Je viens d'apprendre (tout bêtement en lisant la presse) que la Chine continuait à mettre en place son système Beidou, qui est tout simplement un GPS en Tching-tchang-tchoung (oui, c'est dimanche matin, je n'ai qu'un seul café dans le bide, j'ai mal dormi alors je parle simple pour me ménager les neurones). Outre le GPS américain, le système chinois doit aussi concurrencer le Glonass russe. Ce n'était pas le cas jusqu'ici, parce qu'il ne couvrait que la zone Asie-Pacifique, les Chinois l'ayant initialement développé pour leurs besoins personnels et locaux.
Et donc, à présent, les grandes puissances ont chacun un système de géolocalisation indépendant. Ça pourrait s'avérer pratique en cas de brouille ou de coup dur.
Les grandes puissances, sauf l'Europe, bien sûr, dont le système Galiléo, censé rendre le même service, continue à peiner à se mettre en route. La décision de lancer le système a été prise en 1988. Le cadre opérationnel mis en place en 2001. Les premiers tests ont eu lieu en 2005.
Vous me direz, les bases théoriques du GPS américain ont été lancées sous Nixon, et il n'est devenu opérationnel qu'une vingtaine d'années plus tard. La différence, c'est qu'à l'époque, tout était à inventer, et que l'électronique permettant d'en livrer une version grand public n'existait tout simplement pas. En général, dans l'histoire des technologies, la création d'un premier dispositif fonctionnel accélère la mise en œuvre de ses concurrents, qui l'utilisent comme "proof of concept". Du coup, le Glonass russe, lancé bien plus tard, a été opérationnel au niveau local à peu près à l'époque où l'Amérique achevait de déployer le GPS.
La Chine a lancé l'idée de se doter d'un tel système en 1983 mais n'a pu s'y mettre qu'en 1990, le temps de se doter des technologies correspondantes. En dix ans, arrivée en 2000, elle disposait déjà d'une flotte suffisante pour couvrir son territoire et les alentours et a continué à se déployer de proche en proche depuis lors.
En Europe ? Eh bien… Les pays impliqués ont passé beaucoup de temps à se pouiller, et chaque différent a été réglé par l'adjonction d'une couche bureaucratique ad hoc. Il existait un système relayant le GPS grâce à des bases au sol pour en augmenter la précision ? Il reste séparé. Interopérable, mais non intégré à la structure. Face au temps de déploiement trop long, l'Europe a finalement décidé de tout financer elle-même plutôt que de s'associer avec des financiers privés, mais n'arrive pas à débloquer les fonds permettant de venir à bout de l'entreprise, et certains états veulent faire des économies sur le système, retardant encore d'autant son déploiement (l'une des économies, proposée par l'Allemagne, consistait à lancer les satellites à l'aide de fusées Soyouz. L'une d'entre elle s'est avérée incapable de les placer au bon endroit) (Galileo est censé à terme créer entre 15 et 20.000 emplois qualifiés en Europe, inutile de dire que par les temps qui courent, ça devrait peser aussi dans la balance).
L'affaire grecque montre que l'Europe est en crise. Mais on pourrait tout à fait objecter que cette crise est née de l'inconséquence des Grecs. Sauf que quand on regarde de plus près, il y a beaucoup de choses que l'Europe s'avère incapable de faire fonctionner correctement, et que plus elle essaye de les faire fonctionner, moins ça marche. Galileo en est un exemple patent. Il y a vraiment un nouveau mode de gouvernance à trouver. Et vite.
Et donc, à présent, les grandes puissances ont chacun un système de géolocalisation indépendant. Ça pourrait s'avérer pratique en cas de brouille ou de coup dur.
Les grandes puissances, sauf l'Europe, bien sûr, dont le système Galiléo, censé rendre le même service, continue à peiner à se mettre en route. La décision de lancer le système a été prise en 1988. Le cadre opérationnel mis en place en 2001. Les premiers tests ont eu lieu en 2005.
Vous me direz, les bases théoriques du GPS américain ont été lancées sous Nixon, et il n'est devenu opérationnel qu'une vingtaine d'années plus tard. La différence, c'est qu'à l'époque, tout était à inventer, et que l'électronique permettant d'en livrer une version grand public n'existait tout simplement pas. En général, dans l'histoire des technologies, la création d'un premier dispositif fonctionnel accélère la mise en œuvre de ses concurrents, qui l'utilisent comme "proof of concept". Du coup, le Glonass russe, lancé bien plus tard, a été opérationnel au niveau local à peu près à l'époque où l'Amérique achevait de déployer le GPS.
La Chine a lancé l'idée de se doter d'un tel système en 1983 mais n'a pu s'y mettre qu'en 1990, le temps de se doter des technologies correspondantes. En dix ans, arrivée en 2000, elle disposait déjà d'une flotte suffisante pour couvrir son territoire et les alentours et a continué à se déployer de proche en proche depuis lors.
En Europe ? Eh bien… Les pays impliqués ont passé beaucoup de temps à se pouiller, et chaque différent a été réglé par l'adjonction d'une couche bureaucratique ad hoc. Il existait un système relayant le GPS grâce à des bases au sol pour en augmenter la précision ? Il reste séparé. Interopérable, mais non intégré à la structure. Face au temps de déploiement trop long, l'Europe a finalement décidé de tout financer elle-même plutôt que de s'associer avec des financiers privés, mais n'arrive pas à débloquer les fonds permettant de venir à bout de l'entreprise, et certains états veulent faire des économies sur le système, retardant encore d'autant son déploiement (l'une des économies, proposée par l'Allemagne, consistait à lancer les satellites à l'aide de fusées Soyouz. L'une d'entre elle s'est avérée incapable de les placer au bon endroit) (Galileo est censé à terme créer entre 15 et 20.000 emplois qualifiés en Europe, inutile de dire que par les temps qui courent, ça devrait peser aussi dans la balance).
L'affaire grecque montre que l'Europe est en crise. Mais on pourrait tout à fait objecter que cette crise est née de l'inconséquence des Grecs. Sauf que quand on regarde de plus près, il y a beaucoup de choses que l'Europe s'avère incapable de faire fonctionner correctement, et que plus elle essaye de les faire fonctionner, moins ça marche. Galileo en est un exemple patent. Il y a vraiment un nouveau mode de gouvernance à trouver. Et vite.
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