C'est pas cool, les infos, en ce moment. Entre la tuerie de gosses aux Zuhéssas et l'exil fiscal du Dipardiou, on n'est pas gâtés.
Bien entendu, ce genre de séismes s'accompagne d'analyses à l'emporte pièce. Le tueur de Newton a été décrit comme un goth accro aux jeux vidéos. Sauf qu'une partie des explications sur son addiction aux jeux vidéos semble provenir d'une méprise : son frère, qui n'a rien à voir dans la tuerie, a été momentanément pris pour le tueur, et comme sa page Fèces-Bouc parlait de ses jeux préférés, la liste a été versée au dossier à charge. Et quand on s'est aperçu de la méprise, la liste est restée, mais on ajoutait aux tares du tueur le fait que lui, il n'avait même pas de page Fèces-Bouc. Pensez donc, ça ne peut faire de lui qu'un déviant asocial (comme en leur temps ces gauchistes qui étaient stigmatisés parce qu'il n'avaient pas de téléphone portable). Ceux qui dénoncent l'addiction à des jeux forcément pernicieux passent sous silence le fait que la maman du tueur collectionnait les flingues et avait inscrit ses fistons au stand de tir. Bref, encore une histoire à tiroirs qui permettra tous les raccourcis pour éviter soigneusement de mettre le doigt sur les deux sujets cruciaux : le culte et la culture des armes (et non pas simplement leur libre circulation), et l'absence de suivi médico-psychologique digne de ce nom (parce qu'un système de santé performant, c'est bien connu, c'est un truc de communiste, et qu'un bon américain digne de ce nom n'en a donc pas besoin).
Mais tout ça, c'est quand même un débat yanko-américain.
Le vrai drame, ici, c'est l'exil du Dipardiou. Alors certes, ça faisait longtemps que le Dipardiou était un produit d'exportation réputé (avec des chefs-d'œuvres comme My Father the Hero, par exemple). Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il récuse à ses détracteurs le droit de le juger. Il demande à être respecté. Il a tout à fait raison. Les exilés fiscaux sont des êtres humains comme les autres, tout comme les gens qui ne peuvent pas se retenir de faire pipi pendant un quart d'heure (une compétence qu'on est censé maîtriser dès l'âge vénérable de deux ans et demi, pour les plus retardataires d'entre nous), et tout comme les délinquants qui font du scooter en état d'ébriété avancée (comme quoi la Tolérance Zéro de son ami le Petit Nicolas est à géométrie variable. Le Zéro semble y avoir une valeur fluctuante, un peu comme en physique quantique, qui ne permet pas d'affecter une valeur fixe à une particule dont la trajectoire est précisément connue, mais ne le permet que quand la trajectoire est aussi floue et incalculable que celle d'un scooter au centre de gravité décalé vers le haut et au pilotage éthylico-approximatif, c'est dire si ces gens sont forts).
Ceux pour qui ça me fait de la peine, ce sont les citoyens du monde, qui doivent être emmerdés qu'un zigomar pareil se revendique d'être des leurs, et nos amis les Belges, qui devront désormais se méfier des colosses en scooter cabossé quand il leur prendra l'envie de traverser la rue.
Bien entendu, ce genre de séismes s'accompagne d'analyses à l'emporte pièce. Le tueur de Newton a été décrit comme un goth accro aux jeux vidéos. Sauf qu'une partie des explications sur son addiction aux jeux vidéos semble provenir d'une méprise : son frère, qui n'a rien à voir dans la tuerie, a été momentanément pris pour le tueur, et comme sa page Fèces-Bouc parlait de ses jeux préférés, la liste a été versée au dossier à charge. Et quand on s'est aperçu de la méprise, la liste est restée, mais on ajoutait aux tares du tueur le fait que lui, il n'avait même pas de page Fèces-Bouc. Pensez donc, ça ne peut faire de lui qu'un déviant asocial (comme en leur temps ces gauchistes qui étaient stigmatisés parce qu'il n'avaient pas de téléphone portable). Ceux qui dénoncent l'addiction à des jeux forcément pernicieux passent sous silence le fait que la maman du tueur collectionnait les flingues et avait inscrit ses fistons au stand de tir. Bref, encore une histoire à tiroirs qui permettra tous les raccourcis pour éviter soigneusement de mettre le doigt sur les deux sujets cruciaux : le culte et la culture des armes (et non pas simplement leur libre circulation), et l'absence de suivi médico-psychologique digne de ce nom (parce qu'un système de santé performant, c'est bien connu, c'est un truc de communiste, et qu'un bon américain digne de ce nom n'en a donc pas besoin).
Mais tout ça, c'est quand même un débat yanko-américain.
Le vrai drame, ici, c'est l'exil du Dipardiou. Alors certes, ça faisait longtemps que le Dipardiou était un produit d'exportation réputé (avec des chefs-d'œuvres comme My Father the Hero, par exemple). Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il récuse à ses détracteurs le droit de le juger. Il demande à être respecté. Il a tout à fait raison. Les exilés fiscaux sont des êtres humains comme les autres, tout comme les gens qui ne peuvent pas se retenir de faire pipi pendant un quart d'heure (une compétence qu'on est censé maîtriser dès l'âge vénérable de deux ans et demi, pour les plus retardataires d'entre nous), et tout comme les délinquants qui font du scooter en état d'ébriété avancée (comme quoi la Tolérance Zéro de son ami le Petit Nicolas est à géométrie variable. Le Zéro semble y avoir une valeur fluctuante, un peu comme en physique quantique, qui ne permet pas d'affecter une valeur fixe à une particule dont la trajectoire est précisément connue, mais ne le permet que quand la trajectoire est aussi floue et incalculable que celle d'un scooter au centre de gravité décalé vers le haut et au pilotage éthylico-approximatif, c'est dire si ces gens sont forts).
"Je suis l'aigle de la route !"
Ceux pour qui ça me fait de la peine, ce sont les citoyens du monde, qui doivent être emmerdés qu'un zigomar pareil se revendique d'être des leurs, et nos amis les Belges, qui devront désormais se méfier des colosses en scooter cabossé quand il leur prendra l'envie de traverser la rue.
Commentaires
C'est déjà ça.
Dipardiou a énoncé la somme énorme qu'il versait aux impôts... mais c'est bien gardé d'indiquer combien il gagnait.