Entre deux pages d'un Mickey à traduire (sur lequel je suis un poil en retard, il aurait pour bien faire fallu que je rende tout vendredi dernier), j'ai trouvé le temps d'avancer sur Cosmonautes !, et surtout sur son iconographie, parce que l'icono, c'est le genre de truc, je m'y prends toujours trop tard, et ça dégénère facilement en trois ou quatre jours d'abominables prises de tête juste avant le bouclage du bouquin. Là, je suis content, j'en ai un bon tiers de choisi et formaté (pas encore complètement trié, ni du tout légendé, ceci dit), et ça m'a permis de dénicher des petites pépites, comme cette affiche tchèque de Solaris qui me plait beaucoup :
L'Alien de Ridley Scott (1979),
fait lui aussi de l'espace une chose banalisée, mais dont le sense
of wonder semble délibérément exclu. Les mécanos ne semblent
pas impressionnés par les décors insolites et grandioses qu'ils
traversent, et préfèrent discuter droit syndical et primes de
charbon. Le Nostromo, énorme tanker spatial dans lequel se
déroule l'essentiel de l'histoire, est un monstre démesuré, mais
surtout crapoteux, rouillé comme un cargo panaméen battant pavillon
maltais. La conquête de l'espace est une chose actée, intégrée,
totalement digérée. A l'aube de la révolution conservatrice des
années 1980, place à l'exploitation de la ressource par des gens
banals qui n'ont rien de héros, des personnages avec lesquels
l'identification est une évidence horizontale, et non un effort
vertical.
Bref, je ne suis pas en avance sur ce bouquin, mais il commence à gentiment prendre forme.
Je vous en glisse un petit extrait, juste histoire de vous faire baver. Et histoire de prouver que le navrant accoucheur de Prometheus était capable de faire des trucs cool, il y a bien longtemps :
Dans l'imaginaire collectif, l'espace
est devenu une chose de tous les jours, peuplée de gens de tous les
jours. En une décennie, on est sorti du mythe du héros pionnier
pour aboutir à l'image de Yaphet Koto et Harry Dean Stanton en
marcel maculé de cambouis et casquette frappée du logo de leur
employeur, maniant la clé à molette et négociant leur plan de
retraite. Heureusement qu'il y a l'alien lui-même pour venir
nous rappeler qu'à l'instar de l'océan duquel surgit le requin des
Dents de la Mer, l'espace n'est pas encore complètement
exploré, pas encore dompté. Il recèle encore des dangers auxquels
les armateurs exposent délibérément leurs équipages. Mais en cela
aussi, justement, il est normalisé.
Commentaires
About Alien....A thought for you.
Considering that humans share about 50% of DNA with bananas...Well I don't know what kind of fucked up things the "Engineer" did in Prometheus but it's quite disturbing.