Accéder au contenu principal

Ils les ont fait sauter leurs bombes ! Ah, les fous ! Je vous hais ! Soyez maudits jusqu'à la fin des siècles !

Il m'arrive de faire les courses. Je sais, ça peut vous choquer, mais même un pur esprit dans mon genre a besoin de manger, des fois. C'est comme ça. Bref. Donc, je suis allé à l'hyper pas très loin de chez moi, bravant la canicule et la foule des soldes. Parce que c'est les soldes, aussi.

Bon, les soldes fringues, c'était une collection "mémère à la plage" alors je ne me suis pas attardé. Et il y avait une opération bière, aussi. Pour que pépère ne se sente pas lésé sur la plage et qu'il trouve à s'occuper. Et à la place, j'ai mis le nez dans les bacs à bouquins et à DVD. Récupéré un poche et une BD à moitié prix. Et regardé les Blourais à 3 Neuros. Faut vraiment que ça se soit pas vendu. Faut dire que les actionneers bourrins et fauchés qu'on achète éventuellement à 3 euros en Dévédé pour les soirées pizza-bières entre copains, je suis pas ultra certain que ce soit pertinent de les sortir en Blourai méga haute définition. Ninja Massacrator 3* avec Gordon Roberts** ou Chuck Dacascos*** ne mérite pas ça. Enfin si, il mérite d'être soldé à 3 Neuros, mais pas de sortir en copie neuve HD, ça retire tout le plaisir de ce genre de produits. Il faut du grain de mauvais transcodage VHS, être coincé avec un doublage foireux dans lequel trois gugusses font toutes les voix, et en bonus avoir juste les bandes annonces tonitruantes d'autres productions du même tonneau, sinon ça le fait juste pas, croyez en un vrai esthète.

Enfin bon, en Blourai à 3 Neuros, c'était ce genre de came :




Ça vous permet de situer, quoi.

Bref, tout à ces considérations, j'entamais la tournée des rayons bouffe, graille et autres mangeailles, me payant même le luxe de m'arrêter devant un pot de Fluff et de le regarder droit dans les yeux en me gargarisant de ma volonté marmoréenne : oui, j'ai décroché de cette saloperie et j'en suis fier. Je peux marcher le front haut, à présent****. Et puis, en passant dans le rayon condiments, je suis tombé en arrêt devant un objet curieux et incongru. Et l'examen attentif m'a révélé toute l'abjection de ce que je venais de découvrir.

Ils font de l'huile d'olive en bombe pressurisée.

Et là, je n'ai que trois mots qui me viennent spontanément à l'esprit, et qui sont respectivement "what", "the" et "fuck". Avec un joli point d'interrogation au bout. (ça s'écrit comme ça : "?", quand c'est joli, un point d'interrogation. Et c'est toujours joli, un point d'interrogation. à moins de tomber sur un typographe crétin, bien sûr. Sinon, le point d'interrogation, c'est le sel de l'existence*****).

Pourquoi ?

Franchement, à quoi ça rime ? à quoi ça sert ? L'huile d'olive en bouteille, c'est tellement compliqué à doser qu'il vous faille un pshit, tas de cuisiniers du dimanche ? Je veux pas jouer les méditerranéens intégriste. Primo parce que je ne suis qu'à moitié méditerranéen******, et qu'en plus, deuzio, je fais très mal l'accent pied-noir de pub pour couscous en boîte.

Je pige juste pas. C'est pour pas se salir les mains (j'ose pas imaginer l'engin entre les mains d'un maladroit) ? C'est pour doser ? C'est pour quoi ? C'est n'importe quoi, en tout cas. Ça gâche tout le plaisir de se verser un petit filet d'huile d'olive sur son assiette. C'est techniciser un geste ancestral, un plaisir quasi rituel, une communion boustifaillesque venue de la nuit des temps.

Je ne sais pas qui tu es, misérable inventeur de ce truc odieux. Mais je te méprise de tout cœur et je ne te souhaite que du mal. Tu mérites qu'on t'attache à ton fauteuil, qu'on te gave d'extas, et qu'on te foute en boucle un Blourai à 3 Neuros pendant 47 heures d'affilées.




* Les noms ont été changés pour ne pas faire de pub à des très mauvais
** Voir *
*** Voir **
**** Enfin, pas trop haut quand même, sinon je me cogne en montant dans le métro et ça fait mal
***** Oui, j'aurais pu renvoyer cette considération sur le point d'interrogation en note en bas de page. Mais la note en bas de page, c'est comme le Fluff, faut pas en abuser, non plus.
****** L'autre moitié est versaillaise*******, allez comprendre
******* Oui, je me suis tiré de ce traquenard dès que j'ai été en âge d'aller me faire pendre ailleurs. Et on ne m'a pas retenu.

Commentaires

Mathieu Doublet a dit…
Je te trouve bien naîf, mon ami. Tu penses qu'à 3 neuros, les producteurs du blourai a eu l'envie de remasteriser ces chédeuvres ?

Que nenni, tes soirées pizza sont sauvées: ce sont simplement les VHS avec le même transcodage, la même image et le même son qui sont piqués sur blourai. Donc c'est pourri pareil mais ça prend un peu moins de place sur l'étagère ...
Anonyme a dit…
Pour la bombe, c'est fait pour pulvériser l'uildolive sur une large surface, style plancha ou barbeuc ou plaque de four, que sais-je? C'est pas fait pour verser en filet sur son assiette.
Phil Val a dit…
Ton film là , m'a l'air bien gravos.

Avec des potes on organise "la nuit du film le plus nul" , à charge pour chacun de trouver le film le plus improbable à regarder.
Tu as le titre du chef d'oeuvre là ? Elle a visiblement du potentiel cte bouze.

Pour les pervers qui liront ces lignes sachez que le vainqueur de la dernière édition de notre Nuit fut "Turkey shoot" par acclamations. Un film australien des années 80 d'une "nullerie" dantesque, herculéenne, apocalyptique.

A perdre une palanquée de points de SAN (clin d'oeil aux amateurs de l'Appel de Chtul'hu,...ils se reconnaitront)

Posts les plus consultés de ce blog

Dans le coin

 Tiens, je m'avise que j'ai fait un peu silence radio, dernièrement. La faute à pas mal de cavalcade. Marmande d'abord, en chouette compagnie, puis Limoges. Agréablement surpris par Limoges, d'ailleurs. J'y ai été fort bien accueilli, le vieux centre ville historique est très sympa, ça s'est merveilleusement bien passé. Seul bémol, la petite crèche chopée au retour, à passer d'espace climatisés un peu fort à des nids à courants d'air lors des correspondances. Bref.  Pour ceux qui n'y étaient pas, la conf limousine sur H.P. vous savez qui.     L'autre info du moment, c'est la fondation des éditions Askabak, par de vieux complices à moi. Je pense que vous reconnaîtrez la patte graphique. Première sortie annoncée, Les Demeures terribles , une anthologie fantastique.  Bien entendu, je serai dedans, avec un texte intitulé "Vortace".

Coup double

 Ainsi donc, je reviens dans les librairies le mois prochain avec deux textes.   Le premier est "Vortace", dans le cadre de l'anthologie Les Demeures terribles , chez Askabak, nouvel éditeur monté par mes vieux camarades Melchior Ascaride (dont vous reconnaissez dans doute la patte sur la couverture) et Meredith Debaque. L'idée est ici de renouveler le trope de la maison hantée. Mon pitch :   "Les fans d'urbex ne sont jamais ressortis de cette maison abandonnée. Elle n'est pourtant pas si grande. Mais pourrait-elle être hantée par... un simple trou dans le mur ?" Le deuxième, j'en ai déjà parlé, c'est "Doom Niggurath", qui sortira dans l'anthologie Pixels Hallucinés, première collaboration entre L'Association Miskatonic et les éditions Actu-SF (nouvelles).  Le pitch :  "Lorsque Pea-B tente un speed-run en live d'un "mod" qui circule sur internet, il ignore encore qu'il va déchainer les passions, un ef...

C Jérôme

 Ah, on me souffle dans l'oreillette que c'est la Saint Jérôme, en l'hommage au patron des traducteurs, et plus précisément des traducteurs qui se fâchent avec tout le monde, parce qu'il était très doué dans ce second domaine, le gaillard.   Jéjé par Léonard   Bon, après, et à sa décharge, c'est une époque où le dogme est pas totalement fixé et où tout le monde s'engueule en s'envoyant des accusations d'hérésie à la figure. À cette occasion, le Jéjé se montre plus polémique que traducteur et doit se défendre parce qu'il a aussi traduit des types convaincus ensuite d'hérésie. De nos jours, son grand oeuvre c'est la traduction latine de la Bible. Ce n'est pas la première du genre, mais c'est la plus précise de l'époque. Il s'est fondé notamment sur une version d'Origène (un des hérétiques qui lui vaudront des problèmes) qui mettait en colonnes six versions du texte, deux en hébreu et quatre en grec et fait des recherches de ...

Si tu ne viens pas à Cthulhu, Cthulhu viendra à toi !

Ça ne change pas, je vais encore passer du temps et noircir du papier à cause de Lovecraft. Il ne me lâchera jamais. Ou je ne le lâcherai pas, c'est comme une valse indicible.    Bref, dans les semaines à venir, il va encore y avoir du tentacule, c'est moi qui vous le dis. Jeudi 9  octobre à 18h30 je donnerai une conférence sur Lovecraft à la Bibliothèque Francophone Multimédia (non, je ne suis pas invité sur BFM, je me respecte, un peu, quand même) de Limoges. Si vous avez des bouquins à signer, amenez-les, c'est prévu.   Vendredi 21 et samedi 22 novembre je serai au Campus Miskatonic de Verdun comme tous les ans, et cette année, en partenariat avec Actu-SF il y aura une anthologie thématique, Pixels Hallucinés, à laquelle je participe. Par ailleurs, le samedi 3 octobre je serai à Marmande pour le petit salon des Ukronies du Val, dans un joli cadre et avec une organisation très sympathique. 

Fils de...

Une petite note sur une de ces questions de mythologie qui me travaillent parfois. Je ne sais pas si je vais éclairer le sujet ou encore plus l'embrouiller, vous me direz. Mon sujet du jour, c'est Loki.  Loki, c'est canoniquement (si l'on peut dire vu la complexité des sources) le fils de Laufey. Et, mine de rien, c'est un truc à creuser. Chez Marvel, Laufey est représenté comme un Jotun, un géant. Et, dans la mythologie nordique, le père de Loki est bien un géant. Sauf que... Sauf que le père de Loki, en vrai, c'est un certain Farbauti, en effet géant de son état. Un Jotun, un des terribles géants du gel. Et, dans la poésie scaldique la plus ancienne, le dieu de la malice est généralement appelé fils de Farbauti. Laufey, c'est sa mère. Et, dans des textes un peu plus tardifs comme les Eddas, il est plus souvent appelé fils de Laufey. Alors, pourquoi ? En vrai, je n'en sais rien. Cette notule n'est qu'un moyen de réfléchir à haute voix, ou plutôt...

Dans la vallée, oho, de l'IA

 J'en avais déjà parlé ici , le contenu généré par IA (ou pour mieux dire, par LLM) envahit tout. Je bloque à vue des dizaines de chaînes par semaine pour ne pas polluer mes recommandations, mais il en pope tous les jours, avec du contenu de très basse qualité, fabriqué à la chaîne pour causer histoire ou science ou cinéma avec des textes assez nuls et des images collées au petit bonheur la chance, pour lequel je ne veux pas utiliser de bande passante ni perdre mon temps.   Ça me permet de faire un tri, d'avoir des vidéos d'assez bonne qualité. J'y tiens, depuis des années c'est ce qui remplace la télé pour moi. Le problème, c'est que tout le monde ne voit pas le problème. Plein de gens consomment ça parce que ça leur suffit, visiblement. Je suis lancé dans cette réflexion en prenant un train de banlieue ce matin. Un vieux regardait une vidéo de ce genre sans écouteurs (ça aussi, ça m'agace) et du coup, comme il était à deux places de moi, j'ai pu en ...

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d...

Bonneteau sémantique

Bon, même si j'ai pas vraiment d'éditeur en ce moment, pour les raisons que vous savez (si vous êtes éditeur et que je vous ai pas encore embêté en vous envoyant mes trucs, manifestez-vous), je continue à écrire.   Avec le temps, j'en ai déjà causé, je suis devenu de plus en plus "jardinier", en ce sens que quand je commence à écrire, je n'ai plus qu'un plan très succinct, indiquant juste la direction du récit et ses grosses balises et je me laisse porter par les situations et les personnages. Bon, une des raisons, c'est que quand je faisais des plans détaillés, j'en foutais la moitié au panier en cours de route. Une autre, c'est que je me fais plus confiance, à force. Là où j'ai changé mon fusil d'épaule, c'est que le truc sur lequel je bosse en ce moment est un roman d'anticipation (développant l'univers posé dans quelques unes de mes nouvelles, on retrouve d'ailleurs un personnage) et pas de fantasy. Mon plan se rédui...

Chronique des années de Peste, livre 15

 Normalement, on arrive à cette période de l'année où mes aventures absurdes en Charente alimentent la War Zone. Pas cette fois-ci, vu que le festival est reporté en juin. Et vu l'ambiance, pas sûr que j'y aille, ne serait-ce que pour soutenir le mouvement des collègues appelant au boycott du festival tant que certaines choses n'auront pas été revues au niveau du statut des auteurs, notamment au niveau des conditions de venue en festival. On échange donc avec les copains des messages gag nous donnant rendez-vous à tel ou tel bar d'Angoulème, et c'est quand même bien grinçant. On rit tellement jaune qu'on s'interroge sur l'état de notre foie, ou qu'on se croit dans les Simpsons. Alors qu'en vrai, nos gouvernants fonctionnent comme dans un épisode de South Park. Bref, tenez pas compte, je suis aigri et grognon, là, entre ces confinements qui devraient en être mais n'en sont pas, et ont tous les inconvénients des vrais sans en avoir l'ef...

Ruelle dans les brancards

 De nouveaux des rêves de villes d'ancien régime, labyrinthiques, aux ruelles tortueuses, aux pierres et aux huisseries de bois noircies. Cette nuit, j'étais dans la partie touristique de la vieille cité, les bâtiments vénérables sont défigurés par des boutiques de souvenirs cheap et des bars à hôtesses pour touristes en goguette.  L'une d'entre elles, qui joue les rabatteuses pour un établissement louche et surveille donc toutes les allées et venues de la rue, me fait pénétrer dans la maison d'un riche propriétaire qui écrase tous ses voisins sous les loyers. Il a une collection d'art assez étrange, un côté océanien marqué, mais remanié par Lovecraft et Derleth. Les pièces sont exposées sur des murs boisés à l'ancienne, qui assombrissent les pièces. L'éclairage ne parvient pas à compenser et tout a un côté sinistre et inquiétant. Je trouve ce que je venais chercher, une statuette ultra chelou, gigero-primitive. Je sais que si je l'embarque, je me fe...