Ça fait longtemps que je vous ai pas partagé mes notes sur la mythologie. J'en ai retrouvé une qui me semble intéressante à propos d'Ulysse, même si elle mériterait d'être développée plus avant :
Voilà pour ce bout de pensée que je vous soumets à la volée…
Et au passage, puisque je suis là, rappel de mes sorties publiques du mois :
Du vendredi 2 au dimanche 4, je dédicace au Salon Fantastique sur le stand des Indés de l'Imaginaire avec les Moutons électriques.
Les jeudi 8 et vendredi 9, il y a un colloque "25 ans de Vertigo" à l'université de Dijon et je donne la communication liminaire, qui est une forme d'archéologie du label, avec notamment la "Brit invasion" du milieu des années 80.
Les jeudi 15 et vendredi 16, je participe au colloque H.P. Lovecraft à l'université de Nancy. Je serai à une table ronde avec Christophe Thill, Nicolas Fructus, et surtout Druillet et Nicollet. Face à deux légendes vivantes de ce genre, je me sens tout petit.
Le samedi 24, je serai aux Rencontres de l'Imaginaire à Sèvres.
En dehors de ses
confrontations avec des monstres épouvantables qui étaient
peut-être des incarnations de puissances naturelles (courants
marins, volcans, plantes narcotiques), Ulysse est surtout connu pour
le stratagème qui mit fin à l'interminable guerre de Troie, celui
du Cheval de Bois. L'histoire est connue : pour débloquer un
conflit enlisé depuis trop longtemps, Ulysse propose de simuler un
retrait des troupes achéennes, ne laissant sur la plage qu'un
sacrifice propitiatoire censé assurer à chacun un retour rapide et
sûr dans ses foyers. La suite de l'histoire montre que le sacrifice
n'a pas dû plaire aux dieux : Ulysse et Agamemnon subissant de
terribles avanies en chemin et à leur retour. Et pour cause, le
sacrifice est faux, c'est une ruse. Le cheval est creux et contient
un commando de guerriers Achéens qui s'infiltreront dans la cité
ennemie.
Mais ce sont les
détails du pseudo-sacrifice qui sont intéressants. Les Achéens ont
assemblé une énorme figurine de bois représentant un cheval à
roulettes, tel qu'on en a trouvé, en petit format, dans un certain
nombre de tombes de l'âge du Bronze. Après le départ de la flotte
grecque, les Troyens examinent cette offrande et lui font franchir
les portes de la ville pour l'amener sur l'esplanade devant les
temples. À la nuit tombée, les guerriers sortent du cheval et
ouvrent les portes à l'armée achéenne revenue discrètement
pendant la nuit, lui permettant de piller la ville.
Un point mérite d'être
souligné. La dédicace laissée sur la figurine est la suivante :
« Pour assurer leur retour en leurs foyers, les Grecs dédient
cette offrande à Athéna. » Il y a déjà là un indice de
ruse et de duplicité. Le cheval est un animal lié symboliquement à
Poseidon, et un des mythes qui le concernent le montrent dans une
opposition formelle avec Athéna. Par exemple, quand la ville
d'Athènes est fondée, ses habitants se demandent à quel dieu
consacrer la ville. Poseidon et Athéna se proposent comme divinité
tutélaire et offrent chacun un cadeau. Celui de Poseidon est le
cheval, celui d'Athéna l'olivier (il existe d'autres versions de cette histoire, avec d'autres dons, mais c'est celle-ci qui me semble pertinente dans le cas présent). Le cheval est une arme de guerre,
l'olivier un symbole de paix. Les Athéniens, comme le nom qu'ils se
donnèrent par la suite en atteste, choisissent l'olivier.
Offrir à
Athéna un cheval, surtout avant de prendre la mer, et donc de
s'aventurer sur le territoire de Poseidon, c'est une anomalie, un
indice que ce retour n'est qu'en trompe l'œil, d'autant qu'Athéna
est vue aujourd'hui comme une déesse de la sagesse (sous l'influence de la Minerve étrusque et romaine, à laquelle elle a été assimilée par la suite), mais ses aspects
guerriers (la lance qu'elle porte, par exemple, détail sur lequel
nous reviendrons dans les chapitres suivants) en font avant tout la
déesse de la ruse employée à des fins militaires.
Dans toute son épopée,
Ulysse se comporte comme un serviteur d'Athéna.
Voilà pour ce bout de pensée que je vous soumets à la volée…
Et au passage, puisque je suis là, rappel de mes sorties publiques du mois :
Du vendredi 2 au dimanche 4, je dédicace au Salon Fantastique sur le stand des Indés de l'Imaginaire avec les Moutons électriques.
Les jeudi 8 et vendredi 9, il y a un colloque "25 ans de Vertigo" à l'université de Dijon et je donne la communication liminaire, qui est une forme d'archéologie du label, avec notamment la "Brit invasion" du milieu des années 80.
Les jeudi 15 et vendredi 16, je participe au colloque H.P. Lovecraft à l'université de Nancy. Je serai à une table ronde avec Christophe Thill, Nicolas Fructus, et surtout Druillet et Nicollet. Face à deux légendes vivantes de ce genre, je me sens tout petit.
Le samedi 24, je serai aux Rencontres de l'Imaginaire à Sèvres.
Commentaires
Chouette (d'Athéna), quand je repasse par ici, il y a toujours des trucs intéressants.
biz
O.