Bon, j'avance à grands pas sur le troisième tome de mon triptyque arthurien, consacré à Perceval. J'ai déjà le titre, encore un truc à rallonge, mais je ne vous le donnerai que lorsque le truc sera annoncé officiellement. Les éditeurs préfèrent étager ce genre de choses.
Y a encore du boulot à abattre dessus, mais je tiens le bon bout et j'ai déjà des discussions sur les corrections éditoriales concernant la première moitié.
Et du coup, je vous en colle un petit extrait :
Le roi attablé à l’autre extrémité de la table l’observait intensément, comme s’il attendait quelque chose de sa part. Maladroitement, Perceval leva son gobelet de vin dans sa direction pour le saluer, ne sachant que faire d’autre.
Le vieux roi lui jeta un regard triste.
La procession avait disparu dans l’ombre mouvante. On n’en apercevait plus que la vague lueur verte de la pierre précieuse, ou parfois dorée de la coupe. Perceval s’écarquillait les yeux pour ne pas les perdre complètement. Il se sentit soudain repoussé. La salle de banquet devenir floue, translucide. Il lutta pour la maintenir autour de lui, tentant d’en rattraper les bribes. Les images se bousculèrent en désordre dans sa tête, puis tout se dissipa à nouveau.
La tête, la coupe, la pierre brillante, puis le monolithe et la forêt, tout lui tournait autour, et il s’élevait dans les airs, au-dessus d’un paysage mourant, sous un ciel gris et morne, celui qu’il avait toujours connu au-dessus de sa cabane.
Lorsqu’il ouvrit enfin les yeux, le silence était retombé en ruine et les premières lueurs de l’aube illuminaient la maison en ruines. Lancelot et Gawain dormaient encore, emmitouflés dans leurs capes de grosse laine. Il se redressa, le corps moulu, et alla en titubant se rincer le visage au baquet d’eau de pluie dehors.
Il finit par escalader l’un des murs branlants pour regarder le soleil se lever.
Les mondes tournaient. De cela, au moins, il se souvenait. Il regretta de n’avoir pas demandé au roi, dans son rêve, ce que contenait vraiment le grand plateau de métal.
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