Accéder au contenu principal

Writever juillet, part 1

 Et c'est reparti pour une fournée de micro-nouvelles


1/Lumière
"Entrez dans la lumière", disait souvent l'aumônier du bord. Il avait cessé depuis trois semaines : la trajectoire du vaisseau les amènerait à frôler l'étoile et tous les hublots avaient été occultés depuis qu'un simple reflet au bout d'une coursive avait aveuglé le vieil homme
 
2/Chaleur
La traversée du désert avait été un enfer pour lui. Avec la chaleur, sa peau sécha, se fendilla, se craquela, et commença à tomber en morceaux, qu'il semait derrière lui sur le sable. Enfin, le vent balaya les restes du Golem.
 
3/Équateur
La vitesse de rotation de ce monde était telle qu'il était déformé. La gravité à l'équateur était moitié moindre de celle des pôles. Les Jeux Olympiques étaient donc "équatoriaux" ou "polaires", mais seuls les records des seconds faisaient entrer dans la légende.
 
4/Rayon
L'immense station roue tournait sur elle-même, créant une gravité artificielle dans son pourtour. Descendre du moyeu vers le tour par les rayons était immensément dangereux, le poids y passait de rien à... tout. Il fallait un entraînement rigoureux pour s'y risquer.
 
5/Apollon
Les cyberchiens de garde de la colonie étaient nommés Zeus et Apollon, censément en hommage aux mythes terriens, mais Higgins, l'intendant de la station, semblait avoir une raison bien à lui, qu'il n'explicita jamais. Mais ça le faisait rire et c'était l'essentiel.
 
6/Océan
L'immense planète océan, aux tempêtes fabuleuses, était peuplée d'énormes créatures coralliennes, flottantes et mobiles. Devant l'impossibilité de bâtir, les humains colonisèrent les indigènes, installant leurs bases dans les alvéoles de leur squelette spongieux.
 
7/Astre
La civilisation reculée croyait profondément à l'influence des astres. Chacun scrutait le ciel, guettant les phénomènes insolites.
Quand elle se retrouva sous un couloir aérien, les lumières des avions plongèrent la population dans une inquiétude terrible. 
 
8/Cigales
Sur Fomalhaut B2, le chant des xéno-cigales (dites xigales), avertissait les colons des vagues de chaleur. Ils se réfugiaient alors dans des conduits de mines. Ils emmenaient des cigales en cage, pour descendre plus profondément encore au cas où.
 
9/Photons
On savait intriquer les photons 2 à 2 pour qu'aussi distants soient-ils, ils demeurent fondamentalement liés.
On tenta l'expérience d'une intrication en bloc des quintilliards de photons produits au laser MetaJoule. Ils coagulèrent en masse. La lumière devint solide.
 
10/Copernic
Le cratère Copernic était devenu le quartier chaud de la colonie lunaire. On y trouvait de quoi assouvir tous les vices, y compris de l'authentique fromage terrestre, revendu au prix de l'iridium. Et de nombreuses contrefaçons à base de protéines de cuve.
 
11/Infrarouges
Les autorités avaient déployé des caméras infrarouges partout, pour surveiller les rues à toute heure du jour et de la nuit. La population se tailla des vêtements dans des couvertures de survie et allumait des feux. Sur les écrans, on ne voyait plus que des fantômes
 
12/Ressac
Le détroit bordé de rochers n'était pas navigable : le ressac avait vite fait de rabattre le meilleur skipper vers l'une ou l'autre falaise où il se fracassait.
Le commando spécial devrait l'affronter à la nage. Il suffirait d'un survivant pour accomplir la mission.
 
13/Voie Lactée
Avec la mise au point des moteurs hyperexponentiels, la course ultime était devenue le Tour de la Voie Lactée, tous les ans. Parfois, des tricheurs tentaient de prendre des raccourcis. Certains d'entre eux finissaient dans le tour noir central, Sagitarius A*.
 
14/Tempête
Les tempêtes de Sirius-4 soufflaient à 600 km/h. Il avait fallu repenser toute l'aérodynamique des appareils devant se poser sur ce monde. Les pilotes réussissant plus de 3 atterrissages sans incident étaient considérés comme l'élite de l'élite dans toute la galaxie
 
15/Île
Les marins avaient abordé sur cette île non cartographiée. Le capitaine comptait la revendiquer au nom de la couronne. Il disparut en premier, dévoré par les marins précédents s'étant laissés prendre au piège de ce lieu intermittent se nourrissant de leur souffrance
 
 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Medium

 Un truc que je fais de temps en temps, c'est de la médiation culturelle. Ce n'est pas mon métier, mais je connais suffisamment bien un certain nombre de sujets pour qu'on fasse appel à moi, parfois, pour accompagner des groupes scolaires dans des expos, des trucs comme ça. Là, on m'a appelé un peu à l'arrache pour accompagner une animation interactive sur les mangas, et notamment les mangas de sport, avec des groupes de centres de loisirs. Bon, c'est pas ma discipline de prédilection, j'ai révisé un peu vite fait. Le truc, c'est qu'on m'en a causé la semaine passée. La personne qui devait s'en charger était pas trop sur d'elle. La mairie du coin (dans une banlieue un poil sensible) voyait pas le truc bien s'emmancher, la patronne d'une asso où je donne des cours l'a su, a balancé mon nom, m'a prévenu... Et c'en était resté là. Je restais à dispo au cas où. On m'a rappelé ce matin "bon, on va avoir besoin de t...

Le grand livre des songes

 Encore un rêve où je passais voir un de mes éditeurs. Et bien sûr, celui que j'allais voir n'existe pas à l'état de veille, on sent dans la disposition des locaux, dans les gens présents, dans le type de bouquins un mix de six ou sept maisons avec lesquelles j'ai pu travailler à des titres divers (et même un peu d'une agence de presse où j'avais bossé du temps de ma jeunesse folle). Et, bien sûr, je ne repars pas sans que des gars bossant là-bas ne me filent une poignée de bouquins à emporter. Y avait des comics de Green Lantern, un roman, un truc sur Nightwing, un roman graphique à l'ambiance bizarre mettant en parallèle diverses guerres. Je repars, je m'aperçois que j'ai oublié de demander une nouveauté qui m'intéressait particulièrement, un autre roman graphique. Ça vient de fermer, mais la porte principale n'a pas encore été verrouillée. Je passe la tête, j'appelle. J'ai ma lourde pile de bouquins sous le bras. Clic. C'était ...

Beware the blob

La perversion alimentaire prend parfois des allures d'apostolat suicidaire. Que ce soit en termes de picole ou de bouffe, il m'arrive de taper dans le bizarre et de tenter des expériences qui tétaniseraient d'effroi une créature lovecraftienne. Comme on a les amis qu'on mérite, et que j'ai dû commettre des ignominies sans nom dans une vie antérieure, certain de mes amis, camarades et autres proches ont aussi leur bouffées culinaro-délirantes. C'est ainsi que certain libraire sévissant dans une grande enseigne vendant de la culture neuve et d'occasion dans le quartier étudiant de Paris m'a initié à toutes sortes de pickles qui arrachent la gueule et à des boissons polonaises que même les Polonaises évitent de prendre au petit déjeuner. C'est aussi ce douteux personnage (ou un ami commun exilé, je ne sais plus, il y a des traumas que l'esprit humain tente miséricordieusement de brouiller) qui m'avait fait découvrir la pâte à tartiner au spe...

The road to the War Zone

Il m'arrive parfois de mettre le nez sur la provenance gougueule de mes lecteurs : le système de ce blog me permet en effet de savoir quelles requêtes gougueule ont amené ici les gens qui ne me connaissaient pas (parce que les gens qui me connaissent ont depuis longtemps l'adresse de la War Zone, vous vous en doutez*). Et à chaque fois, je suis surpris, et souvent atterré. Que "Alex Nikolavitch" ou "War Zone" (mais parfois, visiblement, il s'agit de gens cherchant des infos sur la suite d'un jeu vidéo, je crois) ou Crusades caracolent en tête des requête, c'est un peu normal. Fulchibar aussi (si vous ne savez pas ce qu'est le fulchibar, ne vous en faites pas, nous non plus, mais c'est justement à ça que tient le concept) (et puis le fulchibar, ça ne s'explique pas. ça se vit). Les noms de personnalités évoquées dans ces pages servent aussi de point d'entrée, comme Vlad Drakul, Frédéric Lefebvre, Makhno, Tesla ou Crowley. C'est...

Tombent les renards en feu

Ça faisait des années que j'utilisais et que je défendais Firefox, ce navigateur internet qui est le très lointain héritier de l'antédiluvien Netscape. L'outil était puissant, rapide, efficace, des lieux devant l'immonde Explorer. Mais depuis les mises à jour de cet été, tout déconne. Gestion du Java complètement aléatoire, persistances d'affichage anormales, perte de la prise en compte de balises HTML pourtant classiques... Et à chaque nouvelle mise à jour, je me prends à espérer que ces problèmes seront réglés, et à chaque nouvelle mise à jour, c'est pire. Tout se passe comme si la Mozilla Corporation, éditeur du logiciel, était devenue Microsoft de la grande époque. Firefox 6.0 sur Mac, c'est un merdier total. Et la version 5, sortie deux mois plus tôt, déconnait déjà dans les grandes largeurs. J'envisage très sérieusement de passer à un autre navigateur. Je n'aime pas ça : j'ai mes habitudes, mes paramétrages, mes kilos de signets, et il v...

Trop de la Bal

 Bon, parmi les petits plaisirs angoumoisins, hormis les moments passés avec des amis et amies qu'on voit trop peu, hormis les bouteilles, hormis les expos d'originaux, il y a aussi fouiller dans les bacs. C'est ainsi que j'ai mis la main à vil prix sur un Savage Sword of Conan dans la collection Hachette. Je dois avoir dix ou douze de ces bouquins réimprimant au départ les aventures des années 70, publiées à l'époque en noir et blanc et en magazine, du célèbre Cimmérien de Robert E. Howard, souvent pris pour lire dans le train, quand j'en chopais un à la gare. Autant dire que ma collection est salement dépareillée. Mais comme ce sont à chaque fois des récits complets, ça n'a guère d'importance. En fait, c'est typiquement la série dans laquelle vous pouvez taper au pif sans trop de risque de déception.      Celui-ci, le n°5, je m'en voulais de l'avoir raté et je n'avais pas réussi à remettre la main dessus par la suite. Graphiquement y a...

L'éternel retour

 Bon, c'est l"heure de notre traditionnelle minute d'expression gueuledeboitesque de fin janvier début février. Mon ressenti (page de Marvano à l'expo SF) (c'est toujours un moment fort de voir les originaux de pages tellement frappantes qu'elles se sont gravées à vie dans votre tête) Jeudi : Je n'avais pas prévu d'arriver le jeudi, au départ. Après cinq mois de boulot ultra-intense, déjà à genoux avant même le festival, je me disais qu'une édition plus ramassée à mon niveau serait plus appropriée. Divers événements en amont m'amènent à avancer largement mon arrivée. Il y a une réunion de calage sur un projet qui doit se faire là-bas, plutôt en début de festival. Dont acte. Ça m'amène à prendre les billets un peu au dernier moment, de prendre les billets qui restent en fonction du tarif aussi, donc là j'ai un changement, ça cavale, et je suis en décalé, ça aura son importance. Quand j'avais commencé à préparer mon planning, j'ava...

Unions, ré-unions, il en restera toujours quelque chose si on s'y prend pas comme des chancres

 Bon, j'en ai jamais fait mystère, mais j'ai tendance à faire savoir autour de moi que la réunionite est un peu le cancer de notre société moderne. Je supporte pas les grandes tablées où, passé l'ordre du jour ça oscille entre le concours de bite et la branlette en rond, pour des résultats concerts qui seraient obtenus en règle générale avec un mail de dix lignes.   éviter la Cogip   Quoi ? Oui, je suis inapte au simagrées du monde de l'entreprise moderne, chacun de mes passages dans des grands groupes m'a convaincu que c'étaient des carnavals de... non, aucun mot utilisable en public ne me vient. Et mes passages aux conseils d'administrations d'associations n'ont pas été mieux. Le problème, ce n'est même pas la structure, qu'elle soit filiale d'un truc caquaranqué ou petit truc local tenu avec des bouts de ficelle. Et pourtant, des fois, faut bien en passer par là, j'en ai conscience. Voir les gens en vrai, se poser autour d'une ...

à Angoulème en dédicaces

Le festival d'Angoulème approche, c'est pour la fin du mois. Il faut commencer à s'organiser. Alors si vous avez un agenda,  notez donc ça : En plus de mes passages au stand des éditions La Cafetière, bulle New York, je serai en dédicaces sur l'espace Champ de Mars au stand du MOTIF. Vendredi 27 de 17 à 19 heures Samedi 28 de 14 à 16 heures Dimanche 29 de 12 à 14 heures Venez nombreux !

Space jesuit ecolo on the run !

Dans mon rêve de cette nuit, j'étais un Jésuite de l'espace chargé d'étudier l'écologie d'une planète nouvellement découverte. Sauf que des colons avaient accidentellement introduit des espèces terriennes et étaient en train de bousiller l'écosystème, du coup. Au camp de base numéro 4, je me souviens distinctement avoir expliqué à un cosmonaute "les charmes et les lapins se sont magnifiquement adaptés, hélas". Le tout dans un décor insolite et grandiose de forêt extraterrestre dont des morceaux commençaient de plus en plus à ressembler au bois de Meudon, me demandez pas pourquoi. Le truc, c'est qu'en me réveillant, il me semble que cette histoire de jésuite écolo n'est pas qu'une production enfiévrée de mon esprit malade. Il me semble avoir lu un roman de SF dans le genre. J'ai de bons souvenirs du Cas de Conscience de James Blish, du père Carmody créé par P.J. Farmer,et il y a des jésuites dans Hypérion de Dan Simmons. Je précis...