Je ne suis pas resté silencieux, ces quinze derniers jours, c'est juste que je foutais au panier mes notules écrites sous le coup de l'émotion à mesure que je les écrivais.
Mais là, je m'interroge. Si je m'étais couché en rentrant de Paris il y a quinze jours (j'y avais passé la journée pour des rendez-vous que j'avais trop remis et pour voir un dessinateur qui coinçait sur un projet), et que je ne m'étais relevé qu'aujourd'hui, j'aurais sans doute l'impression d'être dans la peau du grand-père de la femme de Louis de Funès dans Hibernatus (on a les références qu'on peut) (mais c'est ça, la grandeur de la culture populaire française, oui Monsieur).
Outre le choc du massacre (et ma tentation première qui était de bouffer de la charcuterie et de boire du pinard en matant des vidéos de Dita von Teese) (ou tout autre plaisir aussi simple que pas recommandé par les barbus), je serais sans doute épaté de voir autant de drapeaux partout alors qu'il n'y a pas match, et surtout le basculement rapide, l'effet de rupture quant aux valeurs. On annonce ce matin une suspension possible des droits de l'homme (et on a échappé de peu, à quelques voix près, au contrôle de la presse la semaine passée), des arrestations et perquisitions "administratives" chez des militants écolos qui n'ont a priori rien à voir avec la choucroute et le bouclage de Bruxelles (c'est pas la France, mais c'est assez près pour qu'on ait la fâcheuse impression que ça sert de laboratoire), le couvre-feu à Lens. On interdit les manifs au motif de la sécurité, mais on maintient le foot (et à qui appartient le PSG, déjà, à ce propos ? Oups).
En fait, ça tombe bien que le Maître du Haut Château soit adapté à la télé en ce moment, parce que ce n'est pas dans un futur bizarre que j'ai l'impression de me retrouver (ou alors un futur de dystopie reaganienne, comme au temps de Robocop, Judge Dredd et autres) (ouais, Dredd c'est une dystopie thatchérienne, mais same difference, comme on dit là-bas), mais carrément dans un univers alternatif, un mirrorverse à la con.
Et plus j'y repense, plus je me dis que non, que c'est bien notre monde à nous tel qu'on l'a toujours connu, que de toute façon ça prenait ce chemin-là, celui d'un retour aux sociétés de contrôle. Le contrôle est plus faux-cul dans notre cas, c'est tout. Au lieu de distribuer des bons points et des mauvais points halal/haram, on met le paquet neutre sur des clopes et on décrète que la charcuterie est cancérigène. Au lieu de fouetter des blogueurs, on brocarde ceux qui posent simplement la question du "pourquoi notre pays produit ses propres ennemis ?" en les taxant d'islamo-gauchisme, et donc en sous-entendant qu'ils sont traitres à la nation. Ou on taxe d'immobilisme ceux qui refusent de céder sur l'esprit des lois, comme si les cinq ans de bougisme bas du front du quinquennat précédent ne nous avaient rien appris.
Oh, il n'y a pas que nous, hein, nous sommes d'accord là-dessus : notre alliée l'Amérique prend tous les mauvais chemins aussi.
Mais combattre un ennemi (et un ennemi bien réel, hein, que ce soit bien clair) en devenant aussi con que lui me semble rarement une bonne solution. Arrêtons de nous moquer de Donald Trump, nous ne valons pas mieux que lui à ce stade.
On bombarde, et le Rafale semble bombarder plutôt proprement, mais on applaudit quand les Russes le font aussi, et eux travaillent au bombardier stratégique et au missile de croisière, sans même tenter vaguement d'être chirurgicaux pour la galerie.
Et puis pendant ce temps on continue à acheter du pétrole. La France veut lutter efficacement ? Qu'elle mette en place une politique incitative pour la voiture électrique et on en reparlera. Et qu'elle convainque l'Europe de faire pareil, et là on aura l'impression de servir à quelque chose. Qu'elle ait également une vraie politique culturelle, avec une culture accessible et qui donne des perspectives, et on aura un contre-modèle à proposer.
Mais les coups d'épaule et les grandes déclarations, Mussolini faisait les mêmes. Caucescu faisait les mêmes. Sarkozy faisait les mêmes. Et ça n'a jamais marché. Et tout le monde le sait. Et c'est insultant pour nos morts.
Mais là, je m'interroge. Si je m'étais couché en rentrant de Paris il y a quinze jours (j'y avais passé la journée pour des rendez-vous que j'avais trop remis et pour voir un dessinateur qui coinçait sur un projet), et que je ne m'étais relevé qu'aujourd'hui, j'aurais sans doute l'impression d'être dans la peau du grand-père de la femme de Louis de Funès dans Hibernatus (on a les références qu'on peut) (mais c'est ça, la grandeur de la culture populaire française, oui Monsieur).
Outre le choc du massacre (et ma tentation première qui était de bouffer de la charcuterie et de boire du pinard en matant des vidéos de Dita von Teese) (ou tout autre plaisir aussi simple que pas recommandé par les barbus), je serais sans doute épaté de voir autant de drapeaux partout alors qu'il n'y a pas match, et surtout le basculement rapide, l'effet de rupture quant aux valeurs. On annonce ce matin une suspension possible des droits de l'homme (et on a échappé de peu, à quelques voix près, au contrôle de la presse la semaine passée), des arrestations et perquisitions "administratives" chez des militants écolos qui n'ont a priori rien à voir avec la choucroute et le bouclage de Bruxelles (c'est pas la France, mais c'est assez près pour qu'on ait la fâcheuse impression que ça sert de laboratoire), le couvre-feu à Lens. On interdit les manifs au motif de la sécurité, mais on maintient le foot (et à qui appartient le PSG, déjà, à ce propos ? Oups).
En fait, ça tombe bien que le Maître du Haut Château soit adapté à la télé en ce moment, parce que ce n'est pas dans un futur bizarre que j'ai l'impression de me retrouver (ou alors un futur de dystopie reaganienne, comme au temps de Robocop, Judge Dredd et autres) (ouais, Dredd c'est une dystopie thatchérienne, mais same difference, comme on dit là-bas), mais carrément dans un univers alternatif, un mirrorverse à la con.
Et plus j'y repense, plus je me dis que non, que c'est bien notre monde à nous tel qu'on l'a toujours connu, que de toute façon ça prenait ce chemin-là, celui d'un retour aux sociétés de contrôle. Le contrôle est plus faux-cul dans notre cas, c'est tout. Au lieu de distribuer des bons points et des mauvais points halal/haram, on met le paquet neutre sur des clopes et on décrète que la charcuterie est cancérigène. Au lieu de fouetter des blogueurs, on brocarde ceux qui posent simplement la question du "pourquoi notre pays produit ses propres ennemis ?" en les taxant d'islamo-gauchisme, et donc en sous-entendant qu'ils sont traitres à la nation. Ou on taxe d'immobilisme ceux qui refusent de céder sur l'esprit des lois, comme si les cinq ans de bougisme bas du front du quinquennat précédent ne nous avaient rien appris.
Oh, il n'y a pas que nous, hein, nous sommes d'accord là-dessus : notre alliée l'Amérique prend tous les mauvais chemins aussi.
Mais combattre un ennemi (et un ennemi bien réel, hein, que ce soit bien clair) en devenant aussi con que lui me semble rarement une bonne solution. Arrêtons de nous moquer de Donald Trump, nous ne valons pas mieux que lui à ce stade.
On bombarde, et le Rafale semble bombarder plutôt proprement, mais on applaudit quand les Russes le font aussi, et eux travaillent au bombardier stratégique et au missile de croisière, sans même tenter vaguement d'être chirurgicaux pour la galerie.
Et puis pendant ce temps on continue à acheter du pétrole. La France veut lutter efficacement ? Qu'elle mette en place une politique incitative pour la voiture électrique et on en reparlera. Et qu'elle convainque l'Europe de faire pareil, et là on aura l'impression de servir à quelque chose. Qu'elle ait également une vraie politique culturelle, avec une culture accessible et qui donne des perspectives, et on aura un contre-modèle à proposer.
Mais les coups d'épaule et les grandes déclarations, Mussolini faisait les mêmes. Caucescu faisait les mêmes. Sarkozy faisait les mêmes. Et ça n'a jamais marché. Et tout le monde le sait. Et c'est insultant pour nos morts.
Commentaires
Quand y-a-t-il eu débat sur cette question ? Jamais. Des gens non élus, dont les français ne connaissent même pas le nom, décident. Le gouvernement exécute. Ce n'est pas de la démocratie que de choisir qui va exécuter en France les décisions prisent à l'étranger par des étrangers, à la solde de banques et de muti-nationales. Si vous vous croyez en démocratie, plus que ne le sont les nords-coréens, demandez-vous si votre vote à réellement le pouvoir de changer les décisions essentielles : engagement dans l'OTAN (à l'heure où la Turquie vut déclancher une guerre mondiale, c'est important )? Non, vous ne le pouvez-pas. Privatisation des autoroutes, d'EDF, de France-Télécom, de la Poste (et oui, la privatisation de la poste est en cours, c'est déjà une entreprise de droit privé, dont le capital appartient à 100 % à l'état, mais, maintenant, il devient facile de la vendre...), vous ne le pouviez-pas ...
Dérégulation du droit du travail (merci au PS d'attaquer le code du travail à la demande du patronat, Sarkozi ne le pouvait pas alors que quand c'est le PS, les syndicats laissent faire)... Vous ne le pouvez-pas...
Destruction de la sécu, des retraites ? Vous ne le pouvez-pas...
Et pourquoi ? Parce qu' "« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », comme le rappel Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne. Les grecs l'ont compris. Et vous ? Il n'y a pas de démocratie. Et cela ne date pas du 13 novembre, même si certains commence à se réveiller. Si vous voter pour Mélenchon ou Dupont-Aignant, ou Le pen, cela ne changera RIEN, car ils veulent tous rester dans l'union uropéenne et seront donc contrains de faire comme Tsipras en Grèce. Depuis 40 ans, TOUS les partis depuis le PC jusqu'au FN, en passant par les verts, le PS, l'UMP, et Mélenchon disent qu'il faut changer l'Europe. Mais tout parti qui finit par s'allier au PS ou à l'UMP-les "républicains" ne changera pas l'europe, qui est comme ils l'ont voulu. Mélenchon, Dupont Aignant et le FN ne le peuvent pas non plus (comment mettre d'accord Portugal, Pologne, Allemagne, Royaume-Uni et les autres sur leurs propositions ? )Dans une semaine, que ferez-vous pour sauver la démocratie? Regardez bien les propositions de chaque parti. L'un d'eux, un seul, dénonce réellement cette caricature de démocratie.
Paris was a terrible tragedy but unfortunately it's nothing when you compare to other places in the world. Now our stupid French president became buddy with the Syrian murder dictator that he was fighting a month ago so he can strike Isis. The local population has been abandoned once again......