'ont jamais été des boîtes étanches. Le...

Le slip en peau de bête

On sait bien qu’en vrai, le barbare de bande dessinées n’a jamais existé, que ceux qui sont entrés dans l’histoire à la fin de l’Antiquité Tardive étaient romanisés jusqu’aux oreilles, et que la notion de barbare, quoiqu’il en soit, n’a rien à voir avec la brutalité ou les fourrures, mais avec le fait de parler une langue étrangère. Pour les grecs, le barbare, c’est celui qui s’exprime par borborygmes.  Et chez eux, d’ailleurs, le barbare d’anthologie, c’est le Perse. Et n’en déplaise à Frank Miller et Zack Snyder, ce qui les choque le plus, c’est le port du pantalon pour aller combattre, comme nous le rappelle Hérodote : « Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger l'ennemi à la course, les premiers aussi à ne pas trembler d’effroi à la vue du costume mède ». Et quand on fait le tour des autres peuplades antiques, dès qu’on s’éloigne de la Méditerranée, les barbares se baladent souvent en falzar. Gaulois, germains, huns, tous portent des braies. Ou alo...

Coup double

 Ainsi donc, je reviens dans les librairies le mois prochain avec deux textes.   Le premier est "Vortace", dans le cadre de l'anthologie Les Demeures terribles , chez Askabak, nouvel éditeur monté par mes vieux camarades Melchior Ascaride (dont vous reconnaissez dans doute la patte sur la couverture) et Meredith Debaque. L'idée est ici de renouveler le trope de la maison hantée. Mon pitch :   "Les fans d'urbex ne sont jamais ressortis de cette maison abandonnée. Elle n'est pourtant pas si grande. Mais pourrait-elle être hantée par... un simple trou dans le mur ?" Le deuxième, j'en ai déjà parlé, c'est "Doom Niggurath", qui sortira dans l'anthologie Pixels Hallucinés, première collaboration entre L'Association Miskatonic et les éditions Actu-SF (nouvelles).  Le pitch :  "Lorsque Pea-B tente un speed-run en live d'un "mod" qui circule sur internet, il ignore encore qu'il va déchainer les passions, un ef...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...

En repassant loin du Mitan

 Bilan de la semaine : outre un peu de traduction, j'ai écrit  - 20000 signes d'un prochain roman - 20000 signes de bonus sur le prochain Chimères de Vénus (d'Alain Ayrolles et Etienne Jung - 30000 signes d'articles pour Geek Magazine    Du coup je vous mets ci-dessous un bout de ce que j'ai fait sur ce roman (dans l'univers du Mitan, même si je n'ai plus d'éditeur pour ça à ce stade, mais je suis buté). Pour la petite histoire, la première scène du bouquin sera tirée, poursuivant la tradition instaurée avec Les canaux du Mitan, d'un rêve que je j'ai fait. Le voici (même si dans la version du roman, il n'y aura pas de biplans) . On n'est pas autour de la plaine, cette fois-ci, je commence à explorer le vieux continent :   Courbé, il s’approcha du fond. À hauteur de sa poitrine, une niche était obstruée par une grosse pierre oblongue qu’il dégagea du bout des doigts, puis fit pivoter sur elle-même, dévoilant des visages entremêlés. Une fo...

Ça va s'arranger, Monsieur Milan !

Hop, encore un petit article sauvé du naufrage de superpouvoir. J'ai hésité à le poster sur la nouvelle version du site, et puis finalement je le rapatrie ici, comme ça ne parle pas vraiment de comics. Petit tour de table pour débuter la négo La provocation a toujours été consubstantielle de l'activité artistique. à quoi ça tient, mystère. Peut-être au fait que l'artiste, par nature, est un peu en marge du corps social et a donc la distance nécessaire pour l'interroger. Mais "provocation", le mot semble faible pour qualifier les outrances de Laibach. travailleurs de tous les pays... Pour ceux qui ne connaissent pas, Laibach, c'est un peu l'ancêtre sous amphètes de Rammstein. D'ailleurs, un des membres de Laibach le disait : "ouais, c'est bien, ce qu'ils font, Rammstein. Ils rendent notre style de musique accessible aux kids, c'est important." Je paraphrase. Mais donc, provocation. C'est un mot qu...

Send in the clowns

Encore un vieux texte : We need you to laugh, punk Y'avait un cirque, l'autre week-end, qui passait en ville. Du coup, on a eu droit aux camionnettes à hauts-parleurs qui tournaient en ville en annonçant le spectacle, la ménagerie et tout ça, et surtout aux affiches placardées partout. Et pour annoncer le cirque, quoi de plus classique qu'un portrait de clown, un bel Auguste au chapeau ridicule et au sourire énorme ? Démultiplié sur tous les murs de la ville, ce visage devient presque inquiétant. Un sourire outrancier, un regard masqué sous le maquillage, une image que la répétition rend mécanique. Ce sourire faux, démultiplié par le maquillage, voire ce cri toutes dents dehors, que le maquillage transforme en sourire, c'est la négation de la notion même de sourire. Le sourire, c'est une manière de communiquer, de faire passer quelque chose de sincère, sans masque. Un faux sourire, a fortiori un faux sourire maquillé et imprimé, fracasse cet aspect encor...

De géants guerriers celtes

Avec la fin des Moutons, je m'aperçois que certains textes publiés en anthologies deviennent indisponibles. J'aimais bien celui-ci, que j'ai sérieusement galéré à écrire à l'époque. Le sujet, c'est notre vision de l'héroïsme à l'aune de l'histoire de Cúchulainn, le "chien du forgeron". J'avais par ailleurs parlé du personnage ici, à l'occasion du roman que Camille Leboulanger avait consacré au personnage . C'est une lecture hautement recommandable.     Cúchulainn, modèle de héros ? Guerrier mythique ayant vécu, selon la légende, aux premiers temps de l’Empire Romain et du Christianisme, mais aux franges du monde connu de l’époque, Cúchulainn a, à nos yeux, quelque chose de profondément exotique. En effet, le « Chien du forgeron » ne semble ni lancé dans une quête initiatique, ni porteur des valeurs que nous associons désormais à l’héroïsme. Et pourtant, sa nature de grand héros épique demeure indiscutable, ou en tout cas...

Le super-saiyan irlandais

Il y a déjà eu, je crois, des commentateurs pour rapprocher le début de la saga Dragonball d'un célèbre roman chinois, le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) source principale de la légende du roi des singes (ou du singe de pierre) (faudrait que les traducteurs du chinois se mettent d'accord, un de ces quatre). D'ailleurs, le héros des premiers Dragonball , Son Goku, tire son nom du singe présent dans le roman (en Jap, bien sûr, sinon c'est Sun Wu Kong) (et là, y aurait un parallèle à faire avec le « Roi Kong », mais c'est pas le propos du jour), et Toriyama, l'auteur du manga, ne s'est jamais caché de la référence (qu'il avait peut-être été piocher chez Tezuka, auteur en son temps d'une Légende de Songoku ).    Le roi des singes, encore en toute innocence. Mais l'histoire est connue : rapidement, le côté initiatique des aventures du jeune Son Goku disparaît, après l'apparition du premier dr...