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Articles

Affichage des articles du août, 2017

HPL 2018

Bon, il en a été question ici ou là depuis le début de l'année, mais je peux en parler désormais plus en détail. Mon prochaine album de BD sera une biographie de H.P. Lovecraft. J'en assure le scénario, avec au dessins Gervasio et Carlos Aon, deux dessinateurs argentins qui ont fait du super boulot. Ce sera publié en février prochain chez 21g , dans la collection Destins d'Histoire (j'ai deux autres projets chez eux, un qui devrait sortir en juin prochain et un autre un peu plus tard, à propos d'autres icônes de la culture du XXe siècle, et mon vieux camarade Laurent Queyssi leur prépare un Philip K. Dick. Et, bien entendu, l'album devrait être en avant-première à Angoulème.

Déesse 19 quater (je crois)

Toujours sur ces histoires de mythes féminins, ça vaut peut-être le coup aussi de revenir sur les structurations du bidule. Tout était parti des discussions autour de Campbell et de la valeur essentiellement masculine de son "monomythe". Appliquer le monomythe campbellien à un personnage, c'est le faire passer à l'âge d'homme. Grosso modo et en simplifiant. Quand on regarde les représentations de la déesse triple, on a souvent une vision cyclique de la femme : la jeune fille, la mère puis la vieille sage femme regroupées en un tout unique et cohérent. Les mécaniques de ce type appliquées au genre masculin sont par contre binaires : on a le jeune homme et le vieux sage, mais l'homme fait se retrouve seul. C'est la mécanique, en termes campbelliens, de la perte du mentor qui est un des jalons du passage à l'âge adulte. Chez la femme, la solitude ne fait pas partie de l'équation, chacun des rôles se définit dans son rapport avec les deux autres.

Swagnarok

Je viens de boucler un dossier Thor : Ragnarok pour un magazine, et comme j'ai largement débordé de la place qui m'était impartie (d'autant qu'il y avait une grosse interview d'un des concepts artists du film, interview copinage pur, quand vous verrez de qui il s'agit), et j'ai du sortir les ciseaux et ratiboiser à mort. Ce que je poste ici n'est donc pas vraiment un article, juste un encadré accompagnant d'autres trucs (sur la définition du Ragnarok, sur la déesse Hela et sur les films de gladiateurs) Résultat, y a tout un bout de truc que j'ai fait sauter d'un bloc (on peut réduire un texte trop long en chassant l'adverbe et la virgule, mais y a toujours un moment où il faut être un peu plus hardcore) et comme je dis toujours que c'est pas bien de jeter, je me suis dit que j'allais vous en faire profiter. Parce que c'est trop la classe de jouer les journalistes maintenant que c'est devenu une profession encore plus m

Come as I am (ou : Conan as you are)

Vous vous souvenez sans doute de l'histoire de ce jeune homme qui, après le suicide de Kurt Cobain au fusil de chasse, avait voulu imiter son idole, s'était loupé et avait fini avec une tronche façon puzzle. Les lecteurs de comics en connaissent un avatar, puisque Garth Ennis et Steve Dillon s'en étaient inspirés pour créer le personnage de Arseface (Tronchedecul, dans la vieille VF, et je sais pas ce que c'est maintenant)(Nénesse, si t'es dans le coin…). Arseface finit d'ailleurs par devenir une rockstar à son tour, et par générer ses propres fans extrêmes et tout un tas de polémiques. Le personnage a un avatar télévisuel depuis l'an passé, joué par Ian Coletti. Mais il est décorrélé de Cobain et, globalement, du rock, et donc il ne nous intéressera pas ici. On peut mettre ce genre de réactions un peu extrêmes sur le compte de l'éthos rock n'roll qui a toujours été un peu propice à ça. Je ne sais pas s'il y a une stat des rockers morts s

Po-pôle

J'ai déjà parlé ici même de certaines caractéristiques géographiques persistantes de mes rêves. Certains lieux imaginaires reviennent souvent, et d'autres qui ne sont que des assemblages baroques et des variations de plusieurs lieux réels reviennent toujours dans la même configuration. Il y a un Paris de mon monde intérieur qui a des propres quartiers, qui ressemblent un peu aux vrais tout en ayant leurs propres caractéristiques (les canaux de Saint Michel, par exemple, sans contrepartie à l'état de veille, ou celle île surélevée pas loin du Champ de Mars devant laquelle je passe souvent (mais sans remettre les pieds dans le restaurant depuis un incident absurde *). Il y a des vallées de montagne qui sont toujours les mêmes, un petit bout de côte mixant des morceaux de Bretagne et de Croatie toujours dans le même ordre. Un quartier de New York complètement défini, et complètement imaginaire. Et puis, il y a le Pôle Sud. Jamais le Pôle Nord, mais de temps en temps le Pôle

Nouvelle formule

ah, voilà une info que j'avais pris au vol à la radio, mais sans en avoir tous les morceaux, et que j'ai pu creuser via la presse écrite. Des patients se plaignent de soucis avec la nouvelle formule d'un produit qui s'appelle Levothyrox, et une partie du corps médical pige pas, sachant que seuls les excipients (les produits qu'on ajoute au principe actif pour pouvoir en faire un comprimé) ont changé. Moi, de mon côté, je suis pas totalement surpris du truc. Alors, quelques explications, qui valent ce qu'elles valent, parce que ça fait quand même un paquet d'années maintenant que je n'ai plus enfilé la blouse blanche. Le Levothyrox, c'est un médicament conçu pour compenser des problèmes de production de l'hormone thyroïdienne, qui commande plein plein de trucs dans le métabolisme*. Autant dire que c'est puissant. Et c'est bien pour ça que c'est dosé à minima. le "µg" ça signifie "microgramme",  donc dans un

Trump card

Même si je n'avais pas un accès très ouvert aux infos du fond de ma cambrousse (le journal de TF1 ne compte pas, et I-Télé… pardon, Bollo-truc-pour-vieux non plus. Et BFM (je crois que c'était sur BFM) où un débile parlait de "l'impossibilité d'empêcher le risque zéro", n'en parlons même pas.) j'ai quand même tenté de suivre les évènements du monde, ne serait-ce que de loin. Donc, le drame de Barcelone mais surtout cette crise internationale qu'on nous a vendu comme la guerre nucléaire à venir, la crise des missiles de Cuba de notre temps. Revoyons les faits : King Jong Trois a sorti une grosse rodomontade, ça lui a encore pris comme une envie de pisser. Mais les derniers essais balistiques de la Corée du Nord semblent démontrer qu'il a désormais, à peu près, les capacités de suivre ses provocations par des actes. Pour peu que ses missiles parviennent à échapper aux contremesures modernes, ceci dit. Et je suis le premier à admettre que c'

22, v'là les livres

Tiens, le 22 août, c'est le " Ray's Day ", hommage à Ray Bradbury, dont c'est l'anniversaire de la disparition, et que de bonnes âmes ont décidé de consacrer à la lecturen ce qui est une bonne idée : Fahrenheit 451 nous semblait farfelu, mais dernièrement, en Californie, des fachos ont tenté d'organiser un autodafé, et la censure du livre se fait plus insidieuse par ailleurs. Et l'idée, c'est la gratuité de la lecture. Donc je me suis dit que j'allais mettre une nouvelle en ligne. Ce n'est pas un inédit (mais j'en ai quelques uns dans mes tiroirs, peut-être que je les mettrai aussi en ligne à l'avenir, si vous êtes assez nombreux à les demander), ni une nouveauté (il date d'une petite quinzaine d'années) et il est court (sur un blog, c'est quand même plus pratique). Voilà voilà, Happy Ray's Day à tous ! Réveil Alex Nikolavitch Première publication dans Fantask 1, éditions Semic J’essaie de bouger.

Reading a la playa, oh-oho-oh oh

Bon, c'était la saison, et j'en ai profité pour partir un peu à la cambrousse me reposer. Ce qui signifie globalement qu'au lieu de bosser sur des articles, des interviews ou des traductions, j'ai avancé tranquillement sur mon prochain bouquin. Et que je me suis empiffré de bonnes choses solides et liquides, que je suis allé un peu apprendre à la petite des techniques ninja pour les châteaux de sable, et et que j'ai rattrapé du retard de lecture. J'ai lu deux Disque Monde que je n'avais pas encore lus (il en reste quelques uns), j'ai relu American Gods dans la foulée de mon visionnage de la série télé (pour découvrir qu'elle s'écartait en fait assez vite du bouquin, plus que dans mon souvenir) et cette relecture s'est faire en VO et dans l'édition augmentée des dix ans (je me fous encore des baffes pour le coup de Wednesday dans l'île de Peter , mais d'un autre côté, je ne vois pas comment j'aurais pu actualiser Wendy sans

Sourcier

Ça n'a pas traîné, hein ? Quelques jours à rebosser sur mon prochain bouquin, et me voilà reparti en mode gravement obsessionnel. J'en suis à corriger une séquence parce que j'ai découvert que non seulement, l'endroit où je situais une scène était plus boisé à l'époque que je ne le dis, mais ne présente pas la géologie que je sous-entends (ce qui est génial, c'est que comme je n'utilise que les noms de bled d'époque, 95%, voire 98% des lecteurs ne repéreront pas ce genre de trucs). Autre truc rigolo, aller chercher les chroniques les plus proches de l'époque, même si elles sont succinctes, même si elles sont lacunaires, pour essayer d'étoffer la chronologie de mon récit. Et m'apercevoir que les braves moines qui les compilaient n'avaient qu'une idée très vague de ce qu'était une date précise ni à partir de quoi la calculer. Du coup, à force de m'arracher les cheveux en croyant que j'étais à côté de la plaque depuis

Moi mon colon, celle que je préfère…

Je sais pas trop pourquoi ni comment mon train de pensées est tombé sur cette question-là. J'étais plongé dans un état de stupeur post prandiale, vautré sur le canapé, un énorme gobelet de café à la main (le huitième de la journée, je crois, mais je ne suis pas sûr, quand on aime, on ne compte pas, tout ça) quand une idée s'est cristallisée dans ma tête. Ou plutôt une sorte de question. L'histoire du monde a connu une belle brochette de génies militaires qui ont su profiter du terrain et des événements pour mettre des piles aux voisins et se forger une réputation d'invincibilité. Cette réputation, par la suite, durait jusqu'à ce que le stratège génial finisse par casser sa pipe (il était parfois aidé à passer la main, ça a été le cas de Jules César, par exemple) ou qu'un ennemi un peu moins tocard ou un peu plus chanceux que les autres finisse par prouver que cette invincibilité n'était qu'une légende (c'est ce qu'a fait Wellington à Napoléon.

All work and no play et tout ce genre de choses

Le problème des torpeurs estivales, c'est, comme je le disais dernièrement, qu'elles sont fourbes. Tout en ayant l'impression de ne pas foutre grand-chose, je m'aperçois qu'en fait j'ai abattu pas mal de trucs depuis quinze jours. Et là où c'est doublement fourbe, c'est qu'avec tout ça, je me suis aperçu hier, avec horreur, que je n'avais pas avancé sur mon prochain bouquin pendant ces quinze jours. C'est très mauvais, ça. La théorie veut qu'il faille bosser au moins dix minutes par jour sur ce genre de projet, si l'on ne veut pas perdre le fil ni laisser la vapeur sortir de la machine. Alors sur ces quinze jours, j'ai continué à me documenter et à alimenter (deux fois) un fichier de notes, mais je n'avais pas tapé une ligne sur le bouquin lui-même. Alors dans mon cas, où mon boulot de base (traductions et articles divers) me cale quand même un gros paquet d'heures par jour devant l'écran, il est difficile de réussir

Bon, on va arrêter avec les titres d'articles détournant ceux de Dune

Si vous traînez régulièrement vos bottes sur ces colonnes, vous devez avoir noté que la saga Dune (de Frank Herbert, méfiez-vous des imitations) tient une place éminente dans les étagères où se rangent mes obsessions. C'est un cycle de SF que je relis de temps à autres et sur lequel ma réflexion revient souvent. Les récentes discussions, ici même ou en conférence, concernant le "schéma de Campbell" et son ubiquité perçue ne pouvaient que se télescoper avec cette obsessions. Et donc, quelques notes sur le voyage héroïque dans Dune . Si l'on s'en tient au premier roman de la série, l'utilisation d'un schéma campbellien (ou en tout cas sa conformité au dit schéma) ne fait aucun doute. Paul Atreides, jeune homme content de voyager, se retrouve pris dans un réseau de jeux de pouvoirs et perd tout : sa famille, ses amis, son titre de duc, l'accès à l'univers extérieur. Le voilà forcé de repartir de zéro, dans un environnement qu'il ne co

La résistible ascension d'Arturo Pendragon

J'ai chopé dernièrement un bouquin qui m'avait été conseillé… je ne sais plus par qui. j'avais dû relever la ref dans un article que j'ai lu, ou sur un podcast d'historiens, ou dans une bibliographie. Aucune importance. J'ai chopé le bouquin, Arthuriana par Thomas Green. C'est une compilation d'articles autour du Roi Arthur et surtout de la problématique des sources arthuriennes. Sujet qu'on a déjà évoqué au moins deux fois dans ces colonnes depuis le début de l'année. Là, c'est de l'historiographie. J'ai commencé à le lire hier, en prenant un train, et c'est une baffe. Mais une majeure. Modèle Guillaume de Nogaret, si vous situez un peu. Bref. D'entrée de jeu, en moins de quarante page, le mec pose une pétition de principe redoutable : pour s'interroger sur l'Arthur historique, il ne faut pas partir des sources "historiques" (notamment l'Historia Brittonum) et remonter en arrière pour voir s'il y a