Accéder au contenu principal

Ils nous doivent plus que la lumière, là...

Alors, il parait que l'électricité va encore augmenter. C'est marrant, mais j'en était resté dans l'idée que l'ouverture du marché devait bénéficier au consommateur. Une hausse des prix ne me semble pas tellement être un bénéfice pour le consommateur, mais je dois avoir mauvais esprit. Ou je dois comprendre de travers la notion de bénéfice. Ou alors c'est un nouvel avatar de la novlangue, c'est possible aussi, vu qu'elle a l'air d'être devenue langue officielle, ces derniers temps. Un peu comme quand mamie Roselyne invoque le "principe de réalité" pour dépenser des fortunes à combattre des épidémies imaginaires. Bref. La douloureuse va le devenir plus encore. Rien de nouveau sous le soleil, en somme. Sauf que le soleil éclaire gratuitement, lui.

Ce qui est amusant, c'est que c'est justement ce bon vieil astre du jour qui est présenté comme le grand responsable de l'augmentation. Il n'en demandait pas tant, j'imagine, et ça doit sérieusement lui en boucher un coin. De fait, depuis quelques années, on a poussé les consommateurs à s'équiper de panneaux solaires sur leur maison. Des panneaux qui produisent une électricité gratuite, c'est quand même formidable. Et pour les pousser à l'achat des fameux panneaux (et c'est pas donné, ces machins), plein de dispositifs de type niche fiscales ont été inventés, dans lesquels se sont engouffrés tout une ribambelle d'installateur véreux (j'ai encore eu deux fois du démarchage téléphonique pour ce genre de produits, ce mois-ci, et j'ai un principe simple : si quelqu'un se croit obligé de me téléphoner pour me vendre sa soupe alors que si j'avais envie de ce genre de matériel, ce ne sont pas les boutiques qui ont pignon sur rue qui manquent, c'est forcément une escroquerie quelque part). Le plus beau de l'affaire, c'est que le consommateur qui se fait installer le panneau n'en bénéficie même pas directement : le courant ainsi généré n'est pas pour lui, il est réinjecté dans le réseau, revendu aux opérateurs électriques. S'il veut du courant, le propriétaire du toit doit en racheter. Ou comment faire de l'électricité avec une usine à gaz. Or, un des effets du système, c'est que cette énergie gratuite est revendue aux opérateurs au-dessus du prix du marché, pour inciter les gens à s'équiper. Et comme tout le monde s'est équipé pour en profiter, ça commence à coûter très cher. Et donc, pour compenser, le tarif de l'électricité doit augmenter.

C'est magique. Une source d'énergie gratuite (le soleil), devient le prétexte d'un surcoût pour celui qui la consomme. C'est du bonneteau grand style ou je ne m'y connait pas.

Continuez à stocker le riz, le sucre, le gasoil et la farine, ça devient urgent. Quant aux bananes, c'est quand même surprenant que notre beau pays n'en soit pas le premier exportateur mondial.

Commentaires

Odrade a dit…
"Le plus beau de l'affaire, c'est que le consommateur qui se fait installer le panneau n'en bénéficie même pas directement : le courant ainsi généré n'est pas pour lui, il est réinjecté dans le réseau, revendu aux opérateurs électriques. S'il veut du courant, le propriétaire du toit doit en racheter."

Excusez-moi, Monsieur Niko... mais vous êtes pas un peu zinzins, en France ?
Ou alors tu n'as peut-être pas tout à fait exactement compris en détail ?

Parce que ici en Suisse, les gens qui ont des cellules sur le toit (ou une installation de récup de méthane, ou une éolienne, etc) utilisent leur propre énergie produite. Ils *peuvent* revendre leur énergie en trop au réseau, ça, c'est vrai. Mais je n'ai jamais entendu parler d'un prix plus élevé de leur électricité.

Par contre, on peut demander à utiliser que de l'électricité propre (non nucléaire, etc.), qui est un peu plus chère.
(ne me demandez pas comment ils contrôlent, j'en sais rien).

O.
Alex Nikolavitch a dit…
non non, c'est bien comme ça que ça marche, en France. l'EDF a toute une foultitude de raisons techniques à invoquer pour que la production soit redistribuée et non pas utilisée sur place. Et l'electricité vendue ainsi l'est à un tarif spécifique. alors oui, c'est zinzin. c'est la France. c'est le partage des gateaux par une bande de petits malfrats à cravate.
El a dit…
De toutes les manières, vu que les gens n'achètent plus d'ampoules (les nouvelles "basse consommation" sont trop chères, et pas si basse consommation que ça) ou n'allument plus les lampes chez eux (les ampoules "basse conso" éclairent que dalle, en fait), c'est normal que l'électricité augmente.

C'est prodigieux comme les progrès scientifiques qui permettent de faire soi-disant une énergie propre et inépuisable et des ampoules de meilleure qualité avec un meilleur rendement... Nous ramènent au moyen-âge !

Ben oui, on devient plus pauvres, taillables et corvéables à merci, et on finit par s'éclairer à la bougie.
Alex Nikolavitch a dit…
En matière d'ampoules, mieux vaut privilégier les nouveaux systèmes à Led, plus compacts, instantanés à l'allumage, increvables et réellement basse conso.

seul défaut, leur brillance impose des lumières indirectes ou des abat-jours.
El a dit…
Oui, mais le LED, c'est difficile à trouver...
Et de toute façon, qui est au courant parmi les pauvres consommateurs ?

Posts les plus consultés de ce blog

Un peu tôt pour Carnaval

J'ai enfin pris le temps de mettre le nez dans le nouveau Mignola, Le carnaval des cadavres , sorti à la rentrée chez Delcourt. Mignola, je suis fan depuis longtemps, depuis que j'avais pris ses Corum en VO (ils ont été traduits trente ans plus tard par ma pomme), le voyant évoluer sur Cosmic Odyssey, Le cycle des épées , son Alien qui était très bien et son Doc Strange que je vénère, puis ses Batman , avant d'arriver à Hellboy , l'univers qui l'a quand même pas mal occupé pendant les décennies suivantes.   Là, il se lance dans un nouvel univers, de fantasy, qui m'évoque très fort les contes de Dunsany (que Mignola doit probablement connaître) liés au cycle des Dieux de Pegàna (récemment réédité en intégrale chez Kalidor, je crois) qui reste un des fondements discrets de la fantasy d'avant Tolkien, ayant notamment influencé le Cycle du Rêve de Lovecraft.  Chez Dunsany, les grandes épopées sont esquissées en quelques pages, ce qui compte vraiment ce sont...

La plupart Espagnols, allez savoir pourquoi

 Avec le retour d' Avatar sur les écrans, et le côté Danse avec les loups/Pocahontas de la licence, ça peut être rigolo de revenir sur un cas historique d'Européen qui a été dans le même cas : Gonzalo Guerrero. Avec son nom de guerrier, vous pourrez vous dire qu'il a cartonné, et vous n'allez pas être déçus.  Né en Espagne au quinzième siècle, c'est un vétéran de la Reconquista, il a participé à la prise de Grenade en 1492. Plus tard, il part pour l'Amérique comme arquebusier... et son bateau fait naufrage en 1511 sur la côte du Yucatan. Capturé par les Mayas, l'équipage est sacrifié aux dieux. Guerrero s'en sort, avec un franciscain, Aguilar et ils sont tous les deux réduits en esclavage. Il apprend la langue, assiste à des bagarres et... Il est atterré. Le peuple chez qui il vit est en conflit avec ses voisins et l'art de la guerre au Mexique semble navrant à Guerrero. Il finit par expliquer les ficelles du combat à l'européenne et à l'esp...

Par le pouvoir du crâne ancestral, je détiens la force toute puissaaaaaaante !

En fait non. Mais vous captez l'idée. Et puis je viens de vous graver dans la tête l'image de mes bras malingres brandissant une épée plus grande que moi comme si c'était un bâton d'esquimau. En fait, je voulais vous entretenir de ça : C'est un recueil de nouvelles à sortir chez Rivière Blanche ce printemps, sur le thème des super-pouvoirs, mais dans une optique un peu Robert Silverberg, pas tant le pouvoir lui-même que l'impact qu'il a sur la vie du pauvre couillon qui s'en retrouve nanti. C'est anthologisé (anthologifié ? anthostiqué ? compilé, on va dire) par mon vieux comparse Monsieur Lainé, et il y a tout un tas d'autres gens très bien dans le coup, comme Olive Peru, Pat Lesparre, André-François Ruaud ou Frank Jammes et j'en passe. Que des gens bien, quoi. Et bien entendu, j'y suis aussi (quoique j'ignore si j'ai les qualifications requises pour être classé dans les gens biens), avec un texte intitulé l'invisib...

Je vous demande de vous arrêter (air connu)

On nous l'a seriné sur tous les tons. Il faut s'arrêter de fumer. Fumer, c'est mal. Fumer tue. Fumer fait de vous un mauvais citoyen qui finance largement son pays mais qui démontre visiblement son manque de respect pour son corps. Méchant, le fumeur, méchant. Et maintenant que c'est bien rentré dans les têtes, les talibans du bienétrisme vont s'attaquer à la viande rouge, ça ne devrait plus tarder. Du coup, les marchands du temple s'en donnent à cœur joie avec des substituts nicotiniques et autres aides à l'arrêt du tabac. Comme le Champix. Le Champix, quand il est sorti, c'était présenté comme le médicament magique. Et puis rapido, la promo a fait profil bas. Et là, d'un coup, dans la foulée de l'affaire Mediator, on découvre que le Champix a provoqué des dépressions et, peut-être, des suicides. Consternation, indignation et début de panique. On joue les surpris. Ce qui est marrant, c'est qu'à l'époque de la sortie, déjà, la documen...

Aïe glandeur

Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas fendu d'un bon décorticage en règle d'une bonne bousasse filmique bien foireuse. Il faut dire que, parfois, pour protéger ce qu'il peut me rester de santé mentale, et pour le repos de mon âme flétrie, je m'abstiens pendant de longues périodes de me vautrer dans cette fange nanardesque que le cinéma de genre sait nous livrer par pleins tombereaux. Et puis parfois, je replonge. Je repique au truc. De malencontreux enchaînements de circonstances conspirent à me mettre le nez dedans. Là, cette fois-ci, c'est la faute à un copain que je ne nommerai pas parce que c'est un traducteur "just wow", comme on dit, qui m'avait mis sur la piste d'une édition plus complète de la musique du film Highlander . Et qu'en effet, la galette était bien, avec de chouettes morceaux qui fatalement mettent en route la machine à nostalgie. "Fais pas le con, Niko ! Tu sais que tu te fais du mal !" ...

En direct de demain

 Dans mon rêve de cette nuit, j'étais en déplacement, à l'hôtel, et au moment du petit dèj, y avait une télé dans un coin, comme souvent dans les salles à manger d'hôtel. Ce qui était bien, c'est que pour une fois, à la télé ce n'était ni Céniouze ni Béhèfème (faites une stat, les salles à manger d'hôtel c'est toujours une de ces deux chaînes), mais un documentaire. Je hausse le sourcil en reconnaissant une voix.   Cette image est un spoiler   Oui, c'est bien lui, arpentant un décor cyberpunk mêlant à parts égales Syd Mead et Ron Cobb, l'increvable Werner Herzog commentait l'architecture et laissait parler des gens. La force du truc, c'est qu'on devine des décors insolites et grandioses, mais que la caméra du réalisateur leur confère une aura de banalité, de normalisation. "Je suis venu ici à la rencontre des habitants du futur, dit-il avec son accent caractéristique. J'ai dans l'idée qu'ils ont plein de trucs à me dire....

Seul au monde, Kane ?

Puisque c'est samedi, autant poursuivre dans le thème. C'est samedi, alors c'est Robert E. Howard. Au cinéma. Et donc, dans les récentes howarderies, il manquait à mon tableau de chasse le Solomon Kane , dont je n'avais chopé que vingt minutes lors d'un passage télé, vingt minutes qui ne m'avaient pas favorablement impressionné. Et puis là, je me suis dit "soyons fou, après tout j'ai été exhumer Kull avec Kevin Sorbo , donc je suis vacciné". Et donc, j'ai vu Solomon Kane en entier. En terme de rendu, c'est loin d'être honteux Mais resituons un peu. Le personnage emblématique de Robert Howard, c'est Conan. Conan le barbare, le voleur, le pirate, le fêtard, le bon vivant, devenu roi de ses propres mains, celui qui foule de ses sandales les trônes de la terre, un homme aux mélancolies aussi démesurées que ses joies. Un personnage bigger than life, jouisseur, assez amoral, mais tellement sympathique. Conan, quoi. L'autre...

En vous souhaitant bonne réception

 Bon, les cartons étaient gros, le livreur chronissimo (peut-être pas le même que la semaine passée) m'a déposé mes exemplaires des Exilés de la plaine en venant frapper à ma porte. J'étais en train de faire ma toilette, et j'ai enfilé un jean à l'arrache pour aller ouvrir. Ce bouquin, c'est l'aboutissement de pile deux ans. Ça faisait longtemps qu'un bouquin ne m'avait pas pris autant de temps. J'ai une furieuse tendance à ne pas vouloir faire deux fois le même bouquin, même lorsqu'ils s'insèrent dans une même série. J'essaie de changer de ton, d'angle, de technique narrative. Du coup, ça implique aussi de changer de méthode d'écriture. Alors, je ne suis pas à la base quelqu'un de très méthodique, j'ai besoin d'une certaine dose de bordélitude pour pouvoir fonctionner. Mon bureau et mon emploi du temps sont des foutoirs indémerdables et ça me va bien au teint. Alors, vous allez me dire, et à raison, que la méthode, ...

Culture spatiale

 Dans mon rêve de cette nuit, j'allais voir des gens qui faisaient pousser des vaisseaux spatiaux. Ils utilisaient une forme de vie exotique dont ils sculptaient la croissance. La coque se développait lentement, scintillait, ça ressemblait assez aux créatures d'Abyss. Il y avait deux projets plus ou moins concurrents, dans un grand bâtiment ancien. Ils profitaient des immenses cages d'escaliers pour laisser croître leurs engins. Peu à peu, ils prenaient des formes torturées, étrange, très organiques, ce qui n'avait rien d'étonnant. Qu'est-ce que je foutais là, moi ? Je ne sais plus, je n'étais pas directement mêlé à l'affaire. Simplement, j'étais là, peut-être que je bossais sur autre chose dans cette immense bâtisse. J'ai oublié. Mais j'allais voir comment ça se passait, mon café à la main, ces scientifiques m'expliquaient le fonctionnement de leurs prototypes. Je me demandais confusément comment ils allaient les sortir de là une fois qu...

L’image de Cthulhu

J'exhume à nouveau un vieil article, celui-ci était destiné au petit livret de bonus accompagnant le tirage de tête de Celui qui écrivait dans les ténèbres , mon album consacré à H.P. Lovecraft. Ça recoupe pas mal de trucs que j'ai pu dire dans d'autres articles, publiés dans des anthologies ou des revues, mais aussi lors de tables rondes en festival ou en colloque (encore cet hiver à Poitiers). J'ai pas l'impression que ce texte ait été retenu pour le livret et du coup je crois qu'il est resté inédit. Ou alors c'est que je l'avais prévu pour un autre support, mais dans ce cas, je ne me souviens plus duquel. Tant pis, ça date d'il y a sept ou huit ans...   L’œuvre d’H.P. Lovecraft a inspiré depuis longtemps des auteurs de bandes dessinées. D’ailleurs, l’existence de nombreuses passerelles entre l’univers des pulps (où a officié Lovecraft) et celui des comic books n’est plus à démontrer, ces derniers empruntant une large part de leurs thèmes aux revue...