Ça m'a frappé comme un pare-brise interceptant un moucheron. La semaine prochaine, j'en serai à un quart de siècle de traduction professionnelle. Paye ton putain de coup de vieux.
De là où je me tiens assis au moment où j'écris ces lignes, j'ai dans mon champ de vision (et pourtant mon ophtalmo me dit que j'ai un champ visuel assez niqué) plus d'une cent-cinquantaine de bouquins dont j'ai signé la trad. J'ai calculé à la louche que je suis à plus d'un demi millier de bouquins, mais ça fait des années que j'ai perdu le compte, en fait. Si en plus on rajoute les multiples rééditions, intégrales et autres, ça devient absolument vertigineux.
Surtout, ce qui me sidère, c'est la variété de la chose. Certes, le super-héros s'est longtemps taillé la part du lion, mais il y a aussi du polar, du recueil de contes, des encyclopédies, des romans jeunesse, des classiques de la littérature de genre, des adaptations de jeux vidéo... Et ce, sans compter les plaquettes, interviews et bouts d'articles que j'ai pu faire en dépannage à droite et à gauche.
Ces derniers temps, j'ai un peu levé le pied, tant pour écrire plus que par la force des choses, l'édition est en crise, y a un peu moins de boulot, et j'ai parfois pas la volonté d'aller tirer les sonnettes (mais je vais probablement le faire à la rentrer, me rappeler au souvenir de certains éditeurs).
En comparaison, ma production perso c'est une quarantaine de bouquins, que ce soient essais, romans ou scénarios de BD (le premier à avoir été publié professionnellement est contemporain, à quelques mois près, de ma première trad, d'ailleurs). Même si j'atteins désormais une bonne cadence quand j'écris, ça reste plus rapide de traduire les histoires des autres que de faire les siennes.
La vie est curieusement faite. Je suis pas le seul dans ce cas : Boris Vian traduisait Van Vogt, Baudelaire traduisait De Quincey, pour n'en citer que quelques uns.
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