Accéder au contenu principal

Writever mai

 Le writever de mai était un peu spécial, puisque Ketty Steward m'avait demandé de proposer la liste de mots (je la soupçonne d'avoir fait ça pour me pousser à m'y remettre, vu qu'avec la panne d'internet, j'avais décroché). Le thème, moyen-âge. Avec la sortie du L'ancelot, j'étais en plein dedans.


1/ Du haut de son donjon, le roi pouvait voir la totalité de son royaume. Pourtant, l’édifice avait été bâti au fond d’une vallée. Construit au sommet d’une montagne, il aurait pu espionner 3 pays voisins. C’est pour éviter l’incident que l’emplacement de la tour avait été choisi.

2/ Le statut des serfs en cette contrée était particulier. Corvéables, ils pouvaient également servir de monnaie d’échange. Le roi régla une dette à un voisin en lui cédant des hommes valides. Ils revinrent armés de pied en cap. Ils avaient servi à constituer une armée.

3/ « Faire la quête ? C’est pas un peu indigne de ma fonction? » Perceval était estomaqué qu’on lui confie le même boulot qu’à la petite vieille de l’église. Le roi n’insista pas. Il l’envoya plutôt défoncer des géants. L’autre n’était bon qu’à ça de toute façon.

4/ Les inquisiteurs faisaient leur tournée. Chacun avait appris à dissimuler les quelques livres du village et les statuettes. Bien sûr, c’était trop parfait, mais il y avait toujours un jaloux pour dénoncer une vieille ou un mal pensant, les apparences étaient sauves.

5/ Les voyageurs lui ramenaient des denrées exotiques. Son auberge était très courue. Mais ne pas servir que de la viande en sauce, du poisson vendredi et du gruau d’avoine ? Un fruit diabolique, l’ananas, fut sa perte. Il fut brûlé et on répandit du sel sur ses cendres.

6/ Détenir le sceptre d’Ugolin 1er donnait pouvoir dans la vallée. Brûlé lors du siège, perdu dans la fuite du roi 50 ans plus tard, englouti dans un naufrage, on l’avait discrètement refait plusieurs fois, chaque copie étant d’ailleurs moins ressemblante que l’original

7/ il était assez facile de s’emparer du trône. Pour tout dire, en trois siècles, le pouvoir ne s’était transmis de père en fils que quatre fois en tout et pour tout. Un roi ne régnait en moyenne que huit ans et trois mois avant de se faire évincer par un jaloux.

8/ l’ancien roi avait semé tant de petits bâtards partout, la guerre de succession prit une allure cocasse. Les enfants présumés ne cherchaient plus à défier l’armée régulière mais se provoquaient en duel les uns les autres. « Il ne peut en rester qu’un », disaient-ils.

9/ -Mais où va-t-on trouver un trouvère à cette heure ?

-Débrouillez-vous. Seuls les sacrifices et la musique apaisent l’ogre des douves. Sa majesté a été formelle, c’est soit le trouvère, soit vous.

-Mais je ne sais pas chanter, moi!

-Sa majesté le sait, oui.

10/ Le chambellan avait trouvé la perle rare, le moine copiste capable de restituer ses pattes de mouches illisibles à l’identique. Le malheureux fut victime de l’inquisition un peu plus tard. On crut à des hiéroglyphes de Sarnath. Il brûla aussi bien que ses papiers.

11/ Saint Fordagond n’avait jamais eu bon caractère, mais qu’on n’attende même pas sa mort pour vendre ses reliques le mettait en rage. Il avait écrit au Pape, qui n’avait pas compris le problème. Il faut dire que sa sainteté avait eu le poste en noyant son prédécesseur.

12/ Léonard II-XX-VI avait construit toutes sortes de nouvelles armes pour le prince. Ce dernier commença à avoir des doutes lors de la présentation aux crieurs publics d'un trébuchet à mouvement horizontal. L’assistance fut décimée. Léonard n’aimait guère la presse.

13/ L’entretien de la courtine contournée de la forteresse engloutissait les ressources minérales de la région. Les carrières de plâtre et de tufeau étaient devenues un réseau de galeries. Dont l’ennemi se servit pour pénétrer sur les lieux et tout cramer une bonne fois.

14/ Tous les guerriers envoyés affronter le dragon souillaient leurs chausses avant même de parvenir à la caverne infernale. C’est pourquoi, dans sa grande sagesse, le souverain imposa le port du kilt à tous les combattants du royaume, tradition qui perdure depuis lors.

15/ Délacer son haubert, ou le faire délacer par son écuyer, était le prélude à se délasser tout court. Mortgrain le sorcier jeta au vêtement le sort du noeud infernal. Dévoré par le stress, le duc mourut en quelques semaines, tétanisé, après avoir fait pendre l’écuyer.

16/ Vu la rareté des distractions dans la vallée, le roi décréta que tout procès se jouerait au jugement de Dieu. On se battait à la masse pour des histoires de bornage de champ, puis le recours à la justice s’effondra. On se battait encore, mais au fond d’une ruelle.

17/ Le mode d’exécution préféré de Foltraque IV était appelé la Quintaine. Le condamné remplaçait le mannequin d’entraînement des joutes. Celui qui survivait une semaine à l’expérience était gracié et intégrait l’armée ducale. Trois cas en dix ans, quand même.

18/ Nul n’aimait l’abbé du monastère fortifié en haut de la vallée étroite : il avait installé les latrines dans un mâchicoulis surplombant la route, utilisés par cent moines. Plusieurs guerres en avait résulté, mais l’abbé tenait bon. Il fertilisait les âme, disait-il.

19/ Cantrebert II avait supprimé les impôts en numéraire et embauché un alchimiste. On amenait des cailloux dont il faisait des pépites. Lorsqu’il fallut payer le praticien, il refusa ses propres productions. après enquête, le royaume fit faillite et on pendit l’escroc.

20/ Le prévôt des marchands se voyait comme une sorte de tribun du peuple et se mêlait de tout. Depuis que le commerce s’était effondré entre les vallées, son rôle nominal n’avait plus grand sens, mais il aimait les honneurs et, dame, il fallait bien s’occuper.

21/ Le grand sceau était un bidule énorme ne servant que pour les actes les plus solennels. Le trouvant malcommode, Gontrebert VI s’était interdit toute réforme constitutionnelle ou traité avec ses voisins. Il gouvernait par ordonnances. Une signature au bas suffisait.

22/ Il était déconseillé d'entrer en solerets dans la salle du trône lorsque dame Trugonde avait ciré. Non que cela abimât le revêtement, mais les dérapages non contrôlés en armure manquaient de dignité.

23/ L'armée ducale avait été équipée de pertuisanes dernier modèle qui donnaient aux fantassins un redoutable supplément d'allonge. C'est pourquoi le baron voisin fit venir à la hâte des arbalétriers mercenaires. La guerre s'acheva en 17 minutes.

 24/ Le huitième retour de la mode des poulaines à la cour s'acheva comme les précédents, avec une inflation des longueurs et des gens qui se prenaient les pieds dedans. Les longues chaussures des clowns en sont un reste culturel méconnu.

25/ Devenir chevalier était décidément trop simple, depuis la réforme de l’adoubement. On introduisit un système de classes pour différencier le pécore sur sa rossinante du champion de tournoi ou du preux ayant accompli trois quêtes avec succès. il y avait 54 catégories.

26/ Tous les secrets de fabrication du mage Medebalf avaient été consignés dans le Grimorium. Mais il avait tendance à écrire au fil de la plume et l’invocation à Mephibosheth voisinait une recette pour les endives à la catalane et une astuce pour gagner au loto.

27/ Après ses multiples chutes de cheval en armure, Morvain n’osait plus monter sur son palefroi pour défiler devant son roi, qui le bannit du royaume. Vu la taille de celui-ci, Morvain s’installa dans la vallée voisine et ses amis purent aller le voir régulièrement.

28/ Le mage Asteroth avait jeté un sort sur un village pour rendre les habitants plus forts, plus résistants. Les paysans en profitèrent pour se révolter et tout casser au château On crédite le mage de l’invention du super vilain quoique le terme a changé de sens depuis.

29/ Les contrebandiers avaient tracé des sentiers autour de la grand-route pour ne pas payer l'octroi. Le roi déploya des patrouilleurs. Leur prix dépassait le revenu de la taxe. On decida de la supprimer et de la remplacer par un impôt sur les ventes au marché, la tva.

30/ Les rapports entre vassaux et suzerains s'étaient ritualisés et complexifiés, au point de devenir incompréhensibles pour leurs usagers mêmes. Il fallait engager des maîtres de cérémonie pour le moindre acte courant. Bientôt, ils furent les vrais maîtres du royaume.

31/ Ils avaient tous tenté d'extraire la Calibourne de son rocher. Puis vint le sage Gontrambert, qui étudia les concrétions. Dix ans plus tard il offrait au duc la formule d'un mortier indestructible qui rendit les forteresses de la région inexpugnables.              

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Vlad Tepes, dit Dracula

" Vous allez vous manger entre vous. Ou bien partir lutter contre les Turcs. " (Dracula, 1430 -1476) Dracula... Le surnom du prince des Valaques est devenu au fil du temps synonyme d'horreur et de canines pointues, principalement sous l'impulsion d'un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui le dégrada d'ailleurs au point de le faire passer pour un comte, un bien triste destin pour un voïévode qui fit trembler l'empire qui faisait trembler l'Europe chrétienne. Tout se serait pourtant bien passé s'il n'avait pas été élevé à la cour du Sultan, comme cela se pratiquait à l'époque. En effet, il fut avec son demi-frère Radu otage des Turcs, afin de garantir la coopération de la famille, son père Vlad Dracul étant devenu par la force des choses le fantoche de l'envahisseur (le père se révolta pourtant et y laissa la vie. Mircea, le grand-frère, tenta le coup à son tour avec le même résultat. il est intéressant de noter que les otages

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n

Insolite et grandiose

 Un des gros intérêts des catalogues d'expo du Musée d'Angoulème, outre le plaisir des yeux, c'est leur caractère d'outil pédagogique. Comme je donne depuis des années des cours de BD, je ramène ce genre de documents à mes élèves. C'est une chose de leur inculquer les bases du dessin et de la narration, mais il est important de leur donner une perspective historique sur le médium. Qui plus est, les planches y sont présentées dans leur jus, avec le jaunissement du papier, les repentirs, les coups de blanc, les bricolages. Ça permet d'accéder à une partie du processus créatif.   L'île des morts par Druillet Aujourd'hui, du coup, c'était le catalogue de l'expo Druillet de cette année (j'ai un peu galéré pour le choper, il a été très vite épuisé sur le festival). Druillet, les jeunes connaissent pas, et c'est effectivement daté, c'est une SF psychédélique assez caractéristique des années 70. C'est quand même l'occasion de leur en

Dune saga l'autre

Encore une rediff du vieux Superpouvoir. Cette fois-ci : Dune, premier article d'une série qui s'est poursuivie quelques temps. Il est à noter que, lors de la rédaction de cet article-ci, il y avait longtemps que je n'avais pas relu les romans d'origine. J'ai du coup corrigé certaines petites imprécisions présentes dans l'article initial. Décidément, je l'aime pas, Kevin J. Anderson. Son boulot sur Star Wars, roman et comics, m'avait emmerdé chaque fois que j'avais mis le nez dedans. Ou tenté de le mettre, d'ailleurs, je ne m'accrochais jamais très longtemps. J'avais essayé un de ses préquelles à Dune, et ça avait été pire : j'avais dû tenir à peine deux chapitres tellement j'avais trouvé ça hors sujet dans l'écriture comme dans ce qu'elle racontait. C'était il y a longtemps. Et puis j'étais passé à autre chose, parce que j'ai passé l'âge de beugler comme un fanboy qui se sent trahi. M