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Articles

Super-traumas de destruction massive

On le sait tous, pour peu qu'on ait un peu mis le nez dans les illustrés racontant les aventures de l'un ou l'autre super-slip combattant au nom de la vérité, de la justice ou de quoi que ce soit du même genre : leur origine est généralement lié à un traumatisme personnel plus qu'à l'obtention des pouvoirs. Pas de Spider-man s'interrogeant sur ses responsabilité sans la mort de l'Oncle Ben. Pas de Batman en croisade, sacrifiant sa vie dorée de milliardaire à une guerre sans fin sans l'agression subie par Thomas et Martha Wayne. Pas de Billy Butcher sans le viol de Rebecca et ses conséquences. (oui, bon, Butcher n'est pas exactement un super-héros, je sais). Pas de Docteur Strange sans la perte de sa dextérité de chirurgien qui l'a conduit à chercher des solutions drastiques et irrationnelles et à se remettre totalement en question sur le plan personnel. Pas de Wolverine en quête de lui-même sans les tripatouillages du projet...

Cosmonautes 3

Suite de ma petite série de rediffs en hommage au cinquantenaire du débarquement sur la Lune. Aujourd'hui, le 2001 de Kubrick : Si Stanley Kubrick est sans doute trop bien éduqué pour le formuler ainsi, ce qu’il cherche à faire avec 2001, l’Odyssée de l’espace ( 2001: A Space Odyssey , 1968)* , c’est bien à ringardiser le cinéma de science-fiction spatiale tel qu’il se pratiquait depuis les années 1950. Il cherche à créer une expérience totalement inédite tout en employant des motifs visuels familiers aux spectateurs. Il faut dire qu’à l’époque, la course à l’espace bat son plein et que la Lune est en ligne de mire et à portée de main. L’imagerie du film, d’un réalisme glacial issu des bureaux d’étude de la NASA (qui a largement contribué au projet) oppose formellement l’espace infini et ouvert du cosmos à des espaces infiniment clos qui se referment de plus en plus : intérieur du vaisseau spatial, puis intérieur de la capsule de sortie, puis intérieur du scapha...

Chez Lex Luthor

Je vais déroger à tous mes principes et coller un lien facebook dans mon beau blog, alors que je continue à penser tout le mal du monde de cette plate-forme et de ceux qui la font tourner. Mais j'ai donné cet hiver un genre de master-class à l'université de Lorraine, à Nancy, autour des notions de travail personnel versus travail de commande. Et c'est par ce canal qu'ils ont diffusé la petite interview qui s'est ensuivie.  Du coup, je poste la vidéo ici : https://www.facebook.com/etudesculturellesnancy/videos/2269694089944173/ PS : Geek le Mag vient de sortir. J'y signe un article sur Garth Ennis, Preacher et the Boys .

Cosmonautes 2

Deuxième livraison d'extraits de Cosmonautes !, histoire de fêter dignement le cinquantenaire du premier voyage sur la lune. De toute façon, pour atteindre les vitesses et traverser les distances mises en jeu par le vol spatial, le monde réel ne dispose pas encore d’un matériel approprié. Si le principe de la fusée et des carburants liquides est rapidement accepté par tous ceux qui s’intéressent au sujet, reste à le concrétiser. Dès avant-guerre, le physicien Robert Goddard tente de résoudre un à un les problèmes techniques qui se posent : c’est en 1913 qu’il développe des moyens mathématiques de calculer la position et la vitesse d’une fusée en vol vertical en fonction de la masse des propergols, ces carburants et comburants liquides qui deviendront rapidement la règle, et de la vitesse de leur éjection. L’idée était de créer des engins météorologiques permettant l’étude des hautes couches de l’atmosphère * . En 1914, il put ainsi déposer des brevets pour des fusées à p...

230

230, c'est donc le nombre d'années nous séparant de la transformation d'une forteresse vide ou presque (si je me souviens bien, quand il est attaqué, ce gigantesque machin ne sert à garder que sept types) en une place embouteillée où chaque matin, ce sont des milliers de gusses qui tournent lentement dans leur cellule à roulettes (la voiture, si j'en crois la pub, c'est la liberté). Meilleur rendement, meilleur turnover, moi je dis. Bien entendu, la république bourgeoise craint pis que la peste les mouvement de foule et la populace. Donc, la commémoration de ce mouvement de foule se fait sous la forme d'un gros déploiement de force militaire, une force militaire dont une bonne partie de l'encadrement, encore à ce jour, est constitué de ci-devants à particule (y en a aussi des paquets dans nos ministères, et ces derniers temps, ce sont les moins compétents qui font le plus bombance à nos frais, semble-t-il). Il ne s'agit pas d'un paradoxe, mais...

Il y a bien longtemps, dans une Anatolie lointaine, très lointaine

Voilà, j'ai exhumé mon papier sur le Star Wars Turc , ce qui me permet de boucler la trilogie. Il date de 2005, celui-ci. Enjoy un voyage au pays du pas pareil ! L'incroyable Jay Wicky m'a passé Dünyayi Kurtaran Adam , un film daté de 1983, le célèbre remake turc de Star Wars, classé en tête des nanars mythiques et invisibles que personne n'a vu ou presque (NdA : depuis, pas mal de festivals l'ont projeté), mais dont tous les connaisseurs ont entendu parler. Pour la peine, je m'en vais polluer les internets en vous livrant mes impressions sur la chose. En trois mots comme en cent : C'est terrifiant. Mal filmé comme j'ai rarement vu, mal joué, avec des combats absurdes, des costumes hautement débiles, et une intro avec un long récitatif planant sur un mauvais montage de scènes de combat spatial du vrai Star Wars américain, le film est d'un abord assez difficile et doit se mériter, ne révélant ses charmes qu'à l'explorateur de ...

Cosmonautes 1

Ce mois-ci, c'est le cinquantième anniversaire du vol historique d'Armstrong, Aldrin et Collins qui conduisit les deux premiers jusqu'à la Lune tandis que le troisième leur tenait la chandelle en orbite. Pour fêter ça, j'ai décidé de vous balancer quelques extraits épars de mon bouquin sur le sujet, sorti il y a déjà quelques années chez les Moutons électriques. J'en mettrai un tous les deux ou trois jours, en alternance avec des articles "normaux" jusqu'au 21 juillet, date du petit pas pour l'homme…     Ce truc-là, oui « Car il faut bien qu’on sache qu’il a été démontré, d’une manière générale, qu’aucun corps ne peut exister en dehors de ce monde. » Aristote Depuis l’aube de l’humanité, l’homme a toujours levé la tête et regardé le ciel. Et comme l’homme est un être doué d’imagination, il eut vite fait de nommer ce qu’il voyait en haut, de le classer, et de projeter dessus idées et croyances. C’est cette ca...

Star Turc

Poursuivant mon exploration nonchalante des séries Z les plus improbables de la galaxie, je me suis enfin confronté à Turist Ömer Uzay Yolunda , le célébrissime Star Trek turc. Autant le dire tout de suite, c'est moins extrême dans le résultat que le Star Wars turc , mais ça reste un opus assez aberrant pour mériter d'être étudié en détail.      Kapitan Kirk dans : Les Dents de l'Espaaaace ! Il faut savoir que le Turist Ömer du titre (doit-on traduire ça par "Homère le Touriste" ? Personnellement, je ne m'y risquerai pas, mais si ça vous fait marrer, libre à vous, hein.) est un personnage comique récurrent du cinéma turc, vivant des aventures improbables aux quatre coins du monde (voire ici de l'univers). L'acteur, Sadri Alisik, est un de ces galériens du cinéma turc, qui a pas mal de films à son actif, y compris des drames, et ce qui semble être un Lucky Luke turc ( Atini seven kovboy ), à moins que ce ne soit une version gaguesque des Sep...

Avec le temps, va…

Une question qu'on vient de me poser à propos de la traduction des Swamp Thing d'Alan Moore sortie tout dernièrement chez Urban vient de me rappeler qu'elle date en fait de dix ans. L'album sorti ce mois-ci reprend en fait une traduction que j'avais réalisée pour un autre éditeur à l'époque. Ça fait drôle, quand même, de se projeter sur une telle distance de temps. Dix ans que j'avais traduit cet excellent bouquin. Ça passe, hein. Dix ans, c'est aussi l'âge qu'aura ce blog en octobre prochain, ça ne nous rajeunit pas, décidément. Et du coup, autre prise de conscience : dans à peu près un mois, ça fera vingt ans que je traduits professionnellement. Ouaip. Qui eut cru, quand Jim Lainé m'a appelé en catastrophe pour me filer à traduire un épisode double de Shi , de Bill Tucci (la traductrice régulière de la série était en vacances et injoignable, et quelqu'un s'était loupé sur le planing) que j'y serais encore 20 ans et 350 albu...

Magic Steve

« Par les hordes hurlantes d'Hoggoth et les mille lunes de Munoporr ! » Et dans un déluge psychédélique d'effets lumineux, le Docteur Strange se débarrasse d'une meute de goules gargantuesques. Puis il rentre dans son sanctuaire de Greenwich Village et le fidèle Wong lui prépare un bon thé vert qui draine bien partout où il le faut, parce qu'il faut garder la forme, n'est-ce pas.   Mais si l'on interrogeait un spécialiste des arts magiques (au pif, Alan Moore, qui de surcroît ne s'est à ma connaissance jamais exprimé sur Doctor Strange , c'est bien, je peux lui faire dire à peu près ce que je veux, du coup), il risque de nous répondre avec un ricanement amusé et très légèrement narquois (en ce qui concerne Alan Moore et ce qu'il pense des mages fictifs, vous pourrez avec profit vous reporter à ses déclarations concernant Harry Potter , et au sort qu'il fait subir à Harry dans le dernier tome de Century ). Et il aurait d'ailleurs raison....