J'ai découvert avec horreur que mon antispam, qui laisse passer des invitations à des stages de reiki ou des offres de crédit que j'ai déjà passé huit fois en "indésirable" a par contre foutu à la corbeille quantité de mails de boulot. Des relances d'un éditeur pour un boulot urgent, des questions d'un dessinateur pour un futur projet (dont voici un extrait en avant-première mondiale)
des mails de membres de ma famille, etc. Mon opérateur a vraiment chié dans la colle, mais genre bien fort. Le problème c'est que j'ai tardivement pris conscience de ce souci, et que si des trucs sont passés à l'as en avril, je n'en ai pas trace. Du coup, si jamais vous avez tenté de m'écrire et que vous avez reçu un message d'erreur, ou bien que je n'ai jamais répondu, envoyez-moi un mot en commentaire, ou renvoyez un mail. Je regarde la boite à spam tous les jours, en ce moment. Et je passe pas mal d'adresses en greenlist. Sans être certain que ça suffise.
Sinon, j'étais le week end dernier au festival Le Rayon Vert à Thionville, et c'était super. Je recommande le lieu et la manifestation. Merci encore aux organisateurs.
Et je me suis payé un gros coup de blues cette semaine : un atelier à animer m'a amené à quelques centaines de mètres de la maison où j'ai passé mon adolescence. J'en ai profité pour arriver en avance dans le coin, et pour flâner en repartant. Mon ancienne rue n'a quasiment pas bougé depuis la dernière fois où j'y suis passé. Hormis la petite bibliothèque municipale qui semble avoir été déplacée, ce qui m'a fait un petit pincement au cœur. J'ai vraiment aimé cet endroit, où j'ai découvert Andreas, Philip K. Dick, Frazetta, Moebius ou Frank Herbert. Où j'ai commencé à parler vraiment BD avec un autre habitué qui bricolait dans son coin les nouvelles aventures de Jean Gabin. Voir ce lieu converti en habitation, ça m'a fait bizarre. Je crois l'avoir su, parce que la fermeture est ancienne, et l'avoir déjà constaté, mais mon esprit avait miséricordieusement occulté la chose. Une bibliothèque ou une bonne librairie qui ferme, ça me fait toujours un peu mal.
Mais le gros coup, ça a été quand je suis descendu sur l'avenue, en bas de la ville. Il y en a un segment où je n'ai pas refoutu les pieds depuis un bon quart de siècle, au bas mot. Et là, ça m'a secoué. Tout une rangée de vieux bâtiments a été abattue et remplacée par des immeubles modernes. Des endroits où j'ai eu des amis, ou j'ai vécu des choses, des fous rires, des bonnes bouffes, des engueulades, des découvertes, des moments partagés pour le meilleur et le pire… Tout a disparu d'un bloc. En tout cas à mes yeux, puisque je prends conscience des changements cumulés d'un seul coup. La papèterie où j'achetais du matériel de dessin n'existe plus, et apparemment l'immeuble où elle se trouvait non plus. Du bar où j'allais boire des coups avec des copains, plus la moindre trace. Alors que 300 mètres plus loin, dans la ville d'à côté, l'avenue est totalement conforme à mon souvenir. J'ai un rapport conflictuel à la nostalgie, un sentiment qui m'affecte généralement peu. Mais là, je m'en suis pris un gros fix bien chargé à bloc. De la pure.
Je me suis arrêté chez un vieux brocanteur que je n'avais jamais vu dans cette rue (mais peut-être est-ce celui des arcades qui s'est déplacé de 200 mètres) et je lui ai acheté une jolie édition de Lord Byron. Je n'ai jamais lu de Lord Byron auparavant, seulement un peu de Shelley. C'est l'occasion de combler une lacune de ma culture. J'ai attaqué le Pélerinage de Childe-Harold dans le train du retour, et c'est un texte curieux, qu'on croirait situé au Moyen-Âge au départ, mais qui multiplie les considérations sur la situation de l'époque napoléonienne parce qu'il est plus ou moins autobiographique. Je l'ai pris par le mauvais bout.
Je me suis arrêté chez un vieux brocanteur que je n'avais jamais vu dans cette rue (mais peut-être est-ce celui des arcades qui s'est déplacé de 200 mètres) et je lui ai acheté une jolie édition de Lord Byron. Je n'ai jamais lu de Lord Byron auparavant, seulement un peu de Shelley. C'est l'occasion de combler une lacune de ma culture. J'ai attaqué le Pélerinage de Childe-Harold dans le train du retour, et c'est un texte curieux, qu'on croirait situé au Moyen-Âge au départ, mais qui multiplie les considérations sur la situation de l'époque napoléonienne parce qu'il est plus ou moins autobiographique. Je l'ai pris par le mauvais bout.
Dans la série je-suis-très-emmerdé, il m'arrive le même coup que l'an passé : mon Île de Peter était sortie à peu de distance du roman Moi, Peter Pan, qui chassait en partie sur les mêmes terres. Dieu merci, cet excellent bouquin part dans de toutes autres directions et donne une lecture du personnage qui, si elle recoupe parfois la mienne, le prend par un tout autre bout. Et du coup, les deux romans ne font pas doublon. Eh bien je viens de voir sortir un Uter Pendragon qui s'attache à ce personnage important mais peu développé du mythe arthurien. Et mon prochain bouquin est justement une réinterprétation d'Uther. Apparemment, ce roman-ci part sur la version purement médiévale de la légende, donc ça doit être très différent de ce que j'ai essayé de faire. On verra bien.
Bref… Sur ces entrefaites, pipi, pâte à dents, livre en papier puis dodo.
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