Ce qu'il y a d'épuisant dans la période, c'est l'incapacité globale à se projeter. Déjà, de base, c'est pas forcément mon point fort, mais prendre des rendez-vous à deux mois sans savoir si on pourra s'y rendre, et ne savoir si on pourra maintenir tel atelier seulement 48 heures avant finit par flinguer tout ce qu'il me restait de conscience de l'avenir. Je fonctionne au jour le jour, et ma capacité de prévision sur quoi que ce soit dépasse rarement la fin de la semaine.
J'ai vraiment parfois l'impression d'être enfermé dans un tunnel de temps, dont chaque section est identique à la précédente, avec que de la même chose au bout.
Certes, la nature des boulots que je rends change d'une semaine à l'autre, mais à force, ça finit par se ressembler.
Le gag, c'est qu'à force de repousser salons et festivals, pas mal d'entre eux se retrouvent décalés aux mêmes week end, et je me retrouve à devoir arbitrer sur des sorties dont j'ignore même si ce sera maintenu d'ici là. Donc je dois trancher, et me prendre la tête dessus, et risquer de fâcher des gens… avec cette impression lancinante que je pourrais envoyer paitre tout le monde sans que ça change le résultat d'un poil. Vanitas, vanitatum et tout le tremblement. Une virtualité toute schrödingerienne du futur.
Bref. Assez de ruminations de ce genre. Au rayon des bonnes nouvelles, un de mes boulots épuisés va passer en print on demand. Je vous tiens au courant dès que c'est officiel.
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